Kommunistische Partei Deutschlands

Kommunistische Partei Deutschlands

Parti communiste d'Allemagne

Kommunistische Partei Deutschlands
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Secrétaire général -
Fondation Décembre 1918
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Président de groupe
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Parlement européen {{{ParlementEuropéen}}}
Adhérents 252.000(1932)
Idéologie Communisme, Marxisme, Luxembourgisme ; plus tard bolchevisme
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Affiliation internationale Troisième internationale
Couleur(s) Rouge
Site internet {{{site_internet}}}
Voir aussi :

Politique de l’Allemagne
Partis politiques allemands
Coalition en Allemagne

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Le Kommunistische Partei Deutschlands (KPD) désignait le Parti communiste d'Allemagne fondé en décembre 1918 autour de la ligue spartakiste, avec Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht.

Sommaire

Naissance du parti et Révolution allemande (1918-1919)

En décembre 1918, la Ligue spartakiste crée, avec quelques autres groupes moins importants, le Parti communiste d'Allemagne. Pour marquer la continuité, le nom complet adopté le 30 décembre 1918 était Kommunistische Partei Deutschlands (Spartakus Bund) - Parti communiste d'Allemagne (Ligue spartakiste).

La répression des révoltes de janvier et mars 1919 entraîne l'assassinat de nombreux militants et des principaux dirigeants du parti : Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht sont assassinés le 15 janvier 1919, et Leo Jogiches le 10 mars 1919 (voir : Révolution allemande de novembre 1918). Paul Levi prend alors la tête du KPD.

Le KPD sous la République de Weimar (1919-1933)

La bolchévisation du parti

La prise en main du KPD par les bolcheviks entraîne plusieurs séries d'exclusions/scissions :

  • celle du KAPD en 1919 avec Herman Gorter, les exclus critiquant l'autoritarisme de Lénine et le parlementarisme.
  • celle de Paul Levi en 1921, exclu sur décision de la direction de l'Internationale (Levi défendait une révolution menée par le prolétariat, le nouvelle direction du KPD et celle de l'Internationale voulant une révolution menée par un parti). Le KPD passa alors sous le contrôle direct de Moscou[1].
  • celle du KPD-O en 1928, avec Paul Frolich, August Thalheimer et Heinrich Brandler, les exclus refusant le soutien à l'URSS, et de façon plus large le stalinisme.

En 1929, le KPD est ainsi devenu un parti totalement sous domination du PCUS, et défend une politique stalinienne extrêmement différente, voire tout à fait contradictoire avec la politique luxembourgiste des fondateurs.

La lutte contre la social-démocratie et le nazisme

Au sixième congrès de l'Internationale communiste à Moscou en septembre 1928, Staline décide de donner priorité à la lutte contre la social-démocratie. Les communistes allemands doivent suivre. Selon l'historien du socialisme Jacques Droz, ils « considèrent les sociaux-démocrates comme leur principal ennemi, et vont même jusqu’à leur préférer les nazis, dont les excès pensent-ils, provoqueront la guerre civile puis la dictature du prolétariat. (..) Dans ces conditions, il est évident que la collaboration entre les deux partis de gauche, qui aurait été indispensable pour résister à la terreur nazie, ne peut s’organiser. En novembre 1931, la Rote Fahne, l’organe communiste, ose écrire : "le fascisme de Brüning n’est pas meilleur que celui de Hitler… C’est contre la social-démocratie que nous menons le combat principal[2]." »

En décembre 1931, le KPD refuse de participer au Front de fer républicain contre le Front de Hazburg (nationaliste)[3].

En 1931-1932, le KPD et le parti nazi NSDAP mènent des actions parallèles et parfois concertées afin de renverser la République de Weimar : le référendum contre le gouvernement social-démocrate de Prusse en août 1931, la motion de censure contre le gouvernement social-démocrate de Prusse en mars 1932, la motion provoquant la dissolution du Parlement allemand de juillet 1932, la grève commune des transports de Berlin en novembre 1932.

Les historiens soulignent également une attitude ambivalente à la base du parti. D'un côté, des combats de rue sans concession entre militants nazis et militants communistes. En 1931, on relève ainsi la mort de 103 militants communistes et de 79 militants nazis[4]. De l'autre, une partie de la base prolétarienne oscille entre le parti communiste et le parti nazi[5]. Le parti communiste tente à plusieurs reprises de séduire la gauche nazie[6] et en particulier les SA[7]. Le cas le plus célèbre est celui de Richard Scheringer, héros nazi, converti au communisme et futur dirigeant communiste ouest-allemand après 1945[8].

Au total, et malgré le martyre que subira le parti sous le Troisième Reich, certains historiens ont jugé très sévèrement la stratégie du Parti communiste allemand face au nazisme (précédés en cela par des contemporains[9]). L'historien du socialisme Jacques Droz écrit ainsi : « De cette évolution qui aboutissait à l’effondrement des deux grands partis de la gauche allemande, c’est incontestablement le Parti communiste qui porte la plus lourde responsabilité. En dénonçant la social-démocratie, et non le nazisme, comme l’ennemi à abattre, il avait certes contribué à assouvir les haines personnelles de Staline, mais il avait fait preuve d’une servilité et d’une cécité dont l’histoire doit lui demander compte[10]. »

Répression nazie et résistance (1933-1945)

Les communistes allemands (membres ou non du KPD) sont massivement internés dès 1933 et l'arrivée au pouvoir d'Adolf Hitler, dans des camps de concentration comme Dachau. Une activité clandestine sera maintenue dans certains camps (notamment Buchenwald), organisant la solidarité, et une résistance extrêmement difficile et dangereuse. Certains dirigeants ayant fui à temps organisent un KPD en exil.

Les divers courants communistes participent activement à la résistance allemande au nazisme de 1933 à 1945.

Le KPD après 1945

À la suite de la division de l'Allemagne, le KPD se trouve divisé de fait.

  • Dans la zone d'occupation soviétique, le KPD fusionne avec le SPD sous la pression de l'URSS pour former le SED, qui se transforme rapidement en parti de type stalinien exerçant une dictature.
    À partir de 1989 et du pluripartisme, le SED se transforme en PDS.
  • En RFA, en 1956, la Cour constitutionnelle de la République fédérale déclare le KPD inconstitutionnel et ce dernier est dissous.
    En 1968, l’interdiction est levée et le Parti communiste allemand (Deutsche Kommunistische Partei, DKP) prend la succession du KPD, mais demeure une force politique négligeable. Des militants poursuivent une activité clandestine, mais à partir de 1970 les restes du KPD de RFA se divisent en de nombreuses scissions et deviennent largement insignifiants. En 2009, certains petits groupes se revendiquent comme étant héritier du KPD.

Notes et références

  1. Jacques Droz, Le Socialisme démocratique 1864-1960, Armand Colin, 1968, page 204.
  2. Jacques Droz, Le Socialisme démocratique 1864-1960, Armand Colin, 1968, p. 209.
  3. Jacques Droz, p. 211.
  4. Thierry Wolton, Rouge-Brun, le mal du siècle, JC Lattès, 1999, page 102.
  5. Thierry Wolton écrit : « A cette époque, s’opère une sorte de symbiose entre les communistes et les nazis avec des allers-retours significatifs entre les deux partis. » (Rouge-Brun, le mal du siècle, JC Lattès, 1999, page 99) Voir aussi l'historien américain Timothy S. Brown sur les SA et sur le cas Scheringer.
  6. Thierry Wolton écrit : « Durant l’hiver 1930-1931, une majorité des 5 000 membres d’une organisation nazie de gauche entre au KPD » (Wolton, Rouge-Brun, page 99). Des partisans d'Otto Strasser ou du chef SA Stennes. Voir l'article national-socialisme et socialisme.
  7. Par exemple, la « Lettre ouverte aux électeurs ouvriers du NSDAP » (Die Rote Fahne du 1er novembre 1932) dans laquelle Walter Ulbricht (futur dirigeant de la RDA) écrit : « Les membres prolétariens du NSDAP sont entrés dans les rangs du front uni du prolétariat. » (Wolton, Rouge-Brun, page 101)
  8. Timothy S. Brown, étude sur le cas Scheringer. Il cite aussi des exemples de faux journaux SA édités en fait par le KPD, de cas de recruteurs communistes habillés en SA, d'une section des troupes de KPD habillée en SA, etc.
  9. Boris Souvarine écrivait en décembre 1931 : « La défaite du faux communisme est acquise avant tout combat. Un parti asservi n’a jamais fait de révolution. Mais, en particulier, ce parti qui a renié l’enseignement de ses fondateurs, Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, qui s’est fait l’instrument docile de la bureaucratie soviétique, qui a […] favorisé l’élection de Hindenburg […], qui récemment encore soutenait l’initiative de plébiscite des nationaux-socialistes […], incapable de réaliser avec l’ensemble de la classe ouvrière une action commune contre le danger nazi, il ne saura que laisser son élite se sacrifier trop tard » (La Critique sociale n°4, page 147)
  10. Jacques Droz, Le Socialisme démocratique 1864-1960, Armand Colin, 1968, page 211.

Voir aussi

Articles connexes

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