- Jean François Marie Goupilleau de Fontenay
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Jean François Marie Goupilleau, dit Goupilleau de Fontenay, né à Apremont-sur-Vie le 25 juillet 1753, mort à Montaigu (Vendée) le 11 octobre 1823, est un notaire et un député français. Il est le cousin germain de Philippe Charles Aimé Goupilleau de Montaigu.
Sous la Révolution
Issu d'une vieille famille bourgeoise du Bas-Poitou, dixième de douze enfants, il s'engage en 1776 dans un régiment de dragons, ce qui lui vaut le surnom de « Dragon », puis passe, quatre ans plus tard, dans le régiment de Lauzun, avant de quitter le service vers 1780 et de s'établir comme notaire à Montaigu. En 1789 Jean François Goupilleau de Fontenay rédige le cahier de doléances du tiers état de Montaigu et assiste comme électeur à la réunion des trois ordres à Poitiers pour les élections aux États généraux. Le 16 mars, il est élu député par la sénéchaussée du Poitou aux États généraux, où il siège parmi les députés patriotes. Malade au moment de la séance du Jeu de paume, il se fait porter dans un fauteuil pour prêter le serment et figure au premier plan du tableau de Jacques-Louis David. Lors de la nuit du 4 août, il se fait remarquer par son enthousiasme. Secrétaire de l'Assemblée le 11 septembre, membre du comité des rapports, il dénonce un arrêt du Parlement de Grenoble, défend la liberté du droit de pétition, ainsi que le transfert du chef-lieu de Vendée à La Roche-sur-Yon (septembre 1790), fait rejeter, le 15 février 1791, la requête du marquis de Favras, qui a demandé le nom de son accusateur, et s'oppose au cens électoral. Par ailleurs, il se montre hostile à l'égard des prêtres, des nobles et des émigrés.
À la séparation de la l'Assemblée constituante, il exerce la profession d'avoué, mais, la sujétion de cet état lui semblant trop cruelle, il obtient d'être nommé greffier du tribunal criminel de la Vendée à Fontenay, d'où son surnom. De même, il se fait élire, en novembre 1791 président de la « Société ambulante des amis de la Constitution de Vendée » au club des Herbiers, pour diffuser l'esprit révolutionnaire dans le département, et, en décembre, colonel des gardes nationales et volontaires de la ville et du district.
Le 3 septembre 1792, la Vendée l'élit, le 1er sur 9 avec 254 voix sur 360 votants, député à la Convention, où il siège sur les bancs de la Montagne, mais est plus souvent en mission. Envoyé dans le Var en janvier 1793, il ne se prononce, lors du procès de Louis XVI, qu'au 3e appel nominal, au cours duquel il se déclare en même temps pour la culpabilité, contre l'appel, pour la mort et contre le sursis. De retour, ensuite, dans le Var, il est envoyé ensuite dans le Loir-et-Cher, l' Indre-et-Loire pour le recrutement des 300 000 hommes décrété par l'Assemblée (11 mars), en Vendée (6 avril), à l' Armée des côtes de La Rochelle (30 avril), dans l'Allier, le Puy-de-Dôme, la Haute-Loire, la Corrèze, le Cantal, la Creuse pour une levée extraordinaire de cavalerie (8 octobre). Lors de sa mission dans l'Ouest, il accuse Westermann de pillages inutiles et destitue Rossignol. Ce dernier en ayant appelé à la Convention, il est défendu le 28 août par Bourbotte qui accuse Goupilleau « d'avoir sacrifié les intérêts de la République aux considérations de localité ». Rossignol est maintenu dans ses fonctions et Goupilleau rappelé. N'ayant pu se justifier, il voue dès lors une haine aux Jacobins et se prononce contre Robespierre le 9-Thermidor.
Immédiatement après, il entre au Comité de sûreté générale et fait libérer nombre de prisonniers, tout en demandant, le 1er fructidor (18 août 1794), le maintien du gouvernement révolutionnaire. Il fait également emprisonner Rossignol. À Goupilleau de Montaigu, Rovère écrit le 9 brumaire an III (30 octobre 1794): « Son entrée au comité de sûreté générale lui avait tourné la tête; il était devenu brusque, hautain, indécis entre les hommes de sang et ceux qui pensent comme toi et moi. »
Le 18 brumaire an III (8 novembre 1794), il est envoyé auprès de l'Armée des Pyrénées-Orientales et joue un rôle dans la négociation de paix avec l'Espagne. À son retour à Paris, il demande des lois répressives contre la presse le 3 vendémiaire an IV (25 septembre 1795) et est adjoint à Paul Barras pour défendre l'Assemblée lors de l'insurrection royaliste du 13 vendémiaire (5 octobre 1795).
Le 21 vendémiaire (13 octobre), il est élu député de Vendée au Conseil des Anciens par 76 voix sur 98 votants et choisi comme secrétaire le 2 frimaire (23 novembre). Il fait voter un dégrèvement de contributions en faveur des départements de l'Ouest ayant souffert de la guerre civile.
Non réélu en germinal an V (1797), étant sans ressources, il obtient une place d'administrateur du Mont de Piété à Paris, qu'il conserve jusqu'à la Restauration.
Ayant adhéré à l'Acte additionnel durant les Cent-Jours, il est frappé par la loi contre les régicides du 12 janvier 1816 et se réfugie à Bruxelles. Mis en résidence à Liège, il obtient l'autorisation de revenir en France en 1819 et s'installe auprès de son cousin à Montaigu, où il s'occupe de botanique et de la culture des tulipes. Touché par le décès de son parent, le 1er juillet 1823, il meurt à son tour le 11 octobre.
Source
- Adolphe Robert, Gaston Cougny (dir.), Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889, Paris, Edgar Bourloton, 1889, tome 3, (de Gossin à Goupilleau), p. 219-220
- Jean Tulard, Jean-François Fayard, Alfred Fierro, Histoire et dictionnaire de la Révolution française
Catégories :- Député français du tiers état en 1789-1791
- Conventionnel régicide
- Membre du Comité de sûreté générale
- Membre du Conseil des Anciens
- Naissance en Vendée
- Naissance en 1753
- Décès en 1823
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