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Jean-François Le Gonidec
Jean François Marie Le Gonidec de Kerdaniel, linguiste de la langue bretonne, est né au Conquet le 4 septembre 1775 dans une famille de petite noblesse. Il a joué un rôle important dans l'histoire de sa langue maternelle, car il a été l'initiateur d'une réforme de son orthographe, il en a écrit une grammaire et traduit pour la première fois le Nouveau Testament. Certains de ses épigones l'ont surnommé « Reizher ar brezhoneg » (le restaurateur de la langue bretonne). Il fait ses études au collège de Tréguier de 1787 à 1791 et aurait ensuite participé à la Chouannerie. À partir de 1804, il entre dans la Marine de guerre et devient commis dans son administration des forêts, laquelle avait le droit de prélever du bois pour la construction de ses navires. Il est affecté dans plusieurs villes : Paris, Hambourg, Nancy et Moulins, puis à Angoulême où il reste pendant de nombreuses années.
Il occupe ses loisirs à la rénovation de l'orthographe du breton et à l'élaboration de sa grammaire. Dès 1807, il publie une grammaire celto-bretonne qui cherche à en dégager le système syntaxique et qui est le second ouvrage important du genre après le Sacré Collège de Jésus publié en 1657 par le père Julien Maunoir. Il avait été membre de l'éphémère Académie celtique créée en 1803 à Paris. En 1821, il publie un Dictionnaire celto-breton qui sera réédité de manière posthume en 1850.
Son grand souci était de traduire la Bible en breton, car il connaissait l'effet positif que la traduction galloise avait eu sur le maintien du gallois. Cherchant l'accord de l'Église catholique, il publie en 1821 un Katekiz historik (Catéchisme historique) qui est approuvé. Mais, sa traduction du Nouveau Testament (Testamant nevez) ne put être publiée en 1827 qu'aux frais d'une organisation protestante anglaise, ce qui lui vaut une interdiction officielle (mise à l'index) par l'Église.
En 1833, il s'établit à Paris et entre dans la Compagnie des Assurances générales fondée par un compatriote breton. En 1837, il fait paraître un Dictionnaire français-breton et meurt l'année suivante à Paris (le 12 octobre 1838). Il ne peut donc voir la réédition le 2 décembre suivant de sa Grammaire celto-bretonne.
Sa tombe est visible au cimetière de Lochrist, près du Conquet Finistère. Elle a été érigée par les Gallois et les Bretons, en témoignage de reconnaissance. Elle est surmontée d'un monument portant des inscriptions, en gallois et en français.
L'influence de l'œuvre linguistique de Le Gonidec a été immense, car ses réformes orthographiques ont été adoptées immédiatement par Théodore Hersart de la Villemarqué (1815-1895), devenu, grâce au Barzaz Breiz et jusqu'à la querelle du même nom, l'autorité incontestée pour le breton. Quelques prêtres seulement les suivirent au début, mais le nouveau système sera adopté après 1840 grâce au soutien de l'évêque de Quimper, Monseigneur Joseph-Marie Graveran (1793-1855).
Références
Louis-Marie Dujardin. La vie et les œuvres de Jean-François-Marie-Maurice-Agathe Le Gonidec, grammairien et lexicographe breton, 1775-1838. Préf. P. Le Roux. Brest, Impr. Comm. & adm. 1949.
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