La bataille d'hernani (film, 2002)

La Bataille d'Hernani est un téléfilm de fiction de 90 minutes réalisé par Jean-Daniel Verhaeghe, coproduite par France 5, France 2 et GMT production, d'après un scénario de Claude Allègre et Jean-Claude Carrière, qui raconte l'histoire de la création de Hernani de Victor Hugo, jusqu'au scandale qui éclata le soir de la première, le 25 février 1830.

Il fut diffusé le 29 avril 2002 à 20 h 50 sur France 2, le 16 novembre 2002 à 22 h 10 sur le câble et le satellite et ultérieurement sur France 5.

Fiche technique

• Réalisateur : Jean-Daniel Verhaeghe
• Production : France 5 / France 2 / GMT Productions
• Scénario : Claude Allègre et Jean-Claude Carrière
• Adaptation et dialogues : Jean-Claude Carrière
• Costumes  : Bernadette Villard assistée de Nicole Meyrat
• Producteur délégué : Jean-Pierre Guérin
• Musique : Carolin Petit
• Durée : 1 heure 40
• Année : 2002

Distribution

• Mademoiselle Mars / Dona Sol : Arielle Dombasle
• Victor Hugo : Alexandre Brasseur
• Adèle Hugo : Florence Darel
• Taylor : Pierre Vernier
• Firmin / Hernani : Fabrice Pruvost
• Alexandre Dumas : Fabrice Bénard
• Théophile Gautier : Matthieu Tribes
• Bernard Haller, Jacques Dacqmine, Bernard Fresson, Nicolas Vaude, Mathias Maréchal, Jean-Pierre Coffe...

Scénario

Paris 1830. La première partie du film montre l'élaboration du spectacle, de l'écriture aux répétitions : Hugo, faisant déjà figure d'opposant car son drame Marion Delorme a été interdit par la censure royale, est en mauvaise posture puisqu'il attend du roi une pension et doit ainsi faire acte d'allégeance (il compose des odes au souverain). Ainsi, quand il obtient de Charles X le droit de créer un drame historique au Théâtre Français il n'a qu'une volonté : imposer l'esthétique de la nouvelle génération, le romantisme.

Après l'écriture proprement dite, où il choisit de raconter une histoire d'amour tragique dans l'Espagne du XVI^e siècle. Il devra cependant affronter, avec sa bande d'amis qui le soutiennent, bien des difficultés : le comité de censure qui surveille les attaques contre la monarchie, les comédiens, et notamment Mademoiselle Mars, non acquis à sa cause, qui ont du mal à se faire à la rythmique prosaïque de la poésie hugolienne, et une cabale de la presse et des maîtres classiques, imposés, qui veillent au respect des règles théâtrales et de bienséance. Ainsi le cénacle des romantiques parviendront, grâce à une détermination farouche et la fermeté d'Hugo, sûr de ses choix esthétiques, à imposer Hernani comme un phénomène.

Vient enfin le récit de la première houleuse qui déploie des scènes animées par la violence du combat entre l'ancienne et la nouvelle génération, la fameuse Bataille d'Hernani. Un grand nombre de scènes collectives en costumes s'alternent et la pièce fini par s'imposer, les classiques s'en désintéressant avec mépris alors que le public se renouvelle avec l'enthousiasme de la jeunesse. Le film se clôt sur une nouvelle entrevue avec le roi. Le romantisme est né et s'est imposé comme courant artistique nouveau.

Remarques

• L'opposition entre les romantiques et les classiques s'imposent dans la mise en scène par un quasi-manichéisme esthétique et comportemental : vieux / jeunes, costumes noirs / tenues colorées, crânes chauves / cheveux longs, immobilisme / action. Ces nuances se retrouvent dans l'imagerie des conflits générationnels, ce qui rend le mouvement sympathique au spectateur.
• La réprésentation de la faune de la jeunesse hugolienne est bien loin des stéréotypes des héros romantiques : cohésion spontanée entre des groupes vivants, bon enfants, potaches et fêtards. On est bien loin de l'imagerie du personnage solitaire rempli de langueur.
• La composition du cénacle romantique construit autour de Hugo est intéressant par la cristallisation des aspirations d'une jeunesse troublée en dogme romantique, et par la croisée avec des personnages historiques en marge, tels que Châteaubriand, l'idole de cette jeunesse, Balzac, le solitaire, ou encore Delacroix et Berlioz.
• La réprésentation du roi, Charles X, est historiquement mauvaise. Le film montre un monarque gros et impotent, ce qui est l'image de Louis XVIII, précédent régnant, et non de Charles X.

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