- Joseph Mathieu Sganzin
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Joseph Mathieu Sganzin (Metz 1er octobre 1750 - Bougival 10 janvier 1837) est un ingénieur français.
Inspecteur général des Ponts et Chaussées et inspecteur général des travaux maritimes, il dirige les travaux stratégiques ordonnés par Napoléon dans les ports d'Europe. Il est aussi professeur à l'École polytechnique et devient président du Conseil des Travaux maritimes.
Sommaire
Biographie
Joseph Mathieu Sganzin est né à Metz en 1750[1], fils d'un entrepreneur des ponts et chaussées, originaire de Gerra (Gambarogno) dans le canton du Tessin en Suisse.
Il entre à École des ponts et chaussées en novembre 1768[2]. Nommé en 1775 sous-ingénieur à Montauban, il construit et renforce les routes et les ponts de la région, et restaure notamment le Pont Valentré à Cahors[1].
C'est en avril 1785 que Sganzin commence à prendre part aux travaux maritimes : il est nommé inspecteur des Ponts et chaussées au Havre, où il construit des bassins et des quais, sous la direction de Jacques-Élie Lamblardie[2] qui devient son ami. Sganzin est nommé ensuite ingénieur en chef des Ponts et Chaussées en 1793, succédant à Lamblardie. Puis il devient membre du comité des Travaux publics en 1795, et directeur du dépôt des cartes et plans. En 1796, il est envoyé en mission en Hollande. Sganzin est nommé en 1797 chef du service des travaux maritimes[1],[2].
La même année, Lamblardie, le fondateur et directeur de la toute nouvelle École polytechnique, le nomme parmi les premiers professeurs de l'École. Sganzin est professeur du cours de géométrie descriptive appliquée, qui devient en 1807 le cours de construction. Ce cours a été traduit en anglais et en allemand, et a notamment servi de support à Claude Crozet pour ses cours à l'Académie militaire de West Point (États-Unis). Sganzin continue à assurer ce cours jusqu'en 1812.
En parallèle à ses cours, il intervient notamment dans le port d'Ostende dont il répare les écluses. Puis il dirige les « gigantesques travaux » du port d'Anvers à partir de 1799[2].
Sganzin est nommé en 1803 Inspecteur général des ponts et chaussées. Il est aussi membre puis président du Conseil des Travaux maritimes[2].
C'est à ce titre que Napoléon, qui a grande confiance en lui, le charge de concevoir et diriger l'ensemble des travaux sur les ports de la Manche et de la mer du Nord, de la France à la Hollande, notamment à Boulogne et à Anvers, en préparation de l'invasion de l'Angleterre et pour permettre la construction de la flottille.
L'empereur l'envoie ensuite plusieurs fois en mission dans les ports d'Europe, notamment en Italie, en Hollande, en Espagne.
Il est mort à Bougival en 1837, dans sa propriété sur les bords de Seine ; le quai s'appellera ensuite quai Sganzin et a été peint notamment par Vlaminck.
Sganzin avait épousé la veuve de son directeur Jacques-Élie Lamblardie qui en mourant en 1797 lui avait confié sa famille, et a adopté ses enfants, parmi lesquels Antoine Élie Lamblardie a été directeur des travaux maritimes.
Œuvres
- Notice historique sur Jacques Élie Lamblardie, dans La Décade philosophique, s.l.n.d (vers 1798-1799).
- Traité de géométrie descriptive, 1805-1809.
- Programmes du cours de géométrie descriptive, appliquée à l'art de l'ingénieur des ponts et chaussées, Paris, Perronneau, 1806.
- Programme ou résumé des leçons d'un cours de constructions..., Paris, Vve Bernard, 1809.
Distinctions
- Commandeur de la Légion d'honneur, le 4 avril 1835 (chevalier du 26 frimaire an XII, officier du 18 août 1814)[3].
Notes et références
- Jean Tulard (dir.), Dictionnaire Napoléon, Fayard, 1989, p. 1573. « Joseph-Mathieu Sganzin », dans
- Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, Tallandier, 2002, p. 488. « Joseph-Mathieu Sganzin », dans
- Lievyns, Jean Maurice Verdot, Pierre Bégat, Fastes de la Légion-d'honneur : biographie de tous les décorés, volume 4, Paris, 1844, pp. 153-154.
Sources bibliographiques
- P. J. Charliat, L'inspecteur général Sganzin et les travaux maritimes de l'époque napoléonienne.
- Étienne Taillemite, « Joseph-Mathieu Sganzin », dans Jean Tulard (dir.), Dictionnaire Napoléon, Fayard, 1989, p. 1573.
- « Joseph-Mathieu Sganzin », dans Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, Tallandier, 2002, p. 488 (ISBN 2-84734-008-4).
- Napoléon et la mer, sous la dir. de Jean-Marcel Humbert et Bruno Ponsennet, Seuil, Musée national de la Marine, 2004.
- Lievyns, Jean Maurice Verdot, Pierre Bégat, Fastes de la Légion-d'honneur : biographie de tous les décorés, volume 4, Paris, 1844.
- Almanach impérial, Almanach royal.
Voir aussi
Articles connexes
- École polytechnique
- École nationale des ponts et chaussées
- Corps des Ponts et Chaussées
- Jacques-Élie Lamblardie
Liens externes
- Site de l'École Nationale des Ponts et Chaussées, dont le fonds ancien et la bibliothèque conservent des dessins, des travaux, les cours de Sganzin et les collections qu'il a laissées
- Extraits de la correspondance de Napoléon sur Sganzin
- (de) Site du Deutsches Museum avec une page sur Sganzin, son cours, ses croquis
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