- La Roche-aux-Fées
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Roche-aux-Fées
Vue d’ensemble de la Roche-aux-Fées. Présentation Type dolmen Date de construction Néolithique Propriétaire commune Protection Classé MH (1840)[MH 1],[MH 2]
Géographie Pays France Région Bretagne Subdivision administrative Ille-et-Vilaine Localité Essé Coordonnées Géolocalisation sur la carte : Ille-et-Vilaine
modifier La Roche-aux-fées est un monument mégalithique situé dans la commune d'Essé (Ille-et-Vilaine).
C’est un des 1034 monuments historiques classés dans la première liste de 1840, un des quatre situé en Ille-et-Vilaine[note 1].
Son nom vient d'une légende qui prétend que les pierres qui constituent ce dolmen auraient été apportées par des fées dans leur tablier.
Une particularité de ce mégalithe est que le soleil se lève dans l'alignement de celui-ci lors du solstice d'hiver.
Sommaire
Description
C’est un dolmen à couloir de type angevin[note 2] composé d’une succession de portiques plutôt qu’une allée couverte[1]. Elle est composée d’une chambre principale et d’une antichambre. La chambre principale est elle-même divisée en quatre parties par trois pierres.
Selon les sources, la structure est composée de 40 à 50 pierres. Le schéma ci-contre représente les 41 pierres principales :
- 9 pierres horizontales (table) dont une beaucoup plus petite que les autres,
- 32 pierres verticales (orthostats) dont une inclinée et une plus importante pour le chevet.
Une pierre se trouve à part, entourée par les racines d’un arbre.
La table du portique d’entrée était apparemment instable jusqu’en 1955.
Les pierres plus lourdes pèsent 40 tonnes.
La structure se rapproche d‘un parallélépipède qui fait 19,5 m de long pour environ 4,70 m de large et au maximum 4,10 m de haut. L’antichambre est légèrement moins haute que la chambre principale.
Les pierres sont en schiste pourpré ordovicien affleurant (et non extrait). La forêt du Theil à environ 5 km est l’endroit le plus proche où on trouve ce type de roche[2].
Bien qu’aucune fouille ne le prouve, la structure devait à l’origine être recouverte d‘un tumulus comme la plupart des monuments de ce type. De la même façon, du fait d’ossements trouvés dans des monuments semblables, on peut supposer que la Roche-aux-Fées avait un rôle funéraire.
Aujourd’hui, la structure est entourée d’arbres.
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Portique d'entrée.
Localisation
Le monument se situe sur la commune d’Essé, en Ille-et-Vilaine, à une trentaine de kilomètres au sud-est de Rennes. Le dolmen se trouve lui-même le long de la D 341, au sud de la commune, près de la commune du Theil-de-Bretagne. Il se situe à une altitude de 76 m.
Comme le nom l’indique, la plupart des dolmens angevins se trouve en Anjou, la Roche-aux-Fées est une exception.
Légendes et croyances
Plusieurs légendes et croyances ont pour sujet la Roche-aux-Fées[note 3].
Une croyance veut que les jeunes mariés doivent faire le tour de ce dolmen chacun de son côté, en compter le nombre de pierres, et s'ils obtiennent le même nombre alors leur union sera durable.
Il est aussi dit que « celui qui détruira le dolmen d'Essé mourra dans l'année »[3].
Il existe aussi une croyance qui fait de la structure le tombeau d’un général romain. Un ingénieur géographe du XVIIIe siècle indique :
« Les gens des environs veulent que ce soit un ancien temple des Fées pour lesquelles leurs ancêtres avaient beaucoup de vénération ; opinion ridicule, mais peu étonnante si l’on fait attention que ce sont des paysans les plus grossiers qui pensent ainsi. […] Les gens sensés croient que ce monument est le tombeau d’un général romain. »
— Jean-Baptiste Ogée, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne[4]
En 1904, Adolphe Orain en donne une description en introduction de son conte La Fée des Houx. Dans ce conte reprenant le thème de la boîte de Pandore, la Fée des Houx, un bucheron et sa femme enterrent un pot à l’intérieur de la Roche-aux-Fées.
Autres mégalithes
Mégalithes alentour
Dans les environs, on trouve plusieurs mégalithes qui selon la légende auraient été abandonnées par les fées lors de la construction :
- la pierre de Rumfort, au sud de la forêt du Theil-de-Bretagne
- la Pierre-aux-Fées à Janzé[MH 3]
- le menhir de Richebourg à Forges-la-Forêt
- le menhir du Champ de la Pierre et menhir du Champ Horel du Sel-de-Bretagne[MH 4]
- la Table-aux-Fées de Saulnières
Mégalithes similaires
Il existe plusieurs mégalithes similaires. Bien que l’on trouve des allées couvertes partout en France, les mégalithes les plus semblables sont ceux de la famille des dolmens angevins à portique. Ceux-ci se trouvent dans la région de l’Anjou, il n’y en a que quelques-uns en Bretagne. En plus de la Roche-aux-Fées, on en compte deux autres dans le Morbihan[5] à Cournon[MH 5] et La Chapelle-Caro[MH 6].
Le dolmen de Bagneux à Saumur est un des monuments les plus proches de par sa structure et ses dimensions.
Produits dérivés
Une marque de yaourt, propriété d'Unilever[6] s'appelait la Roche-aux-fées et disparut en 1988 après une fusion avec Chambourcy. La marque a été de nouveau utilisée en 1999 pour des produits alimentaires[7].
L'allée couverte a également donné son nom à la communauté de communes de la Roche-aux-Fées.
Homonymes
La Roche-aux-Fées-de-la-Brousse ou Grotte-aux-fées à Plénée-Jugon, Côtes-d'Armor.
- La Roche aux Fées : légende de la forêt de Fontainebleau est une nouvelle de la comtesse Dash (Gabrielle Anne Cisterne).
- La Roche aux Fées est un roman de Jean Rosmer (1909, Paris, Firmin-Didot, 157 p.).
Notes et références
Notes
- Dans le rapport au ministre Liste des monuments pour lesquels des secours ont été demandés, 6 monuments ont été proposés : l’ancienne Cathédrale Saint-Samson de Dol-de-Bretagne, la chapelle Sainte-Agathe de Langon, le dolmen d'Essé, l’église Notre-Dame de Vitré, l’Église Saint-Ouen-la-Rouerie, et la tribune du château de Vitré (les deux derniers n’ont pas été retenus).
- Le terme fait l’objet de débat à propos de sa définition. Selon Jean l’Helgouach, la terminologie la plus courante est « dolmen angevin à portique » et exclut les allées couvertes. Ce type de mégalithe a été identifié et utilisé par Michel Gruet en 1956 puis 1967 dans son Inventaire des mégalithes de la France et présente dans « Dolmens angevins à portique », Bulletin de la Société préhistorique française, 1956, volume 53, no 7-8, pp. 397-401. En 1941, Glyn Daniel avait déjà décrit les galery graves of type Loire.
- Voir notamment Contes et légendes de Bretagne, Mikaël Lascaux, ISBN 2-7048-0400-1, pp. 91 à 94 qui reprend le Collectionneur Breton, t. III, p. 55.
Références
- Mémoires de la société d’Histoire et d’Archéologie de Bretagne, tome LIII, Charles-Tanguy Le Roux, 1975-1976, p. 197-198.
- Société d’archéologie d’Ille-et-Vilaine, tome CI, 1998.
- A. Millon, Les mégalithes et leurs Légendes, 1923, p. 89. (Bulletin et Mémoires de la Société Archéologique d'Ille-et-Vilaine, T 50) citant « Mémoires de l'Académie celtique, V, p. 41 ».
- Jean-Baptiste Ogée, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, nouvelle édition, tome 1, Rennes, 1843, entrée Essé, p. 271.
- Jean L’Helgouac’h, Les dolmens de type « Loire » en Bretagne, 1956.
- La saga de la marque Nestlé (sur Wikiwix)
- Léna Rose, « Du rachat à la résurrection, la dure vie des marques », Marketing Magazine N°45, 01/12/1999. Consulté le 25 octobre 2010
Références monuments historiques
- Notice no PA00090553, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Notice no IA00007313, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Menhir dit de La Pierre des Fées » selon la Notice no PA00090606, sur la base Mérimée, ministère de la Culture «
- Notice no PA00090885, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Notice no IA00009714, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Notice no PA00091151, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
Voir aussi
Bibliographie
Ouvrages anciens
- (en) Alexander Blair et Sir Francis Ronalds, Sketches at Carnac (Brittany) in 1834 : or, notes concerning the present state of some reputed celtic antiquities in that adjoining communes with a postscript, containing an account of the great Roche aux Fées of Essé, &c., Londres, 1836
- Louis Du Bois, La Roche aux fées : galerie druidique, Vitré, Vve Antignac, 1837, 12 p.
- Paul Bézier, La forêt du Theil et la Roche aux fées d'Essé, Rennes, 1887
Ouvrages modernes
- Gérard Boulé, Le monument mégalithique de la Roche-aux-Fées, Châteaulin, Jos le Doaré, juin 1981, 16 p. (réédition de 1973, 11p.)
- Alain Durand, Le monument mégalithique de La Roche aux Fées, Essé, Jos le Doaré, février 2005, 15 p. (ISBN 978-2-85543-177-2)
- Pierre-Roland Giot, La Bretagne des mégalithes, Ouest-France, 2007 (ISBN 978-2-7373-4236-3)
- Jean L’Helgouach, Les sépultures mégalithiques en Armorique, Rennes, 1965
- Jean L’Helgouach, Mégalithes en Bretagne, Jos le Doaré, 1971
- Olivier Eudes, Dolmen et menhir de Bretagne, Paris, Pygmalion, coll. « Richesses de notre patrimoine », 1981, 95 p. (ISBN 2-85704-102-0), p. 38
Articles
- Bulletin et Mémoires de la Société Archéologique d'Ille-et-Vilaine, ISSN 0750-1412, OCLC 51910025.
- F. Saulnier (président de la société), Rapport de M. Saulnier, 1885, p. 187-190 (T 17)
- A. Millon, Les mégalithes et leurs Légendes II. Les légendes c) Les Fées, 1923, p. 55, 64, 78, 89. (T 50)
- E. Evellin (journaliste), Excursion de la Société archéologique d’Ille-et-Vilaine, 1930. p. 170-171 (T 56).
- Léon Collin (géologue), Quelques monuments mégalithiques du Sud-Est de l’Ille-et-Vilaine, 1933, p. 52 à 55.
- Charles-Tanguy Le Roux, La Roche-aux-Fées en Essé, Société Archéologique du Département d’Ille-et-Vilaine, Rennes, 1998. - p. 37-43 (T 101).
Articles connexes
Liens externes
- La Roche-aux-Fées sur le site officiel de la mairie de Essé.
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- Toponyme lié à une légende
- Monument historique d'Ille-et-Vilaine
- Monument historique classé en 1840
- Allée couverte
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