- Jules Hamy
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Ernest Hamy
Ernest Théodore Hamy ou Théodore Jules Ernest Hamy, (22 juin 1842, Boulogne-sur-Mer – 1908, Paris), médecin de formation, fut un anthropologue et un ethnologue français, fondateur du musée d’Ethnographie du Trocadéro. Il développe avec ses collaborateurs un intérêt grandissant pour l'américanisme et fonde la toute première société américaniste de France à Paris.
Sommaire
Anthropologue
Il obtient son titre de docteur de la Faculté de médecine de Paris en 1868. Externe à la Salpétrière dans le service du docteur Charcot, il y entre en contact avec Paul Broca qui a créé en 1859 la Société d'anthropologie de Paris. Intéressé par l’anthropologie physique, il devient en 1872 aide-naturaliste au Muséum national d'Histoire naturelle, assistant du titulaire de la chaire d’anthropologie Armand de Quatrefages, à qui il succèdera en 1892. Ensemble, ils précisent les mensurations et indices de base des inventaires ostéologiques et rédigent Crania ethnica (1875-1882), travail basé sur des données anthropologiques françaises et étrangères, similaire au Crania de Thurnam et Davis et au Crania Americana and Crania Aegyptiaca de S. G. Morton. Ils contribuent à la formation de l’anthropologie préhistorique et identifient la « race de Cro-Magnon » en 1878. Ernest Hamy est l'un des premiers en France à reconnaître l’homme de Néandertal. Comme Quatrefages, il est partisan des thèses monogénistes.
Ethnologue
Très tôt, sans abandonner l’anthropologie, il se dirige vers l’ethnographie, dont il est en France l’un des fondateurs. Déjà en 1867, lors de l'exposition universelle, il avait servi au sein de la Commission égyptienne et organisé une exposition ethnologique avec les matériaux fournis par Edmond et Auguste Mariette.
En 1878, le principe de la création d’un musée d’ethnographie, qu’il a proposée avec les encouragements de Quatrefages, est accepté par la Chambre des députés. Il concrétise ainsi le projet de rassembler en un lieu les collections éparses, conçu sans succès avant lui par Edmé François Jomard. Le Musée des missions ethnographiques qu’il a organisé au sein de l'Exposition universelle de 1878 a beaucoup fait pour persuader de l'intérêt de ce type de collection à une époque où l’empire colonial est en pleine expansion. Le 19 juillet 1880, Jules Ferry signe l'arrêté créant le Musée du Trocadéro. E. Hamy est nommé conservateur et directeur des missions scientifiques. Dès 1876, il avait pris en charge la formation des futurs chargés de mission à travers une série de conférences. Il en effectuera lui-même de nombreuses, en particulier dans les pays possédant déjà des musées d'ethnographie : Angleterre et pays scandinaves (Suède, Danemark, Norvège), pionniers en la matière. Il participe aux congrès ethnographiques de Vienne (1881) et de Tunisie (1887).
La partie essentielle de son travail est le classement et l’enrichissement des collections d’un musée au budget très réduit - la salle consacrée à l'Océanie doit fermer entre 1889 et 1910 par manque de moyens. Il mobilise pour cela les explorateurs et collectionneurs, dont son compatriote Alphonse Pinart. Connaissant le russe et féru de culture slave, il recueille lui-même des objets en rapport, dont la toute première collection russe (79-4) acquise en 1879 lors du Congrès d'anthropologie de Moscou. L'arrangement et la disposition de ces collections, où se côtoient les objets ethnographiques, préhistoriques et d’anthropologie physique, se basent sur des principes qu’il a déterminés et énoncés dans Les Origines du Musée d'Ethnographie (1890). Il cherche à faire revivre la civilisation pour comprendre l'œuvre qui en est issue. Selon les conceptions de l’époque, faits biologiques et faits culturels sont liés. Il tente de concilier les approches évolutionniste et diffusionniste.
Il consacre beaucoup d’énergie à sa tâche de conservateur ; sous sa direction le musée du Trocadero prend place au sein des lieux ethnographiques notables de l’époque. Après sa mort, il tombera dans une période d’activité ralentie qui durera une vingtaine d’années, jusqu’en 1928 où Paul Rivet, l’un des tout derniers collaborateurs d’E.Hamy, obtiendra son rattachement à la chaire d’anthropologie du Muséum.
Positions
- Assistant au Muséum national d’Histoire naturelle (1872-1892)
- Titulaire de la chaire d’anthropologie du Muséum national d’Histoire naturelle (1892-1908)
- Conservateur du Musée d’Ethnographie du Trocadéro (1880-1908)
- Société d'anthropologie de Paris, membre à partir de 1867 et secrétaire
- Académie des inscriptions et belles-lettres, membre libre à partir de 1890
- Académie nationale de médecine, membre à partir de 1903
- Société de géographie, membre, président
- Comité des travaux historiques et scientifiques, secrétaire
- Société des américanistes de Paris, co-fondateur, président, fondateur et éditeur du journal de la Société
- Revue d'ethnographie, fondateur (1882) et directeur
Publications
Ses publications sont nombreuses et couvrent des domaines variés. On peut par exemple y trouver, outre des articles d’anthropologie, d’ethnologie ou de muséologie, une étude médico-littéraire, Le Médecin volant de Molière, et un fac-similé du Codex Borbonicus (1899). Ses trois ouvrages principaux sont :
- Précis de paléontologie humaine (1870)
- Crania Ethnica avec A. De Quatrefages (2 volumes, 100 planches, 1875-82)
- Les Origines du musée d'ethnographie (1890).
Bibliographie
- Ernest-Théodore Hamy Les Origines du Musée d'ethnographie, Jean-Michel Place (2 octobre 1997), Cahiers de Gradhiva (ISBN 2858931003) (ISBN 978-2858931002)
- L. Vallin Les pionniers de la Préhistoire régionale : Ernest Hamy (1842-1908) in Numéro spécial Boulonnais. "Cahiers de Préhistoire du Nord", 1989, n° 5, pp. 16-19
Lien externe
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