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L'Heure bretonne
L'Heure bretonne est un journal hebdomadaire nationaliste breton qui paraît en format in-plano de juin 1940 à juin 1944.
Sommaire
Origine
En juillet 1940, au Congrès de Pontivy, François Debeauvais et Olier Mordrel créent le Comité National Breton. Ils décident aussi l'édition d'un journal hebdomadaire l'Heure Bretonne. Le premier numéro est symboliquement daté du 14 juillet 1940.
Existence
201 numéros paraîtront entre juillet 1940 et juin 1944.
Rédacteur en chef :- Morvan Lebesque (pendant 2 mois). Il se défendra toujours de cette courte période en arguant « de sa naïveté et en assurant qu'il est parti dès qu'il s'est aperçu des velléités pro-allemandes du journal ». Il sera par la suite rédacteur de "Je suis partout".
- Jean Merrien (jusqu'à l'éviction d'Olier Mordrel de la tête du Parti National Breton, et de la direction du journal)
- Job Jaffré (à partir de décembre 1940).
Ce journal est édité à Rennes par le Comité National Breton. Il est en fait la continuité de Breiz Atao.
En août 1940, quelques nationalistes vendant l'Heure Bretonne sont arrêtés à Quimper (Angéli, préfet du Finistère prononce à plusieurs reprises l'interdiction de vendre ce journal dans le Finistère).- Mais, passé ce fâcheux incident, tout porte à croire que les autorités allemandes n'ont pas eu à se plaindre de la ligne éditoriale de ce journal, qui paraîtra en toute légalité jusqu'au 4 juin 1944, en vilipendant les Juifs, les Jacobins et les Français en général, au nom de la défense d'une "race bretonne" (selon l'expression du modéré Delaporte), et de l'"Europe nouvelle" aryenne qui s'édifiait alors.
Collaboration avec l'Allemagne, défiance vis à vis de Vichy
Ce journal fut l'organe de propagande du nationalisme breton et un relais de l'alliance avec l'Allemagne dans le cadre de la création de l'"Europe nouvelle". Il encourageait les bretons à s'organiser eux mêmes dans le cadre d'une autonomie nationale, adoptait parfois des accents xénophobe et antisémite et appelait les jeunes Bretons à faire l'« Europe nouvelle » sous les auspices du Reich. Il se réjouissait de l’effondrement de la République française qui répandait, selon lui, « une odeur de compromission, des relents maçonniques, de grasses senteurs de Juifs »[1].
Parmi des articles relatant la vie quotidienne des Bretons et l'histoire de Bretagne sous le prisme du nationalisme, se trouvent quelques articles racistes et xénophobes, une haine farouche contre l'Angleterre et d'autres qui affichent leur solidarité totale à l'égard de l'Allemagne nazie se traduisant par des articles hebdomadaires relatant les exploits de la Wehrmacht en Russie.
Alors que le monde libre est en guerre contre le nazisme, on peut lire des slogans tel que « ni français, ni allemand, breton seulement! » en première page, puis un article donnant au Reich le rôle de « défenseur de l'occident ».
La consultation est d'ailleurs possible auprès des archives départementales bretonnes et peut éclairer le lecteur sur la réalité du contenu.
« A la porte les juifs et les enjuivés »
« A la porte les juifs et les enjuivés »[2], c'est cet article de Hervé Le Helloco que L'Heure Bretonne, 3ème année, numéro 105, page 1, publie en Une, au milieu de la première page, sous la signature " D.R. ", le 18 juillet 1942 au lendemain de la rafle du Vel d'Hiv des 16 et 17 juillet 1942.
Dans la même veine, Job Jaffré publiera par exemple sous son pseudonyme de Tug (voir le livre de Jean Malo-Renault sur les pseudonymes bretons) en avril 1943 une dénonciation des bombardements de « youtre-atlantique » (no 142), et il attend en octobre 1943 un « renversement d'alliance (…) quand le problème juif aura été éliminé » (no 171, avec sa signature St. K.)
On retrouve Job Jaffré en photo comme rédacteur de la revue Breizh, publiée par Kendalc'h, interrogeant Per Roy, dans le numéro 241, en 1979. Dans ce même numéro 241, des Bonnes feuilles du livre de Anna Debauvais, narrent la mort du chef nationaliste breton François Debauvais.
Notes et références
- ↑ L'Heure bretonne du 4 juillet 1942, article de Yann Goulet
- ↑ « Yuzevien pe poblou yuzeviet »
Bibliographie
- Bertrand Frélaut, Les nationalistes bretons de 1939 à 1945, Brasparts, Beltan, 1985.
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