- Jean d'Harambure
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Jean d’Harambure dit "Le Borgne", né le 4 septembre 1553 et décédé le 7 septembre 1630, est un militaire français qui fut compagnon d'armes de Henri de Navarre.
Sommaire
Famille
Fils de Bertrand d´Harambure et de Florence de Belsunce, il est élevé dès son enfance auprès d’Henri III Roi de Navarre, devenu par la suite le roi de France Henri IV, dont il est frère de lait. Il s'attacha à la fortune de ce prince.
Il épousa à Romefort, le 30 octobre 1595, Marie de Segondat, fille de Jean de Segondat, baron de Montesquieu, et d'Eléonore de Bressieu. Le 1er septembre 1595, il reçut un don de 30 000 livres d’Henri IV en cadeau de mariage. De ce mariage sont nés trois enfants : deux garçons et une fille.
Carrière militaire et combats contre la Ligue
Jean d´Harambure sera de tous les combats d´Henri de Navarre, futur Roi de France. C’est ainsi qu´on le retrouve en 1580 auprès du Roi sur la route de Gontaud, dans le Lot-et-Garonne, au moment où le roi échappa à Gavarret au premier attentat commis contre lui. (Arch dép. Pyr. Atl. B 2440) En 1586, il commande une compagnie de cent Chevau-légers attachés à sa garde personnelle. (Arch. Pyr Atl. B 2835) L´année suivante, 1587, il sert sous Henri de Condé, et part avec sa compagnie de Chevau-légers pour La Rochelle, le Poitou, Taillebourg, participant aux combats de Fontenay, Airvault et La Châteigneraie en Vendée, faisant prisonnier le 26 août le marquis de Revel et Louis de Clermont d´Amboise. Peu de temps après, le 20 octobre 1587, il participe à la victoire du Roi Henri de Navarre sur les troupes du Duc de Joyeuse, à Coutras en Guyenne.
En 1588, il continue la guerre contre la Ligue et, dans la nuit du 27 au 28 décembre; il a l´œil emporté par une arquebusade lors de la prise de la ville de Niort. Pour le soigner, Henri de Navarre lui laissa pendant tout le mois de janvier 1589 son premier médecin, et le surnomma dès lors, "le Borgne", marquant ainsi son estime et sa proche amitié.
Il participa à la fameuse journée d’Arques du 21 septembre 1589. Commandant les Chevau-légers, il fut blessé au poignet. Le 1er novembre, il reçut l’ordre d’Henri IV d’avoir à se rendre à Paris, ce qu´il fit avec ses « 600 chevaux et autant d’arquebusiers à cheval » (Arch. dép. Pyr. Atl. B 3054)
En 1592, il accompagna Henri IV au siège de Rouen, seul combat où le roi ait été blessé. Jean d’Harambure, à la tête de 50 Chevau-légers chargés de veiller à la sûreté du monarque, sauva le roi de justesse alors qu´il était en danger d’être fait prisonnier. Pour ce faire, Jean d’Harambure le défendit contre toute la tête de l’armée du duc de Parme. En signe de remerciement, le roi lui donna une épée d’un très beau travail.
En 1594, il fut fait prisonnier et conduit à Laval. Il paya une rançon de 3 000 livres pour être libéré, que le roi allait lui rembourser. Son absence lors de la bataille de Fontaine-Française contre les Espagnols, le 5 juin 1595, est regrettée par le roi dans une lettre personnelle adressée au Borgne et souvent publiée. C´est la période de son mariage avec Marie de Secondat et, son absence se prolongeant, le roi le réclame vivement : « je désire que, incontinent que vous aurez mis quelque ordre dans vos affaires, vous veniez me trouver au plus tôt ». Cette présence proche auprès du Roi dans les combats durera encore jusqu´en 1597.
Carrière politique
Le 21 février 1599, "le Borgne" est nommé gouverneur de Vendôme et, le 4 septembre 1607, gouverneur d’Aigues-Mortes en Languedoc. Deux ans plus tard, le 6 février 1609, et malgré le fait d´être protestant, il reçoit le bénéfice de l’abbaye de Fontgombault. En 1620, il accompagne à Genève Agrippa d'Aubigné, dont la tête est mise à prix.
En 1624, Louis XIII le charge d’une instruction secrète pour la Hollande. Le roi ayant donné au Comte de Mansfeld la permission de lever en France 2.000 Chevau-légers, celui-ci en donna le commandement à Jean d’Harambure. Ils étaient partagés en trois régiments, dont le premier, fort de 1000 chevaux, portait le nom de régiment d’Harambure. Le 12 décembre, il fut élevé à la dignité de Lieutenant général de la Cavalerie de l’Armée de Mansfeld.
Malgré son âge avancé, il prend part à la campagne de Hollande qu’il finance en partie sur ses propres fonds (Lettre du comte de Mansfeld à l’ambassadeur d´Espagne à La Haye du 28 août 1625). Le 28 mai 1626, il fait son testament à Romefort (acte reçu par La Barre Notaire, Carré d´Hozier 330) où il décède quatre ans plus tard, avant le 17 septembre 1630, à l´âge de 77 ans.
Divers
À la suite de l’extinction en ligne masculine de la famille d’Harambure, la famille de La Poëze, originaire de l’Anjou, a été autorisé a relever le nom d’Harambure en 1817. Depuis la famille d'Harambure et son chef de famille se sont installés à quelques kilomètres de Romefort dans la demeure familiale qui porte son nom, où une grande partie des archives sont conservées.
Notes et références
- Sur la vie militaire de Jean d’Harambure, on peut consulter de Thou, d'Aubigné, Sully, un Mémoire de Charles du Chesne, publié à la suite du Journal du règne de Henry IV par l’Etoile, les journées militaires des français.
- Voir aussi :
- Bernard Barbiche : Les Lettres d’Henri IV, Bulletin de la société des Sciences, Lettres et Arts de Pau 4e série tome IV 1969 p. 65-89.
- Jean-Pierre Babelon : Henri IV Lettres d´amour et écrits politiques, Paris Fayard 1988.
- François Mahoudeau : "Le Borgne à Aigues-Mortes" dans Croisade pour Aigues-Mortes, 1969 p. 80 à 85.
- Mark Greengrass : "Les compagnons du Roi" dans Henri IV et la construction du royaume, catalogue de l’exposition du Musée national du Château de Pau et des Archives nationales 1989-1900, Paris Réunion des Musées nationaux 1990 p. 250-254
- Christian Desplat : Avènement d’Henri IV, quatrième centenaire. Actes du Colloque de Bayonne 7-8 octobre 1988, Pau, ed. Ass. Henri IV 1989. p. 65-90.
- Dom Jacques de Bascher : L’Abbaye royale Notre-Dame de Fontgombault, Poitiers éd. Oudin 1991 p. 197-199.
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