- Jeanne Coroller-Danio
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Jeanne Chassin du Guerny (née Jeanne Coroller), née le 25 mai 1892 à Mordelles et morte le 13 juillet 1944, au château de la Saudraye, Penguily, est une nationaliste et écrivain bretonne. Son nom d'auteur était Jeanne Danio.
Sommaire
Origine
Elle est la fille de l'écrivain de langue bretonne Eugène Coroller (1857-1923), ami de Théodore Hersart de la Villemarqué. Née à Mordelles en 1892, elle épouse le 19 février 1924 à Trédaniel, René Chassin du Guerny (veuf en premières noces de Cécile Loir-Mongazon) dont elle a : Rozenn, François, Armelle, mariée avec Yves Chevillotte, Marie-Hélène, Yvonne-Jeanne (Vonig) et Yannick.
Écrivain breton
Elle est un écrivain de jeunesse de grand talent. Dès 1922, catholique fervente, elle publie une Histoire de notre Bretagne illustrée par Jeanne Malivel. En 1929, elle publie sous forme scénique Le Mystère de Bretagne, qui sera représenté, dans la version bretonne de l'abbé Perrot, au Bleun-Brug de Douarnenez devant près de 10 000 personnes. En 1940, elle participe à la revue pour enfants Ôlolé d'Herry Caouissin, où elle publie Les loups de Coatmenez (1941), suivi peu après de La croisade des Loups (1943). On lui doit aussi une Histoire de ma Bretagne et de nombreux autres textes historiques. Elle publie son œuvre sous divers pseudonymes : J.C. Danio, Jeanne de Coatgourc'han, Gilles Gautrel et Gilesse Penguilly
Seconde Guerre mondiale
En août 1943, son château accueille le Kadervenn de Célestin Lainé (milice SS). Yann Fournis, dans sa thèse sur la Bezen Perrot affirme que le cantonnement des Bagadoù stourm fut organisé chez elle en 1943 à Caulnes.
Elle est membre du groupe pro-nazi de Célestin Lainé, qui publie Breiz Atao en 1944. Ronan Caouissin, membre du Kommando de Landerneau de la Gestapo, la décrit dans une réunion du groupe politique de Célestin Lainé, le 20 mai 1944[1] :
« À la réunion de la rue le Bastard, Mabinog, adjoint de Lainé, avait groupé une trentaine d'opiniâtres. Le néo-païen Pol Le Reste y côtoyait les très catholiques Marc Le Berre, Olier Chevillotte, Jeanne du Guerny ainsi que le protestant Marcel Guieysse. »
En mai 1944, elle crée avec Célestin Lainé le CNB, groupement nationaliste breton[2].
Le 12 juillet 1944, le commandant Le Mintier de la Motte Basse (rescapé de Mers el Kébir), voisin de Jeanne du Guerny, étant soupçonné d'avoir donné le maquis de Boquen, est enlevé avec son épouse et sa bonne Gertrude. Jeanne du Guerny étant arrivé à leur rescousse, elle est également enlevée ainsi que l'un de ses fils, François, (âgé de 16 ans). A la suite du verdict d'un tribunal militaire, ils sont assommés et poignardés le 13 juillet, le Commandant le Mintier sera reconnu plus tard "Mort pour la France " et avoir été "assassiné par des éléments incontrôlés de la résistance" tel que le décrit le site de l'Ecole Navale dans sa biographie. Jeanne du Guerny est elle torturée avant d' être achevée à coups de barres de fer. Les responsables appartiennent à la bande à Mimile appelé aussi Florette qui comprend également un ancien milicien[réf. nécessaire]. À la Libération, son équipe est accusée d'avoir tué bien plus de Français que d'Allemands et le responsable de ces méthodes expéditives d'épuration est arrêté et incarcéré à Saint-Brieuc mais Mimile s'évade avant son jugement[3].
Bibliographie de l’auteur
- Le trésor des douze, Quimper, Nouvelles Éditions Bretonnes, collection 'Pâques", 1935 (sous le pseudonyme de Gilles Gautrel) roman policier. C'est un roman de politique-fiction qui met en scène des nationalistes bretons luttant pour l'indépendance de la Bretagne (but atteint à la fin du livre).
- La route au but lointain
- Histoire de notre Bretagne, L'Enseigne de l'hermine - Dinard, 1922, l'Enseigne de l'hermine - Dinard, Impr. de Bretagne à Rennes, 1932 (avec ill.de René-Yves Creston et Jeanne Malivel), Enseigne de l'Hermine - Dinard 1938, éd. Elor, Saint-Vincent-sur-Oust. Cet ouvrage nationaliste et anti-français est interdit de publication[2], puis réédité en 1997
- Histoire de Bretagne pour tous. Éditions du Parti national breton - Rennes, Imprimerie Centrale de Rennes. 1942 (ill.de Xavier Haas)
- Les loups de Coatmenez et La croisade des Loups. Ils furent publiés pour la première fois respectivement en 1941 et 1943, en différents épisodes, dans l'hebdomadaire 'Olôlé'. Une réédition de cet ouvrage a été effectuée en 1995 par les éditions BSI-Elor. Il s’agit d’une version expurgée de celles de 1942 et 1963, comprenant de multiples allusions antisémites. Dans cette aventure, les voleurs sont deux juifs, Isaac et Jacob « dont l’accent est étranger (…) et le nez n’est pas chrétien » (Ololê, 19 janvier 1941, p. 2 et édition 1963, p. 10). L’édition de 1963 a systématiquement fait disparaître le mot youpin remplacé par voleur.
- Histoire de ma Bretagne illustrée par Étienne Le Rallic
Bibliographie sur Jeanne Coroller
Elle bénéficie d’une notice expurgée de son passé collaborationniste dans le Dictionnaire des auteurs de jeunesse de Bretagne, de Jacqueline et Bernard Le Nail.
Notes
- Le rêve fou des soldats de Breiz Atao, p. 102
- en ligne. Consulté le 6 février 2007 Ligue des Droits de l’Homme. Après le Dictionnaire des romanciers de Bretagne, le Dictionnaire des auteurs de jeunesse de Bretagne,
- archives départementales d'Île et Vilaine citées par Kristian Hamon
Catégories :- Nationalisme breton
- Collaborateur français pendant la Seconde Guerre mondiale
- Naissance en Ille-et-Vilaine
- Naissance en 1892
- Décès en 1944
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