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Amadis de Gaule
Amadis de Gaule est un roman de chevalerie du XVIe siècle traduit en français par Nicolas Herberay des Essarts, dont la première publication, sous Jean Janot, Vincent Sertenas et Longis, est de 1540. Paris. Son antécédent est l'original espagnol écrit et publié en 1508 par Garci Rodríguez de Montalvo.
Sommaire
Contenu
Le héros en est Amadis, dit le Chevalier du Lion ou le Beau Brun, le Beau ténébreux. Ce héros de chevalerie était fils de Périon, roi fabuleux de France. C'est le type des amants constants et respectueux aussi bien que du chevalier errant. Amadis joue en Espagne un rôle analogue à celui du roi Arthur en Angleterre et de Charlemagne en France. Les aventures de ce prince n'ont rien d'historique, d'ailleurs on ne sait même pas précisément à quelle époque les rapporter.
Le roman d'Amadis fut composé vers le XVe siècle par divers auteurs ; il est en prose et comprend 24 livres, dont les 13 premiers sont en espagnol et les autres en français. Les quatre premiers livres traitent de Amadis de Gaule seul, les suivants racontent les exploits de son fils Florisando et de plusieurs autres Amadis, Amadis de Grèce, Amadis de l'Étoile, Amadis de Trébizonde, etc., tous issus du premier.
Don Quichotte
Amadis de Gaule est, selon le héros de Cervantes, le modèle du parfait chevalier, qu'il convient donc d'imiter en tout point. Dans le cadre d'une analyse girardienne, on se trouve face à l'illustration typique d'une médiation externe (imitation d'un modèle inaccessible)
Publications
Les quatre premiers livres du roman Amadis sont regardés comme un chef-d'œuvre par Cervantès.
Publications anciennes
Ils ont été publiés :
- à Séville en 1496 ;
- traduit en français par Nicolas d'Herberay des Essarts, Paris, 1540 ;
- par Louis-Élisabeth de la Vergne de Tressan, 1779 ;
- mis en vers par Auguste Creuzé de Lesser en 1813.
- édition des quatre premiers livres d'Amadis de Gaule en un volume aux Éditions Passage du Nord-Ouest dans la traduction de Nicolas d'Herberay des Essarts (novembre 2008)
Bibliographie
- Eugène Baret, De l'″Amadis de Gaule″ et de son influence sur les mœurs et sur la littérature au XVIe et au XVIIe siècle, avec une notice bibliographique, Paris : A. Durand, 1853, deuxième édition, 1873.
Opéras
Il existe quatre versions d'Amadis :
- Amadis, tragédie lyrique de Philippe Quinault mise en musique par de Jean-Baptiste Lully (1684) ;
- Amadis de Grèce, tragédie lyrique de Antoine Houdar de la Motte mise en musique par André Cardinal Destouches (1699) ;
- Amadigi, tragédie lyrique d'un auteur inconnu mise en musique par Georg Friedrich Haendel (1715) ;
- Amadis de Gaule, tragédie lyrique d'Alphonse-Marie-Denis Devismes de Saint-Alphonse mise en musique par Johann Christian Bach et Devismes (1779).
Adaptation de Haendel
L'Amadigi de Haendel (1715) trouve son origine dans le roman espagnol (publié au XVe siècle) de Garcia Rodriguez de Montalvo, sous le titre d’Amadis de Gaule. Le livret de Nicola Francesco Haym, également librettiste du Giulio Cesare et de, entre autres, Tamerlano, serait inspiré de deux tragédies lyriques françaises : l’Amadis des Gaules de Lully (et Quinault) — en 1673 — et Amadis de Grèce de Houdar de la Motte (musique d’André Cardinal Destouches, en 1699).
Le héros, Amadigi, vit avec la princesse Oriane un amour partagé. Mais cette double inclination est fort mal vue par deux jaloux qui entendent bien contrarier cette idylle : la magicienne Melissa, elle-même éprise d’Amadigi, et le prince de Thrace Dardanus (Dardano), amoureux éconduit d’Oriane. Avant que les amants ne puissent s’abandonner à la félicité d’un amour sans nuages au son d’une pastorale, ils traversent une série d’épreuves auxquelles démons et furies ne sont pas étrangers et dont, naturellement, ils triompheront. Autant d’épreuves alternant emportements, élans passionnés, tourments et attendrissements du cœur que, musicalement, Haendel traduit par une foisonnante variété d’Arie d’une remarquable richesse mélodique et qui portent bien la marque de l’Anglo-Italo-Saxon. En cela sont exemplaires, par exemple, l’air de Dardanus (Acte II, scène 5) « Pena tiranna Io sento al core » (je sens dedans mon cœur d’inexorables peines) sur le rythme caractéristique de sarabande qui rappelle d’évidence le « lascia ch’io pianga » d’Almirena dans Rinaldo, ou celui de Melissa (scène 10 qui achève l’acte II) :« Destero dall’ empia Dite ogni furia, a farvi guerra » (j’armerai contre ces traîtres toutes les furies pour leur faire la guerre), dont l’accompagnement instrumental (et particulièrement le splendide duo Trompette/hautbois) préfigure déjà le water music de 1717.
Discographie
- Haendel : Amadigi di Gaula. Marc Minkowski. Erato 2252 454902 - 1999
- Haendel : Amadigi di Gaula. Al Ayre Español. Eduardo López Banzo. Naïve/Ambroisie AM 133 AM 133 - 2006
- Lully : Amadis. La Simphonie du Marais, Hugo Reyne. Accord - 2006
- Massenet : Amadis. Festival Massenet de Saint-Étienne, Patrick Fournillier. Forlane - 1988?/1995
Source partielle
« Amadis de Gaule », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang [sous la dir. de], Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource) La Scène, "Haendel, Le Concerto Italiano" par Edouard Bailly (18/07/2004)
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