- Langue franque
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Lingua franca
Pour les articles homonymes, voir lingua franca (homonymie).La lingua franca, ou langue franque, est une langue véhiculaire composite (à l’instar des pidgins), qui était parlée autrefois, depuis le Moyen Âge jusqu’au XIXe siècle, dans l’ensemble du bassin méditerranéen, principalement par les marins et les marchands, mais aussi par les bagnards, prisonniers, esclaves et populations déplacées de toutes origines.
Elle connaît de multiples variations avec le temps et la géographie, les influences linguistiques s’exerçant différemment : prédominance de l’italien à l’est, de l’espagnol en Algérie (où ce langage est aussi appelé « petit mauresque »). Certaines formes se sont maintenues jusqu’au milieu du XXe siècle en Tunisie et en Algérie, même si les locuteurs n’avaient pas conscience de l’origine et de la signification des mots employés (comptines, cris de commerçants de la rue). On l’appellera aussi sabir (du verbe sabir, savoir).
Les mots utilisés étaient principalement empruntés aux langues romanes, le portugais, l’espagnol, l’italien (ou les différents dialectes constitutifs de ces langues), le français, l’occitan (provençal, languedocien), le catalan, mais ils pouvaient appartenir de façon plus marginale à d’autres langues du bassin méditerranéen comme l’arabe, l’hébreu, le maltais, le turc…
La lingua franca étant essentiellement utilitaire, elle a laissé très peu de traces écrites directes. Le vocabulaire est très limité, la grammaire quasi-inexistante : les verbes sont utilisés à l’infinitif et sans aucune forme de mode ou de temps.
Au XVIIe siècle cependant apparaissent des distinctions rudimentaires de temps (passé, présent, futur).
Un grand nombre de mots courants en français, comme dans d’autres langues européennes, et même des dialectes locaux, sont arrivés d’Orient par l’intermédiaire de la lingua franca.
Sommaire
Écriture
Les documents écrits se limitent à des observations de voyageurs et à quelques citations ou inclusions dans des œuvres littéraires. En 1830, un vocabulaire lingua franca-français, très incomplet, fut édité à l’intention des nouveaux colons arrivant en Algérie. On considère l’arrivée des Français en Algérie comme la fin de la lingua franca, qui avait connu son « âge d’or » au XVIIe siècle. La littérature de cette époque a utilisé la lingua franca, principalement comme ressort comique : entre autres, Carlo Goldoni en Italie, et en France, Molière, avec la scène du Mamamouchi dans Le Bourgeois gentilhomme. Emanuel d’Aranda, espagnol victime du corso, un temps esclave à Alger, en donne quelques exemples[1].
Extension
De nos jours, par extension, le terme de lingua franca désigne une langue véhiculaire utilisée par une population donnée pour communiquer. Ces langues véhiculaires ne sont pas obligatoirement des pidgins comme l’était la lingua franca.
Exemples :- l'anglais (ou l'anglais simplifié) dans une grande partie du monde, notamment au sein des institutions internationales ou de la communauté scientifique mondiale ;
- le kiswahili en Afrique subsaharienne ;
- l’afrikaans en Namibie ;
- le quéchua ou kitchoua ou runasimi en zone andine (Pérou, Bolivie, Colombie, etc.).
Sources
- Site d’Alan Corré (anglais, parties en français) : [1]
- Glossaire (en anglais) : [2]
- lingua franca - Histoire d’une langue métisse en Méditerranée, Jocelyne Dakhlia, Actes Sud, 2008, (ISBN 978-2-7427-8077-8)
Voir aussi
Notes et références
- ↑ Emmanuel d’Aranda Relation de la captivité et liberté du sieur Emanuel d’Aranda
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