- Kenelm Digby
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Kenelm Digby (11 juillet 1603 – 11 juillet 1665) est né à Gayhurst dans le Buckinghamshire. Il est le fils de Everard Digby.
Il est célèbre par son esprit et sa science et jouit de la faveur de Charles Ier d'Angleterre et s'attacha à ce prince pendant la guerre civile. Il fut emprisonné par ordre du Parlement; ayant obtenu sa liberté, il vint en France et fut chargé par Charles Ier de plusieurs missions. Lors de son séjour en France, il se lia d’amitié avec Descartes qu’il avait même engagé à chercher un moyen de prolonger indéfiniment la vie. Cependant il se rallia à Cromwell et resta sans emploi à la Restauration.
Après la fin tragique de son père, on l'avait fait élever dans la religion protestante, mais il l'abandonna pour le Catholicisme, et même écrivit en faveur de sa nouvelle foi. Après avoir joué un rôle important lors des révolutions qui agitèrent l’Angleterre au milieu du XVIIe siècle, il se consacra exclusivement à la science.
On a de lui :
- un traité De la nature des corps
- un autre De la nature et des opérations de l'âme (1644)
- des Institutiones peripaleticse, 1651.
Il partageait en physique les erreurs de son temps et crut à l'alchimie. Expliquant tout par les causes occultes, la fermentation, les effluves, il imagina prétendre guérir, avec la « Poudre de sympathie » qui n’est autre qu’une préparation de vitriol pulvérisé et calciné qui devait agir, même à distance, sur les plaies et les blessures. Il écrivit en 1658 un Discours sur la guérison des plaies et la poudre de sympathie. Très en vogue à la cour de Jacques Ier d'Angleterre, il n’est pas sans rappeler les curieuses expériences de Paracelse. Selon l'historien de l'écologie Donald Worster, il est à l'origine de la notion 'd'économie de nature' qui fut reprise par le botaniste Linné et qui a eu une importance considérable pour le développement de l'écologie végétale. Il faut rappeler qu'à cette époque, le mot économie est utilisé pour désigner soit la fois la gestion des affaires domestiques, soit les dessins de Dieu (voir : Donald Worster, Les pionniers de l'écologie, Paris, Édition sang de la Terre, 1992. Édition originale : Cambridge University Press, 1977, paru sous le titre Nature's Economy, p 55-56..
Il a légué 238 manuscrits. à la bibliothèque bodléienne.
Bibliographie
- Theatrum Sympatheticum, In quo Sympathiae Actiones variae, singulares & admirandae tam Macro-quam Microcosmicae exhibentur... Opusculum luctu jucundum & utilissimum; Digbaei, Papinii, Helmontii... Editio altera, priori emendatior. Thomae Fantini, 1661.
- Discours sur la vegetation des plantes, fait par le Chevalier Digby, le 23 janvier 1660, en presence de Messieurs de l'Academie Royale d'Angleterre. Paris: Chez la veuve Moet, 1667.
- Discours fait en une celebre Assemblée... touchant la Guerison des Playes par la Poudre de Sympathie.. Paris, Chez Augustin Courbé et Pierre Moet, 1658, Charles Osmont, Paris, 1681. [1] L’intérêt de son ouvrage réside non seulement dans ce qui concerne la Poudre de Sympathie elle-même, mais dans les exposés qu’il fait de certains phénomènes non expliqués, tel que le pouvoir de l’imagination des femmes enceintes, ainsi que d’un certain nombre de superstitions campagnardes.
- Nouveau secrets expérimentez, pour conserver la beauté des dames, et pour guérir plusieurs sortes de maladies. Den Haag, Foulque, 1700
Source partielle
Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Kenelm Digby » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 (Wikisource)
Catégories :- Écrivain britannique
- Écrivain catholique
- Naissance en 1603
- Décès en 1665
- Alchimiste du XVIIe siècle
- Membre de la Royal Society
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