- L'Agneau mystique (Van Eyck)
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L'Agneau mystique est un polyptyque de l'adoration réalisé par les frères van Eyck et achevé en 1432 conservé dans la cathédrale Saint-Bavon de Gand (Belgique). Cette œuvre marque la naissance de la révolution artistique flamande, et constitue un véritable chef-d’œuvre de la peinture des primitifs flamands.
Commandé par Joost Vijdt, marguillier de l’église Saint-Jean de Gand (devenue depuis la cathédrale Saint-Bavon), le polyptyque est commencé par Hubert Van Eyck et terminé par Jan Van Eyck après la mort de son frère en 1426 et a été placé le 6 mai 1432 sur l’autel de la chapelle du commanditaire, dans l’église Saint-Jean.
Sommaire
Description physique
Le polyptyque, sans compter les cadres, mesure 3,75 × 2,60 m (en position fermée) et 3,75 × 5,20 m (ouvert) et est constitué de dix panneaux de bois de chêne. Il possède un programme iconographique complexe, s’appuyant pour une grande part sur le texte de l’Apocalypse selon saint Jean l’Évangéliste. Il traite de deux sujets bibliques distincts, selon que le retable soit ouvert ou fermé.
L'intérieur (ouvert) porte de gauche à droite :
- en quarts de lune supérieurs :
- Caïn et Abel
- meurtre d'Abel par Caïn
- en partie haute :
- Adam
- anges chanteurs
- Vierge Marie
- Dieu
- Saint Jean-Baptiste
- anges musiciens
- Ève
- en partie basse :
- juges intègres
- chevaliers du Christ
- l'Agneau mystique et la Fontaine de la Vie (au centre l'Agneau mystique entouré de six scènes dans le sens des aiguilles d'une montre : 1- Saint Esprit et Jérusalem, 2- vierges, 3- figures du Nouveau Testament, 4- Fontaine de Vie, 5- Figures de l'Ancien Testament, 6- confesseurs)
- ermites
- pèlerins dont Saint Christophe
Analyse de l'œuvre
L’épanouissement de la peinture flamande débute selon plusieurs historiens de l’art avec ce chef-d’œuvre.
Les érudits ont longuement cherché à interpréter cette œuvre. Ils y ont cherché en particulier l’interprétation des textes extraits du livre de l’Apocalypse, de la légende des saints, du Bréviaire Romain, de la littérature religieuse de l’époque. L’examen de ces thèses, dont aucune ne permet de conclure que les explications les plus simples.
Dans les panneaux de cette œuvre, on distingue les arbres des régions nordiques de ceux des pays méridionaux. L’admirateur de l’œuvre peut s'amuser à contempler de minuscules personnages qui se promènent sur une route serpentant à travers rochers et prairies, à identifier les essences de ces arbres composant ce décors à identifier le détail de leur feuillage, à examiner la minutieuse précision des édifices, des maisons, des cabanes.
Sur le volet des Juges Intègres, l'artiste donne de la consistance aux touffes du feuillage et indique leur place dans le paysage. C’est comme si le peintre nous donnait envie de palper du regard les objets, à évaluer leur volume, à prendre conscience de leur poids, comme de leur apparence.
Vol de deux panneaux
En 1934, deux panneaux du retable furent volés par Arsène Goedertier, sacristain de l'église. L'un d'entre eux, saint Jean Baptiste fut restitué par le voleur, mais il mourut avant de dire ou se trouvait le second, « Les Juges intègres ». Il n'a jamais été retrouvé, mais est remplacé par une fidèle copie, réalisée par Jef Vanderveken d'après une copie de 1559 par Michiel Coxcie. C'est le premier panneau , en bas à gauche, lorsque le polyptyque est en position ouverte.
Historique de la localisation des panneaux
- La nudité des sujets des deux panneaux Adam et Ève ayant été jugée choquante, surtout dans une cathédrale, ceux-ci ont été vendus à l'État belge en 1861 et déposés aux Musées royaux des beaux-arts de Belgique à Bruxelles.
- Les Allemands ont enlevé les autres panneaux en 1917 et les ont transférés en Allemagne.
- Après la Première Guerre mondiale, le polyptyque fut à nouveau reconstitué dans son intégralité, mais Adam et Ève restent la propriété de l'État belge.
Voir aussi
Bibliographie
- (en) L. Brand Philip, The Gent Altarpiece and the Art of Jan Van Eyck, Princeton, 1971.
- H. Verougstrate-Marcq et R. Van Schoute, « Les cadres de l'Agneau mystique de Van Eyck », in Rev. de l'art, no 77, 1987, p. 73–76.
- P. Coremans et collab., L'Agneau mystique au laboratoire, Examen et traitement sous la direction de P. Coremans (Les Primitifs flamands, 3.), Anvers, 1953.
- (en) J. R. R. Van Asperen de Boer, « A Scientific Re-examination of the Ghent Altarpiece », in Oud Holland, 93, 1979, p. 141-213.
- C. De Tolnay, Le Retable de l’Agneau, édition de la Connaissance, Bruxelles, 1938
- (nl) J. De Baets, « De gewijde teksten van het "Lam Gods" », in Kon. Vlaamse Acad. voor taal- en letterkunde. Verslagen en mededelingen, 1961, p. 531–611.
- (nl) E. Dhanens, De Vijd-Borluutfundatie en het Lam Godsretabel, 1432-1797 (Mededelingen van de Kon. Acad. voor Wetenschappen, Letteren en Schone Kunsten van België. Klasse der Schone Kunsten, 38), Bruxelles, 1976.
Liens internes
Liens externes
- Réflectographies infrarouges de l'ensemble des panneaux sur le site de l'IRPA : Van Eyck: L'Agneau Mystique IRR preview
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- en quarts de lune supérieurs :
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