- La Grande Odalisque
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La Grande Odalisque
280Artiste Jean-Auguste-Dominique Ingres Année 1814 Type Huile sur toile Dimensions (H × L) 91 cm × 162 cm Localisation Musée du Louvre (Aile Denon, 1er étage), Paris modifier La Grande Odalisque est un tableau de Jean-Auguste-Dominique Ingres peint en 1814 sur une commande de Caroline Murat, sœur de Napoléon Ier et reine de Naples.
Le mot Odalisque, du turc odalık, désigne une femme de harem : sont donc présents des éléments et objets divers évoquant cette dimension orientale, comme un éventail, des bijoux ou un turban. En cela cette œuvre pourrait se rattacher au courant orientaliste, mais l'orientalisme d'Ingres est un orientalisme onirique et idéalisé (à l'inverse de Delacroix) qui couche sur le tableau une vision européenne d'orient fantasmé. Ingres peint une femme nue vue de dos selon l'archétype de l'époque, c'est-à-dire sous la forme d'une femme nue offerte aux regards se prélassant de façon lascive ; modèle qui remonte à Vélasquez et sa Vénus au miroir.
On remarque au premier abord le dos particulièrement long (trois vertèbres supplémentaires sont présentes[1]) et l'angle peu naturel formé par la jambe gauche. Mais ces déformations sont voulues par Ingres, qui préfère volontairement sacrifier la vraisemblance pour la beauté. Cela se confirme par la vision de ses croquis de ce tableau, aux proportions parfaites : la déformation n'est intervenue que dans la mise en œuvre finale. Ingres ne cherche donc pas à rendre compte de la réalité anatomique du nu mais soumet son modèle à sa manière ; comme il l'avait fait pour la Baigneuse Valpinçon (1808, conservée au musée du Louvre). En cela, Ingres sera, à ses débuts, mal compris mais considéré comme un novateur. La Grande Odalisque est d'ailleurs mal accueillie[2].
Toutes les caractéristiques de l'artiste se retrouvent dans ce tableau : la perfection formelle, l'extrême minutie, la grande sensualité, les déformations anatomiques, le goût pour les formes géométriques, etc.
Ingres a visité Florence et y a découvert les peintres italiens. On voit notamment l'influence de Raphaël dans les courbes de cette œuvre. Il est d'ailleurs proche du « groupe des barbus » (dans l'atelier de David) qui revendique une perfection formelle et un retour aux sources pré-maniéristes.
Notes et références
- Jean Jacques Lévêque, L'Aube de l'impressionnisme : 1848-1869, Paris, 1994, p.206.
- Dominique Massonaud, Le Nu moderne au salon (1799-1853), Grenoble, 2005, p.65.
Catégories :- Nu féminin
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- Tableau des années 1810
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