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Ivan Krylov
Ivan Andreïévitch Krylov (en russe cyrillique Иван Андреевич Крылов, Moscou, 13 février 1769 - Saint-Pétersbourg, 21 novembre 1844) est un écrivain russe.
Après avoir débuté par des drames et des comédies satiriques, il publie en 1809 un premier recueil de fables. Celui-ci sera suivi de plusieurs autres recueils, qui vaudront à leur auteur une immense popularité. Les fables de Krylov empruntent souvent leurs sujets à celles d'Ésope et de La Fontaine.
Sommaire
Biographie
Premières années
Le père d'Ivan Krylov, André Prokhorovitch Krylov (1736-1778), était un soldat, puis officier du rang d'un régiment de dragons qui se distingua en 1772 à Yaïtsk (aujourd'hui Oural, et qui prit le nom d'Ouralsk de 1775 à 1991) contre les révoltés de Pougatchev. Il devint ensuite substitut à la magistrature de Perm, où il mourut, laissant une veuve avec deux jeunes enfants. Le jeune Krylov fut très tôt attiré par la bibliothèque paternelle et apprit le français. Il fut d'abord éduqué à la maison et enregistré comme petit fonctionnaire au tribunal, mais ce poste était largement nominal, puisqu'il était mineur. Sa mère tenta avec lui de recouvrer une pension d'orphelin en 1782 à Saint-Pétersbourg, mais finalement il se fit accepter comme fonctionnaire de la cour des comptes, poste dont il démissionna en 1788, à la mort de sa mère.
Il avait déjà commencé à écrire, et lors de son arrivée à Saint-Pétersbourg avait réussi à obtenir des livres de Racine, Boileau, Molière (pour un montant de soixante roubles) en échange d'une comédie en vers La Vendeuse de café écrite d'après un thème de Nikolaï Novikov, auprès d'un libraire-imprimeur d'origine allemande du nom de Breitkopf. Cette comédie, plutôt maladroite, ne sera publiée qu'en 1868.
Ensuite, Krylov composa une tragédie, Cléopâtre, en 1785, aujourd'hui disparue qui lui attira l'attention du grand tragédien de l'époque, Ivan Dmitrievsky. L'année suivante, il composa une autre tragédie, Philomène, dans le goût classique à la mode, mais sans originalité. Par la suite, il se lance dans l'écriture de livrets d'opéras-bouffe, inspirés d'auteurs français, à l'époque de la mort de sa mère qui lui laissait un petit frère, Léon, dont il se considéra toute sa vie, comme un véritable père. Il écrit alors une œuvre inspirée de Yakov Kniajnine, dramaturge classique prisé des cercles littéraires, qui le brouille définitivement avec le milieu théâtral.
Éditorialiste
Krylov trouve alors sa voie à l'âge de vingt ans, lorsqu'il écrit dans une revue mensuelle fondée par lui et à laquelle participe Alexandre Radichtchev, Le Courrier de l'esprit, des satires et des critiques littéraires. La revue ne parut que huit mois, de janvier à août 1789, n'ayant eu que quatre-vingts abonnés. En 1790, il écrit et imprime une ode à la paix avec la Suisse. Devenu propriétaire de l'imprimerie, il édite alors à partir de 1792 une nouvelle gazette, Le Spectateur, où il fait paraître ses écrits satiriques et ses contes philosophiques. Il parvint à attirer 170 abonnements, ainsi que l'attention de Karamzine avec qui il polémiqua. Une année plus tard, Le Spectateur fusionna avec une autre gazette imprimée par Krylov et son associé Klouchine, Le Mercure de Saint-Pétersbourg. Il lui donna alors un accent plus littéraire et plus artistique, tentant de s'introduire dans les cercles cultivés de la capitale, avec de nouvelles pièces écrites par lui. Cependant Le Mercure n'eut pas de succès et cessa de paraître au bout d'un an.
Krylov partit alors pour Moscou et fit la connaissance en 1797 du prince Serge Galitzine qui l'engagea comme secrétaire particulier et précepteur de ses enfants. Krylov était autodidacte, il parlait en plus du français, l'italien et savait jouer du violon. Il écrivit pour le prince une pièce tragi-comique Le Triomphe, parodie d'une tragédie classique qui ne manquait pas de sel. Galitzine fut nommé gouverneur-général de Livonie en 1801 et Krylov se dévoua entièrement à lui. Il écrivit d'autres pièces comiques et en 1803 donna sa démission. On ne sait pas ce qui se passa pendant les deux années suivantes. Sans doute s'adonna-t-il, d'après certains témoignages, à la vie facile et au jeu.
Fabuliste
Les premières fables de Krylov, inspirées d'Ésope et de La Fontaine, parurent au nombre de 23 en 1809. Il connut enfin une certaine reconnaissance. De 1812 à 1841, il obtient un poste à la bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg, ce qui lui permet d'assurer son quotidien. En 1811, il devient académicien et reçoit une médaille d'or pour ses fables. En 1838, on organise pour lui une grande réception jubilaire et l'empereur Nicolas Ier lui octroie une pension à vie. Il est en pleine gloire.
À sa mort en 1844, sa popularité est grande dans tout l'empire : Ses dernières 197 fables venaient de paraître. Les familles prisaient son mélange d'humour et de sagesse. Sa langue est idiomatique, simple, directe et de qualité.
C'est encore aujourd'hui un auteur incontournable pour la jeunesse russophone.
Voir aussi
- fable
- Jean de La Fontaine
- La Place du Manège de Moscou, où des statues illustrent les contes et fables de Krylov.
Notes
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