- Lauzon (ancienne ville)
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Lauzon est une ancienne ville du sud de la province de Québec au Canada qui a existé de 1910 à 1989. La ville était située en bordure du fleuve Saint-Laurent au nord-est de Lévis. L’ancienne ville de Lauzon fait maintenant partie de la ville de Lévis.
Étymologie du nom
Formation de type occitan : plusieurs rivières de ce nom dans le sud-est de la France.
L'absence de formes anciennes n'autorise que des hypothèses conjecturelles. La première repose sur l'occitan lausa, pierre plate, d'où lauze (aussi nom de rivière du domaine occitan). La seconde sur l'ancien provençal laus, lac (cf. occitan laouset, petit lac de montagne), comme le Lauzet avec un autre suffixe.
Le nom Lauzon fut choisi en l'honneur de Jean de Lauzon, fondateur de la seigneurie de Lauzon en 1636 et gouverneur de la Nouvelle-France de 1651 à 1657.
Histoire
Fondation de la Seigneurie de Lauzon
Le nom Lauzon provient de l'ancienne seigneurie du même nom qui a existé de 1636 à 1836 et qui fut créée par Jean de Lauzon; cette seigneurie vierge lui appartenait depuis 1636 et celui-ci ne l'a jamais visitée. Mais c'est à Guillaume Couture, premier colon français de la Pointe-Lévy et de la seigneurie de Lauzon, que revient le titre de « père fondateur » de la seigneurie de Lauzon. Le monument de Guillaume Couture est installé à Lévis, dans le Vieux-Lauzon, voisin de l'Église Saint-Joseph. Le premier village se nommait Saint-Joseph-de-la-Pointe-Lévy et il est devenu le village de Lauzon en 1867. Pendant une courte période, il porta aussi le nom de Saint-Joseph-de-Lévis avant 1867.
Grands événements historiques avant la fondation du village de Lauzon
En 1690, les troupes anglaises de l'amiral William Phips sont repoussés par la milice locale sous le commandement de Guillaume Couture.
En 1759, le général britannique James Wolfe, blessé gravement, dans la Bataille des Plaines d'Abraham y décède. Son corps sera déposé à l'église Saint-Joseph du village de Saint-Joseph-de-la-Pointe-Lévy qui fut réquisitionnée à titre d'hôpital militaire par les Britanniques. Le lendemain, son corps fut expédié à Londres pour inhumation. L'église de l'époque fut incendiée en 1830 et reconstruite sur le même terrain.
En 1763, le corps de la célèbre Marie-Josephte Corriveau fut exposé dans une cage après avoir été pendu aux Buttes-à-Neveu des Plaines d'Abraham. La cage aurait été exposée au coin des actuelles rue Saint-Joseph et de la rue de l'Entente. La Corriveau fut enterrée dans sa cage au cimetière de la Pointe-Lévy dans une fosse commune. Les restes furent retrouvés en 1839[1].
En 1855, c'est l'arrivée des sœurs de Jésus-Marie en provenance de Lyon,France. Les religieuses vont ouvrir un couvent dédié à l'éducation des jeunes filles du village par l'entremise de Mgr Ignace Bourget.
Fondation du village en 1867
Le village de Lauzon fut fondée en 1867 à la suite d'une décision municipale du village de Saint-Joseph-de-la-Pointe-Lévy. Cette décision déclencha une opposition de la part des résidents habitant au sud de la municipalité de Saint-Joseph-de-la-Pointe-Lévy (en particulier les agriculteurs résidents dans les rangs d'Harlaka) et le territoire sud devint par la suite une municipalité qui fut nommée Saint-Joseph-de-Lévis de 1867 à 2002. Le nom Lauzon fut choisi pour éviter une confusion avec la ville voisine de Lévis fondée en 1861.
Ouverture du premier pensionnat pour les garçons en 1885
L'ouverture du Collège de Lauzon, premier pensionnat pour garçons de la Rive-Sud de Québec, se fait en 1885. Le pensionnat fut dirigé par les frères de la communauté des Clercs Saint-Viateur. L'établissement porte actuellement le nom École primaire Saint-Joseph.
Accident ferroviaire sur le pont de fer de la rue Saint-Joseph en 1890
Le 17 décembre 1890, le convoi ferroviaire de l'Intercolonial, en provenance d'Halifax, déraille dans le village de Lauzon au niveau du pont de fer de la rue Saint-Joseph, situé près des rues Bourassa, François-Bissot et du chantier maritime Davie. Environ quatre ou cinq wagons sont tombés sur la rue Saint-Joseph et devant plusieurs résidences. Il y eut plusieurs blessés et une dizaine de morts. Le pont de fer existe toujours, mais il ne sert plus au transport ferroviaire. Il est utilisé pour la piste cyclable du Parcours des Anses.
Obtention du statut de ville en 1910
Le village de Lauzon exista jusqu'en 1910, année où le village obtint le statut de ville. Le premier maire de Lauzon était M. Télesphore Charland, un commerçant qui fut le dernier maire du village. Le premier hôtel de ville de Lauzon était situé au 302, rue Saint-Joseph dans un édifice construit en 1875 qui fut utilisé jusqu'en 1975[2].
La liste des maires de Lauzon de 1910 à 1989
(À VENIR ...)
Fusion municipale du village de Bienville et de la Ville de Lauzon en 1924
La municipalité de village de Bienville, qui exista de 1863 à 1924, fut annexée en partie à Lévis et en partie à Lauzon en 1924[3].
Vie militaire 1865-1945
Lauzon est caractérisé par la présence d'un ancien camp militaire et de deux forts militaires. Le Parc de la Paix (autrefois Parc du mémorial des militaires) était anciennement le champ d'entraînement pour les régiments de Lévis/Dorchester et le lieu de résidence des Ingénieurs royaux qui ont participé à la construction du Fort Numéro-un entre 1865 et 1872. Le camp militaire fut en fonction lors des Guerres mondiales en 1914-1918 et 1939-1945. Le Fort-de-la-Martinière est situé aux limites de Lauzon et Beaumont fut construit en 1907 et fut utilisé pour surveiller le fleuve lors des Guerres mondiales. Le manège militaire était situé au bas du Mont-Lauzon. Le bâtiment fut modifié pour accueillir le garage municipal de Lauzon.
La Cité de Lauzon
Lauzon obtint le titre de cité en 1957 et elle redeviendra une ville en 1980.
Économie et chantier maritime Davie
La ville de Lauzon fera sa marque au niveau économique et industriel par la présence du chantier maritime Davie, l'usine des croustilles (chips) Du-Lac (aujourd'hui Frito-Lay) depuis le début des années 1970. Sans oublier les diverses entreprises installées dans son parc industriel dont PH Tech, les Laboratoires Vachon et Lambert Sports.
Le plus gros employeur de l'ancienne ville de Lauzon est le chantier naval Davie (Davie Yards ASA et anciennement Davie Shipbuilding). Il est toujours en opération et il possède la plus grande cale sèche au Canada.
Éducation
Ouverture de la première école des métiers au sud de Québec
En 1929, le gouvernement provincial donna l'autorisation pour l'enseignement de cours pratiques du soir dans le local de l'Union nationale ouvrière situé au 12, rue Sainte-Catherine. Les cours offerts étaient en ajustage-mécanique, en menuiserie et en dessin-mécanique. L'école fut détruite par incendie le 13 février 1942 et elle fut relocalisée sur la rue Philippe-Boucher, dans le bâtiment de l'actuelle école secondaire Guillaume-Couture. Une maison privée occupe le terrain de cette ancienne école de la rue Sainte-Catherine.
Fondation du Cégep Lévis-Lauzon
Fondé en 1969 dans l'ancienne École de métiers de Lauzon de la rue Philippe-Boucher, le Cégep Lévis-Lauzon s'est installé dans son bâtiment actuel en 1975.
Événements commémoratifs
En 1947, afin de commémorer le 300e anniversaire de son arrivée à la Pointe-Lévy, on organise un fête où l'on dévoile le monument près de l'église Saint-Joseph. Un film en couleur (unique à cette époque) fut tourné et restauré en 1991. Le 350e fut souligné en 1997, ainsi que le 360e en 2007 à la veille du 400e anniversaire de la fondation de Québec.
Sports
Le premier aréna fut construit en 1969. Il porte aujourd'hui le nom d'Aréna André-Lacroix en hommage à André Lacroix, ancien joueur de hockey de la LNH et de l'AMH, né à Lauzon en 1945.
Disparition de la Ville de Lauzon par la fusion municipale avec la Ville de Lévis
En 1989, Lauzon qui avait une population d'environ 14 500 habitants lors de sa fusion avec Lévis, comptait 3 paroisses catholiques: Saint-Joseph-de-Lauzon, Saint-Antoine-de-Bienville et Sainte-Bernadette-Soubirous[4]. La fusion fut officialisée le 9 septembre 1989.
La ville fusionnée a porté le nom de Lévis-Lauzon jusqu’en 1991. La nouvelle ville fut fusionnée avec celle de Saint-David-de-l'Auberivière pour reprendre définitivement le nom de Lévis.
Notes
- Pour plus d'informations, voir l'article Wikipédia sur La Corriveau.
- Le bâtiment fut acheté en 1908 par l'ancienne municipalité du village de Lauzon. Il fut le dernier hôtel de ville du village de Lauzon.
- Information tirée du livre «Bienville, 1896-1996: cent ans d'histoire».
- La paroisse de Saint-Antoine-de-Bienville a été dissoute et son église fut fermée en 2004. La Caisse Populaire de l'endroit en porte encore le nom de Caisse Populaire de Bienville.
Sources
- Les archives de la Société d'histoire régionale de Lévis.
- Couture, Pierre. Guillaume Couture, le roturier bâtisseur, Montréal, Éditions XYZ, 2005, 161 p.
- Roy, J.-Edmond. Histoire de la Seigneurie de Lauzon, volume 1 à 5, Mercier et Cie, 1897 (réédité en 1984).
- Samson, Gilbert. Bienville, 1896-1996: cent ans d'histoire, Lévis, Comité du centenaire de Bienville, 1996, 136 p.
Voir aussi
Liens internes
- Davie Shipbuilding (en)
Catégories :- Ancienne municipalité du Québec
- Chaudière-Appalaches
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