- Komsomolets
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Pour l’article homonyme, voir T-20 Komsomolets.
Classe Mike
Projet 685
Plavnik (Плавник)Histoire A servi dans Marine soviétique Quille posée 22 mars 1978 Lancement 9 mai 1983 Armé 20 octobre 1983 Statut A coulé en mer de Norvège Caractéristiques techniques Type Sous-marin nucléaire d'attaque Longueur 110 mètres Maître-bau 12,3 m Tirant d'eau 9,5 m Déplacement 5880 t en surface, 8500 t en plongée Propulsion Réacteur OK-650-B3
1 hélice à 5 pales
2 propulseurs de manoeuvre sur les dérives des barres de plongée.Puissance 190 MWt (réacteur) Vitesse 31 nœuds en plongée
11 nœuds en surfaceProfondeur 1000 mètres (sécurité), 1250 mètres (écrasement) Caractéristiques militaires Armement 6 x tubes lance-torpilles de 533 mm Autres caractéristiques Équipage 60 marins dont 31 officiers mariniers modifier Le Komsomolets était un sous-marin nucléaire soviétique immatriculé K-278, tristement célèbre pour la catastrophe du 7 avril 1989. Ce jour-là, un incendie se déclara à l'intérieur, provoquant la mort de 4 sous-mariniers, puis de 38 autres lors de son naufrage par 1600 mètres de fond, au large des côtes de Norvège. L'évènement provoqua une vague de consternation dans la marine soviétique, et une grande inquiétude dans les milieux écologistes, en raison du caractère nucléaire de l'épave. Celle-ci contient en effet deux réacteurs nucléaires et deux torpilles nucléaires contenant du plutonium. Depuis la catastrophe, les autorités russes ont accepté la coopération internationale en cas de naufrage. L'utilisation massive des sous-marins océanographiques fut une première.
Sommaire
Description du bâtiment
Son nom signifie jeune adhérent du Komsomol. Il est lancé en mai 1983 à Severodvinsk, une cité ultra-secrète soviétique située sur les bords de la mer de Barents. Il fait 120 mètres de long, 11 mètres de hauteur un tirant d'eau de 8 mètres avec un déplacement d'eau de 8 000 tonnes. Le Komsomolets est équipé de deux réacteurs nucléaires pour sa propulsion révolutionnaire pour leur système de refroidissement. Sa coque en titane fait alors de lui le sous-marin pouvant plonger le plus profondément au monde, avec une profondeur opérationnelle de 900 mètres [réf. nécessaire]. Son équipage comprend 70 hommes, et peut transporter des torpilles et des missiles de croisières, conventionnels ou bien nucléaires. Il fait partie de la classe Mike, censé devenir le premier d'une large classe de sous-marins nucléaires d'attaque. Il devient opérationnel fin 1984, mais les exemplaires construits sur le même plan ne verront jamais le jour. Après avoir passé le stade de prototype, il prend part aux patrouilles de surveillance sous-marines. En mai 1989, il est décrit comme un sous-marin de lutte contre la guerre sous-marine.
La catastrophe du 7 avril 1989
Ce jour-là, le Komsomolets navigue à 380 mètres de profondeur près des côtes norvégiennes, à 180 km au sud-ouest de l'île de Medvezhy, pour une patrouille commencée 39 jours auparavant.
Peu après 11h00, un incendie se déclare dans le compartiment 7, sans doute dû à une petite quantité d'huile se déversant sur une surface brûlante, dans cet endroit où passent des flux d'air comprimé connectés aux ballasts. Le centre de commandement ordonne alors d'éteindre le feu grâce à du fréon, un gaz inerte susceptible de l'étouffer. Cela provoque l'asphyxie du sous-marinier Bukhnikashvili qui se trouvait dans le compartiment. Mais le commandement ignore qu'un flux d'air se déverse dans le compartiment, le transformant en véritable fourneau. Le feu se répand alors dans tout le bâtiment. Afin d'éviter une catastrophe nucléaire les réacteurs sont stoppés, ce qui prive le sous-marin de sa principale source d'énergie.
Le commandement ordonne alors la remontée du bâtiment, par la vidange des ballasts. Arrivé en surface, il envoie un SOS chiffré à l'armée soviétique. L'équipage est loin d'être tiré d'affaire car l'incendie, qui se propage par les câbles, dégage une chaleur intense. Des hommes tombent inconscients, le CO2 étant détecté trop tard. À 11h41 le SOS est reçu et l'armée de l'air est en état d'alerte. L'hécatombe est déjà largement commencée, et les tentatives de ventilation et de remise en route du moteur Diesel seront vaines.
À 12h19 le commandant Vanin abandonne le protocole de sécurité et envoie un SOS non chiffré en indiquant son nom, sa position et les circonstances de la catastrophe. L'amiral Chernavin ordonne le secours immédiat du sous-marin, avec l'aide possible et souhaitée de la flotte norvégienne. Mais celle-ci ne fut pas alertée. Les secours sont totalement désorganisés et trop tardifs.
À 14h40 le bâtiment est repéré par les secours aériens. L'eau est très froide, la visibilité mauvaise et la majorité de l'équipage est sortie, chassée par la fumée. Seul le commandement et quelques techniciens sont encore à bord pour tenter de sauver le bâtiment. Les secours sont prévus pour 18h00. Dans des conditions météo défavorables et malgré un protocole de sécurité défectueux des tentatives de sauvetage du sous-marin durent 4 heures. Mais à 16 heures 42 l'ordre d'abandonner le navire est donné.
Les hommes prennent alors place dans les canots de sauvetage, et un radeau de sauvetage est lancé par un avion. Le Komsomolets commence à sombrer vers 17h00. 6 hommes sont alors à l'intérieur, dont le commandant. 5 hommes réussissent à s'échapper du sous-marin par une capsule de secours, mais un seul réussit à rejoindre la surface. Les radeaux de sauvetage, trop peu nombreux, laissent une cinquantaine d'hommes à la mer. Le bateau de sauvetage arrive peu avant 18h00, laissant derrière lui 38 noyés et 4 disparus.
Les réactions après la catastrophe
La catastrophe est alors connue par toute la presse mondiale. Le décompte des morts et l'enchaînement des événements sont divulgués par les journaux Komsomolskaya Pravda et Sovetskaya Rossia. On décore l'équipage du Komsomolets, et l'on envoie des missions océanographiques sur le site de l'épave.
La catastrophe provoque alors une réaction des autorités soviétiques, qui commande une enquête de 2 semaines, sans aucun résultat. Pourtant elle profite des moyens océanographiques importants de l'URSS. Le navire océanographique Akademik Mstislav Keldysh est chargé d'enquêter, les autorités russes craignant un nouveau Tchernobyl. Une enquête interne sur l’accident se déroule alors pendant 7 ans, effectuant 9 expertises et identifiant les parties responsables. Des missions sur l'épave sont conduites en 1991, 1992, 1993, à chaque fois de plus en plus dirigées vers les effets de la pollution radioactive. Des sédiments sont prélevés, analysés par différents pays. Mais l'enquête fut brusquement arrêtée par le procureur avant qu’elle ne puisse conduire à un procès et les résultats ont été gardés secrets.L'émoi suscité par la catastrophe déclencha la construction de l'ékranoplane Spasatel. Les ogives nucléaires que contenait le sous-marin alimentent la polémique sur l'état des sous marins nucléaires russes et la pollution inhérente en Norvège, et plus généralement le problème des déchets nucléaires abandonnés en mer. Pourtant, selon les enquêtes, notamment celle de 1993, le césium 137 issu des réacteurs n'a provoqué qu'une pollution minime. En septembre 1993, Tengiz Borisov, à la tête du Comité spécial russe pour la conduite des travaux océanographiques, annonce qu'il décide de retirer les ogives nucléaires contenues dans le sous-marin, car la contamination fait craindre une impossibilité de pécher pour les 600 prochaines années dans la mer norvégienne.
Seul reste de l'épave du sous-marin, l'horloge du Komsomolets est conservée au musée naval de Leningrad. Elle est arrêtée à 17h43.
Voir aussi
Sources
Des informations sur la propulsion, les torpilles, et la phase de prototype en général ont été divulgués par un entretien avec l'auteur du Jane's Fighting Ships 1989-90 le 21 octobre 1993 et Igor Spasskiy, un des concepteurs du Komsomolets.
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