- Kitesurf
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Le kitesurf (anglicisme) ou la planche volante ou la planche aérotractée[1] est un sport nautique de traction. Il est parfois appelé fly-surf ou seulement kite. Il consiste à glisser sur une planche de surf de taille réduite ou une planche twintip (avant et arrière identique) en étant tracté par un cerf-volant (kite en anglais) appelé aile.
Le pratiquant pilote, à l'aide d'une barre, une aile de traction distante de vingt à trente mètres. Deux à cinq lignes relient la barre à l'aile. Les ailes les plus courantes sont gonflables et comportent 4 lignes, et quelques ailes sont aujourd'hui équipées d'une 5e ligne qui apporte un supplément de confort et de sécurité.
Il existe d'autres sports de traction à cerf-volant :
- Terrestres comme le : mountainboard ou Planche terrestre aérotractée[1], le kite buggy (petit char où l'on est assis), ou encore les patins à roulettes équipés de pneumatiques.
- Sur neige avec le snowkite ou la Planche à neige aérotractée[1].
Les adeptes de ce sport sont les kitesurfeurs (anglicisme) ou les aéroplanchistes[1].
Sommaire
Historique
Le kitesurf, également appelé kiteboard, kiteboarding, flysurf ou skysurf selon le pays, a dès les années 1960 été imaginé par plusieurs inventeurs . Mais ce n'est qu'en 1984 qu'il est devenu réalité grâce à Dominique et Bruno Legaignoux[2] qui ont démarré leurs travaux et ont déposé le brevet de l'aile courbe à structure gonflable.
La pratique du kitesurf exige des sites très adaptés, notamment en termes de place, permettant au pratiquant de dérouler ses lignes au sol sans risque pour lui et pour les autres. Mais de nombreux accidents, parfois mortels, et la difficulté de cohabitation avec les autres sports historiquement dominants (comme le surf, la planche à voile, etc.) ont conduit à son interdiction pure et simple sur certaines plages.
Mais cela s'améliore beaucoup avec la technicité et la sécurité proposé par les derniers modèles, notamment les ailes plates, et leur capacité à limiter grandement la puissance de l'aile en lâchant la barre.
L'amélioration du niveau moyen de pratique et l'apparition d'un matériel plus sûr dans un avenir proche permettront au kitesurf de poursuivre son développement dans les meilleures conditions.
De plus en plus, les kitesurfs se font dans des matériaux composites de meilleures qualités. Le « kite » est de plus en train de conquérir de nouveaux territoires avec par exemple le snowkite, ou l'apparition d'embarcations tirées plus importantes par des cerf-volants, comme des canoës kayak et même des catamarans.
Le 18 septembre 2008, lors du « Luderitz Speed Challenge »[3] en Namibie, le kitesurf devient l'engin à voile le plus rapide sur l'eau. Le World Sailing Speed Record Council[4] (WSSRC) valide la tentative de l'américain Robert Douglas à 49,84 nœuds (92,30 km/h). Quelques jours plus tard, le 3 octobre 2008 le français Sébastien Cattelan est le premier à franchir le cap des 50 nœuds tant recherché des chasseurs de vitesse sur l'eau à la voile. Sa tentative est validée par le WSSRC à 50,26 nœuds (93,08 km/h). Ce record à la voile est battu le lendemain, le 4 octobre 2008 par le français Alex Caizergues avec une tentative validée par le WSSRC à 50,57 nœuds (93,66 km/h).
Ce record a été battu le vendredi 4 septembre 2009 en rade d'Hyères par L'Hydroptère ; 51,36 nœuds sur 500 mètres et 48,72 nœuds sur un mille nautique.
Le 12 octobre 2010, Alex Caizergues et le kitesurf sont de nouveaux les plus rapides à la voile sur l'eau en passant la barre mythique des 100km/h avec un record établi à 54,10 nœuds (100,19 km/h). Rob Douglas détient depuis la fin octobre 2010 le record du monde de vitesse effectué en namibie avec 55,65 nœuds (103,06 km/h)[5].
Équipements
L'aile
L'aile est dirigée par une barre sur laquelle les lignes arrière sont fixées; les lignes avant agissent pour la traction , celle-ci est fournie au kitesurfeur grâce à un harnais.
Grâce à l'aile, les pratiquants de ce sport peuvent faire des sauts allant parfois jusqu'à 20 mètres au-dessus de l'eau. La surface d'aile se situe généralement entre 5 m² et 18 m², même si des ailes de 50 m² ont aussi été expérimentées. Deux grands types d'ailes sont utilisés :
- aile à caissons : ces profils souples sont inspirés du parapente. Les caissons de l'aile se gonflent naturellement, sous l'action du vent. Les ailes à caissons sont davantage utilisées pour la traction terrestre. Les dernières évolutions, équipées de clapets, autorisent le redécollage sur l'eau. Elles sont alors appelées ailes à caissons marines. À traction équivalente, elles peuvent être plus petites. Ce type d'aile est généralement plus rapide à gréer parce qu'il ne nécessite pas de gonflage. Il existe aussi les ailes twin skin, qui se gonflent grâce à une fermeture qui laisse entrer l'air. Ces ailes autorisent le redécollage sur l'eau de manière très simple.
- aile à boudin : brevet international déposé par les frères Legaignoux en 1984. Le principe consiste en une structure gonflable à l'aide d'une pompe, qui modèle le profil de l'aile et lui permet de redécoller de l'eau. Il en existe aujourd'hui trois types :
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- en forme d'arche (ou C-shape), généralement en 5 lignes. (ex : North Vegas, Slingshot Fuel). C'est le type encore le plus courant aujourd'hui (avec néanmoins de récentes innovations chez Naish avec la Sigma-shape, et chez F-one avec le Delta-shape).
- les ailes plates ou hybrides : nommées ainsi en raison de leur allure. Elles permettent notamment une plus grande sécurité, grâce à une possibilité très importante de réduction de la puissance. Pour ce faire, les ailes plates disposent généralement d'un grand border-choquer. Il suffit de pousser la barre pour réduire instantanément la traction. (ex : Best waroo - Genetrix Hydra - Cabrinha Crossbow - Airush Halo EH)
- les hybrides : qui sont un intermédiaire entre aile plate et aile en arche. (ex : North Rebel). Une aile hybride a une forme classique en C, mais utilise un bridage se rapprochant d'une aile plate, pour un depower important.
La barre
C'est la partie par laquelle on contrôle les mouvements de l'aile. Elle est plus ou moins grande en fonction de la taille de l'aile. On y attache 2 ou 4 lignes pour contrôler l'aile et gérer la puissance. Pour les nouvelles ailes, on trouve souvent une 5e ligne utilisée pour améliorer la sécurité et le contrôle de l'aile.
L'incidence de l'aile
Deux de ces lignes, les avants, permettent de réguler la puissance en jouant sur l'angle d'incidence de l'aile. Ces avants sont accrochés au harnais. Un système de sécurité permet, en cas d'urgence, de se désolidariser de l'aile.
Le réglage de la longueur des avants est fixe, alors que celui des arrières a justement vocation à être sans cesse modulé en cours de navigation en tirant ou poussant la barre. Ce principe consistant à pouvoir augmenter ou diminuer la puissance de traction de l'aile s'appelle le border/choquer.
Il faut bien comprendre que l'incidence de l'aile est fonction de la longueur des lignes avants par rapport aux arrières. Il serait en effet évidemment inutile de raccourcir les avants si on fait de même avec les arrières dans le même temps.
Lorsqu'on raccourcit les avants ou allonge les arrières, on dit alors que l'aile devient piqueuse. Dans le cas contraire, on dit que l'aile devient cabreuse.
La planche
Celle-ci peut être directionnelle ou bidirectionnelle. Généralement, les planches directionnelles sont utilisées pour les vagues ou la vitesse, alors que les twin-tips sont destinées au freestyle.
À l'origine du sport, les premiers utilisateurs étaient souvent issus du monde du windsurf. Naturellement, les premières planches utilisées pour le kitesurf furent donc des planches de windsurf. Mais rapidement la taille des planches s'est raccourcie jusqu'à atteindre une longueur de 1m40 en moyenne. Leur forme a ensuite évolué pour se rapprocher davantage de celle des planches de wakeboard, dites bidirectionnelles.
Les planches directionnelles, historiquement liées au surf, sont assez épaisses et nécessitent une rotation de la planche à chaque virage. Les bidirectionnelles, aussi appelées twin-tips ou tt, sont quant à elles plutôt issues du monde du wakeboard, elles sont souvent parfaitement symétriques et beaucoup plus fines. Il existe enfin une troisième catégorie de planche plus rare appelée mutant. C'est une solution intermédiaire entre ces deux styles de planche.
Les pieds du kitesurfeur sont reliés à la planche par ce que l'on appelle des foot-straps et reposent sur une couche de mousse appelée pad. Les twin-tips ont généralement 4 ailerons (1 aileron à chaque coin de la planche) d'une taille allant de 3 à 7 cm. Les planches directionnelles, comme les planches de surf, ont soit un seul soit trois ailerons, situés à l'arrière de la planche, d'une longueur pouvant atteindre 20 cm.
Les twin-tips sont aussi souvent munies d'une poignée au centre de la planche. Celle-ci était à l'origine destinée au transport de la planche, puis la poignée est vite devenue un accessoire utile au freestyle, notamment pour les sauts pendant lesquels le kitesurfeur retire la planche de ses pieds. C'est la raison pour laquelle la poignée a été interdite dans plusieurs compétitions, car elle simplifie certaines figures de freestyle que d'autres effectuent sans son aide.
Le leash de planche relie la planche au rider pour ne pas la perdre mais il peut être dangereux lors d'une chute car s'il se tend il peut alors ramener la planche a grande vitesse vers le kitesurfeur.
Le harnais
Contrairement à la planche à voile, le harnais est un élément indispensable en kitesurf. En effet, si le kitesurfer lâche la barre sans être rattaché à l'aile par un moyen quelconque, l'aile va s'envoler parfois très loin et, sans parler de la perte du matériel, risquant ainsi de blesser des personnes qui la recevraient.
Il existe deux types de harnais en kitesurf :
- Ceinture, ou Dorsal : comme son nom l'indique, ce harnais ne passe qu'autour du bassin et non sous les fesses, contrairement au harnais culotte.
- Culotte : à la manière d'un baudrier d'escalade, celui-ci passe sous les fesses et évite ainsi souvent les maux de dos au rider. On le recommande généralement aux débutants pour cette raison.
Sécurité
Il est fortement recommandé à toute personne qui désire débuter le kitesurf de le faire par l'intermédiaire d'une école. Des règles de sécurité essentielles, comme l'anticipation, sont à respecter pour éviter des accidents graves, voire mortels. En effet, une utilisation inadéquate du matériel de kitesurf peut rendre ce sport extrêmement dangereux, autant pour l'utilisateur que pour son environnement. Au cours de son stage d'initiation qui dure en moyenne une semaine, le débutant apprendra les règles de sécurité de base, comment décoller son aile, comment faire ses premiers bords, comment faire redécoller son aile si celle-ci vient à tomber dans l'eau, et tout ce qui sera nécessaire à une pratique du kitesurf en toute sécurité.
À la suite de plusieurs accidents mortels, la France a décidé sur l'initiative de la DGCCRF (répression des fraudes) en 2003 de créer une norme pour le matériel. Une commission a été constituée par l'Afnor en juillet 2003, regroupant les fédérations sportives concernées (la Fédération française de vol libre, la Fédération française de parachutisme, l'École nationale de ski et d'alpinisme), des responsables de la DGCCRF et du ministère de la Jeunesse et des sports, la Fédération des industries nautiques et des fabricants de matériels et d’accessoires de sécurité.
Parmi les solutions retenues, citons :
- la planche ne doit pas être reliée au surfeur par un leash pour éviter un retour de planche. En effet en cas de saut raté, la planche peut venir heurter le visage du surfeur si elle est reliée par un leash.
- la possibilité d'annuler d'urgence la traction (en cas de rafale de vent ou d'approche d'une zone dangereuse), tout en restant relié à l'aile (pour éviter que l'aile ne cause un dommage en s'envolant) ;
- la possibilité de détacher l'aile en dernière extrémité.
- modifications du cadre de pratique des planches aérotractées (kitesurf)[6]
Les types de sécurité
- 5e ligne : en plus des quatre lignes de contrôle de l'aile, une cinquième ligne (corde) est reliée au bord d'attaque de l'aile. Ainsi, si le kitesurfer se sent en danger, il lui suffit de larguer son système de sécurité. L'aile n'est alors plus tenue que par le bord d'attaque via la cinquième ligne : elle se met alors en "drapeau" et exerce ainsi beaucoup moins de traction (voire plus du tout) et tombe rapidement vers l'eau ou le sol.
Cette 5ème ligne sert aussi à décoller ou poser une aile seul, et facilement, en tirant sur la 5ème ligne, l'aile se retourne et décolle ou inversement Sans 5ème ligne, ces opérations se montre délicates.
Les différentes disciplines
Le freeride
Le freeride qualifie la pratique courante du kitesurf. Pas de but précis si ce n'est la recherche de sensations, d'émotions et de plaisir. Cette pratique est comparable à celle d'un skieur lambda dans une station de ski. Les formes les plus radicales de cette pratique sont la randonnée en kitesurf[7] et le kite-bivouac[8].
La longue distance
La longue distance est une régate. Plusieurs dizaines de participants s'élancent dans un parcours dépendant des conditions météo: la plupart du temps un triangle olympique, mais parfois un parcours dos au vent en W ou encore un simple aller-retour.
La vitesse
La vitesse consiste à parcourir, avec élan, une distance de 500m le plus rapidement possible.
Le freestyle
Le freestyle consiste, en sautant, à effectuer des figures avec l'aile en position haute, c'est-à-dire au dessus de soi (on dit en terme technique que l'aile est à midi 12h, l'aile étant imagée par l'aiguille d'une montre, ce qui indique la position de l'aile au dessus de soi). Il peut également s'appeler le freestyle old-school des débuts du kite (big air, hang time et grabs).
Le wakestyle
Le wakestyle (ou aussi appelé le freestyle new-school) consiste, en sautant, à exécuter des figures avec l'aile en position basse souvent décrochée du harnais, qui s'inspire des figures du wakeboard.
Les vagues
Cette discipline, parfois appelée surfkite s'apparente au surf. Il s'agit, après être remonté au peak en kitesurf, de tracer les plus belles courbes dans les vagues. Plusieurs formats de compétition existent.
Les hauts lieux du Kitesurf
Article détaillé : Spot de kitesurf.Sportifs notoires
- Andre Phillip
- Yoann Lavigne (France)
- Emmanuel Bertin
- Aaron Hadlow, (5 fois champion du monde, record, série en cours)
- Jérémie Eloy
- Julien Kerneur (France), champion du monde PKRA (Professional Kiteboard Riders Association) en 2010 et 2011 en catégorie race, champion de France 2011 et champion d'Europe 2011 également en race.
- Mallory de la Villemarqué
- Soufiane Hamaini
- Alexandre Caizergues
- Sébastien Garat
- Ruben lenten
- Gisela Pulido (en 2004 championne a 11 ans du KPWT feminine, en août 2008 gagne sa 5e victoire consecutive comme championne du monde)
- Bruna Kajiya (Championne du monde en 2009)[9]
- Kevin Langeree (Champion du monde en 2009)
Notes et références
- Commission générale de terminologie et de néologie, et publié au Journal officiel de la République française le 26 novembre 2008. Terme recommandé par la
- Informations sur les brevets d'invention
- Site officiel de l'événement Luderitz Speed Challenge 2008
- Site officiel de l'organisme international de validation des records à la voile
- Rob Douglas flashé à 55.65 nœuds !
- modifications du cadre de pratique des planches aérotractées (kitesurf)
- Récit d'une session de randonnée en kitesurf
- Récit de randonnée
- 01kitesurf
Voir aussi
Articles connexes
Lien externe
- (fr) Section Kite de la FFVL
- Portail du surf
- Portail du monde maritime
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