- Amadigi
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Amadigi, ou Amadigi di Gaula, (HMW 11) est un opéra en trois actes dont la partition a été écrite par Georg Friedrich Haendel en 1715.
Sommaire
Livret et partitions
L'auteur du livret n'est pas connu avec certitude ; on l'a longtemps attribué à John Jacob Heidegger, mais selon des travaux récents le livret serait plus probablement l'œuvre de Giacomo Rossi ou de Nicola Francesco Haym[1],[2].
Le récit trouve son origine dans Amadís de Gaula (Amadis de Gaule), roman de chevalerie espagnol publié en 1508. Ce roman, traduit en Français en 1540, a également inspiré Philippe Quinault, auteur de Amadis, tragédie lyrique mise en musique par Jean-Baptiste Lully et présentée le 18 janvier 1684 au théâtre du Palais-Royal[3]. Le 25 mars 1699, est présentée Amadis de Grèce, tragédie lyrique écrite par Antoine Houdar de la Motte et mise en musique par André Cardinal Destouches. David Kimbell a comparé en détail les différences de traitement du récit par Haendel et Destouches[4]. Il existe encore une autre version de cette œuvre écrite par Alphonse-Marie-Denis Devismes de Saint-Alphonse et mise en musique par Johann Christian Bach en 1779.
On raconte que Haendel aurait écrit cette œuvre en un mois seulement. Ce qui est plus sûr, c'est qu'il l'a composé lors de son séjour chez le comte de Burlington à qui il a dédicacé son opéra.
Le manuscrit original d'Amadigli a disparu, de même que certaines parties de la musique. Le seul livret connu date de 1715. Deux éditions de l'opéra existent :
- l'édition Händelgesellschaft de 1874,
- la première édition critique de J. Merrill Knapp publié par Bärenreiter en 1971[2]. Winton Dean a étudié l'histoire des différents manuscrits dont les partitions divergent[5].
Représentations et distribution
L'opéra est présentée pour la première fois au King's Theatre de Londres le 25 mai 1715. La distribution originale comprenait le célèbre castrat Nicolo Grimaldi. L'opéra est un succès et il est rejoué au moins 17 fois durant l'année 1717 à Londres et dans la même proportion à Hambourg de 1717 à 1720 sous le titre d' Oriana[2]. L'opéra est ensuite négligé avant d'être rejoué en 1929 à Osnabrück et par la suite en 1968 par l'Unicorn Opera à l'Abbey Hall d'Abingdon[6].
Rôle Voix Première, le 25 mai 1715
(Chef d'orchestre : inconnu)Amadigli alto castrat Nicolo Grimaldi Oriana soprano Anastasia Robinson Melissa soprano Elisabetta Pilotti-Schiavonetti Dardano alto Diana Vico Orgando soprano (inconnu) Argument
Amadigi, un paladin, et Dardano, prince de Thrace, sont tous deux épris d'Oriana, la fille du roi des Îles des Bienheureux. L'inclinaison d'Oriana va à Amadigi. La sorcière Mélissa est également attirée par Amadigi ; elle essaie de le charmer par différents sorts, suppliques et même par la menace. Amadigi affronte divers esprits et furies et les repousse pratiquement à chaque fois. Toutefois, une vision de la "Fontaine de l'amour véritable" (Fountain of True Love) qui montre Oriana courtisant Dardagni le bouleverse tant qu'il s'évanouit. Voyant Amadifi prostré, Oriana est sur le point de se tuer avec une épée quand celui-ci reprend ses esprits. Il lui reproche alors sa trahison envers lui et tente à son tour de se poignarder.
Toujours vivant, Amadigi continue à résister aux avances de Mélissa. Cette dernière donne alors à Dardano l'apparence d'Amadigi afin d'abuser Oriana. Celle-ci suit Dardano, ayant reçu les traits d'Amadigi, afin d'implorer son pardon. L'attention d'Oriana fait exulter Dardano qui, sous l'impulsion du moment, défie Amadigi en combat singulier. Pendant le duel, Amadigi tue Dardano. Mélissa accuse Orania de lui voler Amadigi et appelle les esprits des ténèbres afin qu'ils assaillent Oriana qui résiste à toutes les incantations de la sorcière.
L'acte III débute avec Amadigi et Oriana emprisonnés par Mélissa. Les deux amants font le vœu de se sacrifier l'un à l'autre. Bien que désirant se venger, Mélissa ne peut encore se résoudre à tuer Amadigi, mais le tourmente en prolongeant sa captivité en chaîne. Amadigi et Oriana demandent à Mélissa de faire preuve de clémence. Mélissa fait appel au fantôme de Dardano pour l'assister dans sa vengeance, mais le spectre lui répond que les dieux sont disposés à protéger Amadigi et Oriana et que leurs épreuves arrivent à leur terme. Rejetée par tous, les dieux, les esprits des Enfers et Amadigi, Mélissa se supprime après avoir supplié Amadigi de ressentir un peu de pitié pour elle. À la manière d'un deus ex machina, Orgando, l'oncle d'Oriana et sorcier lui-même, descend des cieux sur un char et bénie l'union d'Amadigi et d'Oriana. Un ballet de bergers et de bergères conclue l'opéra.
Enregistrements notables
- Erato 2252 454902 : Nathalie Stutzmann, Bernarda Fink, Eiddwhen Harrhy, Jennifer Smith ; Les Musiciens du Louvre ; Marc Minkowski, chef d'orchestre [7]
- Naïve AM 133: Maria Riccarda Wesseling, Elena de la Merced, Sharon Rostorf-Zamir, Jordi Domènech ; Al Ayre Español ; Eduardo Lopez Banzo. Sortie le 26 février 2008
Notes et références
- (en) Winton Dean, « Handel's Amadigi » dans The Musical Times, vol. 109, no 1502 (avril 1968), pp. 324–327.
- (en) Todd Crow, « Review of "Hallische Händel Ausgabe. Ser. II: Opern; Band 8: Amadigi, opera seria in tre atti" » dans Notes, seconde série, vol. 29, no 4 (juin 1973), pp. 793–794.
- Catalogue complet des œuvres de Lully
- (en) David R.B. Kimbell, « The Amadis Operas of Destouches and Handel » dans Music & Letters, vol.49, no 4 (octobre 1968), pp. 329–346.
- (en) Winton Dean, « A New Source for Handel's Amadigi » dans Music & Letters, vol. 72, no 1 (février 1991), pp. 27–37.
- (en) Stanley Sadie (dir.), « The New Grove Dictionary of Opera », Oxford, Oxford University Press, 1992 (ISBN 978-0-19-522186-2), vol. 1, pp. 102–103.
- (en) Jonathan Freeman-Attwood, « A Handelian Feast » dans The Musical Times, vol. 133, no 1789 (mars 1992), pp. 131–132.
Bibliographie
- (en) Winton Dean, J. Merrill Knapp, Handel's Operas, 1704–1726, Clarendon Press, Oxford, 1987 (ISBN 0193152193)
Liens internes
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