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Jean-Claude Gallotta
Jean-Claude Gallotta Naissance 7 avril 1950
Grenoble en FranceActivité principale Chorégraphe, danseur
Style Danse contemporaine
Lieux d'activité MC2 de Grenoble Années d'activité Depuis 1979 Collaborations Mathilde Altaraz
Henry Torgue et Serge Houppin
Claude-Henri Buffard
StrigallFormation Beaux-Arts de Grenoble Enseignement Merce Cunningham Récompenses Concours chorégraphique international de Bagnolet (1976 et 1980) Œuvres principales Ulysse
Mammame
Docteur Labus
La Légende de Roméo et Juliette
Trois générationsJean-Claude Gallotta, né le 7 avril 1950 à Grenoble[1], est un danseur et chorégraphe français. Après un séjour à New York de 1976 à 1978, où il étudie auprès de Merce Cunningham, il fonde en 1979 avec Mathilde Altaraz, son assistante et compagne, le groupe Émile-Dubois avec lequel il va réaliser dès lors ses plus importantes chorégraphies. Parmi celles-ci peuvent être cités Ulysse (revisité à quatre reprises), Mammame, Docteur Labus, ou plus récemment Trois générations. En 1995, Ulysse rentre au répertoire du corps de Ballet de l'Opéra de Paris qui lui commande par ailleurs en 2001 un ballet intitulé Nosferatu et donné à l'Opéra Bastille. Directeur du Centre chorégraphique national de Grenoble, intégré à la MC2, il est considéré depuis le début des années 1980 comme l'un des plus importants représentants de la nouvelle danse française dont il a largement participé à l'essor et à la reconnaissance publique et institutionnelle[2],[1],[3].
Sommaire
Biographie
Fils d'émigrés italiens (de père Napolitain et de mère Italo-Autrichienne[4]) venus à Grenoble, Jean-Claude Gallotta découvre la danse classique et les claquettes à 22 ans après des études d'arts plastiques aux Beaux-Arts de Grenoble[2],[1]. Subjugué par la discipline, il quitte les Beaux-arts et réussit à s'imposer dans les cours de danse de Grenoble où il fait la connaissance de Mathilde Altaraz, qui deviendra sa compagne et collaboratrice[5]. Bien qu'il se déclare « non-danseur »[6], il obtient un prix au Concours chorégraphique international de Bagnolet en 1976 (puis un second en 1980). Il part alors aux États-Unis travailler avec Merce Cunningham de 1976 à 1978 auprès duquel il forme son style chorégraphique en écrivant ses premières pièces[7],[2],[1]. De retour des États-Unis, il fonde sa propre compagnie en 1979 avec Mathilde Altaraz, nommée le Groupe Émile-Dubois en hommage au facteur Cheval et à tous les autodidactes[5]. Ce nom énigmatique pris sur le modèle de « Jean Dupond » fait référence à tout le monde et à personne en particulier selon Gallotta lui-même qui dit avoir inventer le nom, bien qu'il fut suggéré que cela pouvait référer à Émile Dubois, un peintre parisien gravitant autour des Ballets russes de Diaghilev essayer de proposer une danse moderne dans les années 1920-30[4],[1]. Entre Jean-Claude Gallotta et Mathilde Altaraz s'instaure dès le début un équilibre et un partage des rôles, selon leurs préférences, au sein de la compagnie. Lui se dédie à la création et l'écriture chorégraphique, elle se charge du travail de répétitions en aval[8]. L'année suivante, il s'installe en résidence à la Maison de la Culture de Grenoble.
En 1981, Gallotta crée sa pièce fondatrice Ulysse qui deviendra une pierre angulaire de la nouvelle danse française[9],[10]. Avec Ulysse, il crée une danse énergique, faite de mouvements de pieds rapides, de petits pas prenant progressivement de l'amplitude dans les grands mouvements d'ensembles latéraux et en profondeurs devenus caractéristiques de son travail chorégraphique[9],[10]. De façon intéressante, Gallotta va rechorégraphier tous les dix ans environ cette œuvre déclarant « revisiter ses pièces pour éviter de les voir mourir »[6], et en donner de nombreuses versions (à ce jour il en existe quatre), tant sur le plan musical que des interprètes (notamment avec des enfants et des danseurs séniors), créant en 1995, sur la demande de Brigitte Lefèvre, une version pour 45 danseurs et trois étoiles du ballet de l'Opéra de Paris intitulée Les Variations d'Ulysse et donnée à l'Opéra Bastille[3].
En 1986, il sera nommé directeur de la Maison de la Culture de Grenoble qu'il rebaptise Le Cargo[11], cette nouvelle appellation ouvrant la voix à une nouvelle génération de noms pour les centres culturels. C'est la première fois qu'un chorégraphe prend la tête d'une Scène nationale. Sa compagnie devient de même Centre chorégraphique national de Grenoble[2].
Avec Mammame puis Docteur Labus, Gallotta confirme son succès et sa place dans la création chorégraphique contemporaine française. Hormis les reprises d'Ulysse, la période 1990-2000 sera plus difficile dans l'œuvre de Gallotta. Avec la collaboration de Strigall pour la musique et de Claude-Henri Buffard pour la dramaturgie, il retrouve le succès grâce à un important triptyque s'attachant aux « Gens » à partir de 2002 et constitué de 99 Duos, Trois générations et Des gens qui dansent qui connaîtront une grande audience nationale et internationale[réf. nécessaire].
Le style Gallotta
Les années d'étude chez Cunningham auront une forte influence sur ce qui est appelé le style Gallotta. Ce style est empreint du gout de lignes pures et nettes dans les mouvements d'ensemble, de l'utilisation des bras tendus, dans lesquels les partitions individuelles des danseurs sont le plus souvent composées de petits mouvements agités et désorganisés, de vacillements ou de boitements, et de petits pas qui sont la marque du chorégraphe[1]. L'aspect théâtral, relativement abstrait, est également présent avec de nombreuses touches d'humour et des questionnements sur les relations entre individus (notamment à propos de la secualité). La place de la musique dans la scénographie est également primordiale, notamment avec les compositions originales de Torgue et Houppin ou plus récemement de Strigall. Ces dernières années les chorégraphies de Gallotta sont très souvent interprétées par des groupes de danseurs de différents âges soulignant encore plus la singularité des corps de chaque interprète et jouant ainsi des capacités émotives et narratives basées sur le vécu et l'histoire individuelle du danseur plus que sur ses qualités purement techniques ou physiques[1]. Enfin, Gallotta, qui danse relativement peu, est souvent présent sur scène, ou/et par micro interposé, pour diriger ses danseurs à la manière d'un chef d'orchestre[1].
Principales chorégraphies
- 1976 : En attendant
- 1976 : Le Temps d'une histoire, prix au Concours de Bagnolet
- 1977 : Sept airs de cuisine
- 1979 : Le Sacre de l'été
- 1980 : Proposition brasserie du jardin de ville
- 1980 : Proposition piscine d'Echirolles
- 1980 : Pas de quatre, prix au Concours de Bagnolet
- 1980 : Mouvements
- 1981 : Ulysse (musique d'Henry Torgue)
- 1981 : Propositions G.
- 1982 : Grandeur nature
- 1982 : Daphnis et Chloë
- 1982-1983 : Hommage A Yves P. en 4 actes Yves P. (acte I et II), Les Survivants (acte III) et Solo (acte IV)
- 1984 : Les Aventures d'Ivan Vaffan
- 1985 : Mammame ( Le Désert d’Arkadine (Acte I), Les Enfants qui toussent (actes II))
- 1986 : Les Louves & Pandora
- 1988 : Docteur Labus (musique d'Henry Torgue et Serge Houppin)
- 1990 : Les Mystères de Subal (musique d'Henry Torgue et Serge Houppin)
- 1991 : La Légende de Roméo et Juliette (musique d'Henry Torgue et Serge Houppin)
- 1992 : La Légende de Don Juan
- 1992 : Le Solo des origines
- 1993 : Ulysse, re-création (musique d'Henry Torgue et Serge Houppin)
- 1994 : Prémonition
- 1995 : La Tête contre les fleurs
- 1995 : Les Variations d'Ulysse avec les danseurs de Opéra de Paris (musique de Jean-Pierre Drouet)
- 1995 : Hommage à Pavel Haas (musique de Pavel Haas)
- 1995 : La Solitude du danseur
- 1995 : La Petite Renarde rusée (musique de Leos Janacek)
- 1996 : Docteur Labus, re-création (musique d'Henry Torgue et Serge Houppin)
- 1996 : La Rue de Palanka
- 1997 : Smh
- 1997 : La Rue
- 1997 : La Chamoule ou l'Art d'aimer
- 1998 : Mammame (re-création)
- 1999 : Presque Don Quichotte
- 1999 : L'Incessante pour Mathilde Altaraz
- 1999 : Rue du Nord
- 2000 : Les Larmes de Marco Polo
- 2001 : Nosferatu (musique de Pascal Dusapin) pour l'Opéra Bastille
- 2001 : Blik autour de soi
- 2002 : 99 Duos (voir un extrait)
- 2002 : L'Enfance de Mammame
- 2002 : Les Fantômes du temps
- 2004 : Trois générations (voir un extrait)
- 2004 : My Rock
- 2005 : Les Sept Péchés capitaux
- 2006 : Des gens qui dansent (voir un extrait)
- 2006 : Sunset Fratell
- 2007 : Cher Ulysse (sur une musique de Strigall) (voir un extrait)
- 2007 : 2147, l'Afrique (en collaboration avec Moïse Touré pour la mise en scène et Rokia Traoré pour la musique)
- 2008 : Bach danse expérience
- 2008 : Armide (Opéra-ballet de Lully, mis en scène par Robert Carsen)
- 2008 : Chroniques chorégraphiques (saison 1)
- 2009 : Le Maître d'amour (d'après le livre de Maryse Wolinski, en collaboration avec Marilyne Alasset)
- 2009 : L'Homme à tête de chou, sur une interprétation d'Alain Bashung[12].
Prix et distinctions
- 1976 : Prix au Concours chorégraphique international de Bagnolet pour Le Temps d'une histoire
- 1980 : Prix au Concours chorégraphique international de Bagnolet pour Pas de quatre
- 1985 : Prix SACD pour Mammame
Bibliographie
: source utilisée pour la rédaction de cet article
- Livres de Gallotta
- Mémoires d'un dictaphone - notes d'un chorégraphe de Jean-Claude Gallotta, éditions Plon, 1990 (ISBN 2259023223)
- Jean-Claude Gallotta et Xavier Lambours, Les Variations d'Ulysse, éditions Lansman, 1998 (ISBN 2-87282-216-X).
- Les Yeux qui dansent de Jean-Claude Gallotta et Bernard Raffalli, éditions Actes Sud, 1993 (ISBN 286869862X)
- Livres sur Gallotta
- Laurence Louppe, Jean-Louis Schefer, Claude-Henri Buffard, Jean-Claude Gallotta, groupe Émile Dubois, éditions Dis Voir, 1988 (ISBN 2906571067).
- Gallotta : Souvenirs obliques d'un chorégraphe, par Guy Delahaye et Claude-Henri Buffard, éditions Actes Sud, 2005 (ISBN 274275668X)
Notes et références
- ↑ a , b , c , d , e , f , g et h (en) Fifty contemporary choreographers, Martha Bremser, éditions Routledge, Abingdon, 1999, (ISBN 0-415-10363-0), pp-115-118
- ↑ a , b , c et d Rosita Boisseau, Panorama de la danse contemporaine. 90 chorégraphes, Éditions Textuel, Paris, 2006, p.227
- ↑ a et b La Nouvelle Odyssée de Jean-Claude Gallotta dans Le Nouvel Observateur nº1615 du 19 octobre 1995.
- ↑ a et b (it) Addio, coreografia... dans La Repubblica du 11 octobre 1984
- ↑ a et b Jean-Claude Gallotta (1998), p.63
- ↑ a et b Ulysse, la nouvelle Odyssée dans Le Journal du dimanche du 17 octobre 2007
- ↑ Jean-Claude Gallotta, groupe Émile-Dubois (1988), p.46
- ↑ Jean-Claude Gallotta (1998), p.45
- ↑ a et b Un nouveau voyage dans Le Figaro du 22 octobre 2007.
- ↑ a et b Malheureux qui comme Ulysse... dans L'Humanité du 16 octobre 2007
- ↑ Appelé aujourd'hui MC2 depuis son agrandissement en 2004
- ↑ Avant de mourir, Bashung a enregistré du Gainsbourg dans Le Soir du 20 mars 2009
Lien externe
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