- Jean-benjamin de laborde
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Jean-Benjamin de La Borde
Pour les articles homonymes, voir Laborde (homonymie).Jean-Benjamin de Laborde (ou de La Borde) est un compositeur français, historien et fermier général, né à Paris le 5 septembre 1734 et mort guillotiné à Paris le 22 juillet 1794.
Sommaire
Biographie
Fils du banquier Jean-François de Laborde, et de sa seconde épouse, il s'unit à Adélaïde-Suzanne de Wismes[1] (ou de Vismes) (Paris, 10 novembre 1753 - Paris, 18 juillet 1832), poétesse et dame de lit de la reine Marie-Antoinette. Lui-même premier valet de chambre et favori de Louis XV, receveur général des finances, puis fermier général, il étudia le violon et la composition, mit en scène plusieurs opéras et fit imprimer somptueusement plusieurs ouvrages. Éditeur de chansons et historien de la musique à ses débuts, Laborde officia vers 1780 comme polygraphe en éditant notamment les Tableaux topographiques, pittoresques, physiques, historiques, moraux, politiques, littéraires, de la Suisse de Béat Fidèle Antoine Dominique Zurlauben (1780-1786). Dans ses Lettres sur la Suisse, adressées à Madame de M*** (1783), relation épistolaire sur son tour de Suisse de l'été 1781, il trahit une certaine complaisance vis-à-vis de Rousseau[2]. Voici ce qu'il dit de Vevey le 25 juillet 1783 :
« Le pays s'appelle Lavaux, et produit principalement du vin, que j'ai trouvé le meilleur de la Suisse. Il est blanc, doux, léger, agréable; c'est un bon vin d'ordinaire, et fort fin quand il est naturel, c'est-à-dire lorsque les marchands ou les voituriers ne se sont pas amusés à nos dépens. On traverse les villages de Lutry, Cully, Saint-Saphorin, Corsier, et la tour de Glérolles, bâtie, dit-on, par les Romains. La seule curiosité de tout ce pays est une colonne milliaire qui prouve que d'Avenches à Saint-Saphorin il y a 37 000 pas ; ce qui ne laisse pas d'être agréable à savoir. [...] Me voici à Vevey. Je ne saurais vous exprimer, madame, combien je désirais de voir cette ville et ses environs si vantés par Rousseau, et devenus si célèbres par son roman d'Héloïse. Je me disais souvent, si le fonds de toute cette histoire n'est qu'un conte, au moins les descriptions qu'il fait des sites, des mœurs, etc. doivent être des vérités. Mais, madame, mon attente a été entièrement trompée. J'ai trouvé, il est vrai, la situation de Vevey charmante, et ses habitants de bonnes gens ; mais les divins bosquets de Clarens, l'Élysée, les charmes que l'on goûte en habitant des chalets, tout cela n'a jamais existé que dans le cerveau bouillant de Rousseau. »
Amant en titre de la danseuse Marie-Madeleine Guimard, il participa aux représentations qu'elle donna dans son théâtre de Pantin, puis à celui de la Chaussée-d'Antin.On le confond parfois avec un autre fermier général, lui-aussi guillotiné en 1794, avec lequel il n'a pourtant aucun lien de parenté : Jean-Joseph de Laborde.
Œuvres
Pour les ouvrages musicaux se rapporter au site allemand correspondant (et ses sources) : [1]
- Écrits
- Essai sur la musique ancienne et moderne, Paris, P. D. Pierres, 1780.
- Voyage pittoresque de la France.
- Mémoires historiques sur Raoul de Coucy, 1781.
- Pensées et maximes, 1791, ed., Paris, Lamy, 1802 :
- « Pourquoi les mêmes égards que l'on se croit dus lorsqu'un grand les refuse, semblent-ils une grâce lorsqu'il les accorde ? » (p.49)
- « L'argent est un bon serviteur, mais un mauvais maître.[3]. » (p. 6)
- Œuvres musicales
- La Chercheuse d'oiseaux (livret de Derozée), Parodie (Mons, 1748)
- Le Rossignol ou Le Mariage secret (livret de Charles Collé), donné le 18 novembre 1751 au Château de Berny puis en 1751 à Paris, au Théâtre de Société
- Gilles, garçon peintre, z'amoureux-t-et-rival (livret d'Antoine Alexandre Henri Poinsinet d'après E. Duni, Le Peintre amoureux de son modèle, 1757), parade et parodie en un acte, donné en privé le 2 mars 1758
- Les Épreuves de l'amour (livret de Louis Anseaume), donné en 1759 à la Foire Saint-Germain à Paris
- Les Trois Déesses rivalles (1760, non représenté)
- Les Bons Amis ou Les Bons Compères (livret de Michel-Jean Sedaine) donné le 5 mars 1761 à l'Opéra-Comique; revu comme L'Anneau perdu et retrouvé le 8 août 1764 à la Comédie-Italienne
- Annette et Lubin (livret de Jean-François Marmontel), pastorale en 1 acte donnée le 30 mars 1762 au Théâtre du maréchal de Richelieu
- Ismène et Isménias ou La Fête de Jupiter (livret de Pierre Laujon), tragédie lyrique en 32 actes donnée le 13 juin 1763 à Choisy puis le 11 décembre 1770 à l'Académie royale de musique
- Le Dormeur éveillé (livret conjoint de Ménilglaise et Laborde), donné le 27 octobre 1764 à Fontainebleau
- Les Amours de Gonesse ou Le Boulanger (« Le Mitron et la mitronne ») (livret de Charles-Simon Favart et Chamfort), opéra bouffon en un acte donné le 8 mai 1765 à la Comédie-Italienne
- Fanny (livret de Chamfort), 1765 (non représenté)
- Thétis et Pélée (livret de Fontenelle, tragédie lyrique en 3 actes donnée le 10 octbre 1765 à Fontainebleau
- Zénis et Almasie (livret de Chamfort et du duc de La Vallière), ballet-héroïque en 1 acte donné le 2 novembre 1765 à Fontainebleau avec Bernard de Bury
- Le Coup de fusil (1766)
- La Madragore (1766)
- Le Revenant (livret de François Guillaume Desfontaines [Fouques]), (1766)
- Pandore (livret de Voltaire et Michel Paul Guy de Chabanon), tragédie lyrique en 5 actes donnée le 14 février 1767 au Théâtre des Menus-Plaisirs
- Amphion (livret d'Thomas), ballet-pastorale-héroïque en 1 acte donné le 13 octobre 1767 à l'Académie royale de musique
- Colette et Mathurin (livret de Desfontaines), 1767
- La Meunière de Gentilly (livret de Pierre-René Lemonnier), comédie meslée d'ariettes en un acte le 13 octobre 1768 à la Comédie-Italienne
- Candide (livret Le Prieur), 1768
- Alix et Alexis (livret de Poinsinet) donné le 6 juillet 1769 à Choisy)
- Le Chat perdu et retrouvé (livret de Carmontelle), donné en 1769 à la Comédie-Italienne
- Jeannot et Colin (livret de Desfontaines), 1770
- La Cinquantaine, pastorale en 3 actes donnée le 13 août 1771 à l'Académie royale de musique
- Amadis de Gaule (livret de Philippe Quinault), tragédie lyrique en 5 actes donnée le 26 novembre 1771 à l'Académie royale de musique)
- Le Billet de mariage (livret de Desfontaines), donné le 31 octobre 1772 à la Comédie-Italienne
- Adèle de Ponthieu (livret de Jean-Paul-André Razins de Saint-Marc), tagédie lyrique en 3 actes données le 1er décembre 1772 à l'Académie royale de musique) avec Pierre Montan Berton
- Le Projet (livret de Nicolas Étienne Framéry), 1772
- L'Amour quêteur (livret d'Alexandre-Louis-Bertrand Robineau), donné en 1779 à Trianon
- La Chercheuse d'esprit (livret de Favart)
- Choix de chansons mises en musique par M. de La Borde, Paris, Impr. de De Lormel, 1773 (avec planches illustrées de Jean-Michel Moreau (1741-1814)
- Cartes et plans
- Histoire abregee de la Mer du Sud ornee de plusiers cartes, 1791
- Carte d'une partie de la Mer du Sud avec des details sur les principles isles de cette mer par Mr. de Laborde, Paris, P. Didot, 1791
- Carte d'une partie de la Nouvelle Hollande et l'isle des Arsacides decouverte par Mrs de Bougainville de Surville et Shortland; et de quelques autres cotes de la Mer du Sud par Mr. de Laborde, Paris, P. Didot, 1791
- Tableaux topographiques, pittoresques, physiques, historiques, moraux, politiques, littéraires de la Suisse, Paris, Closier, 1780 (3 vol.)
Notes
- ↑ Daniel Teysseire, « Mort du roi et trouble féminin : le premier valet de chambre de Louis XV consulte Tissot pour sa jeune femme (mai 1776) », Santé et maladie au XVIIIe siècle, Rodopi (1995), p. 53. (ISBN 9051838166).
- ↑ Voir ce qu'en pense Jean-Daniel Candaux dans sa notice sur Laborde pour le Dictionnaire historique de la Suisse : « Il s'agit de l'ouvrage, largement compilé, d'un voltairien contempteur de Rousseau, se faisant à l'étape de Genève l'écho de l'agacement de Vergennes, ministre français des Affaires étrangères, envers les bourgeois contestataires. Les lettres sont illustrées d'une carte générale de la Suisse, ainsi que de plans détaillés de la nouvelle ville de Versoix et de la saline du Bévieux. »
- ↑ Cette citation est souvent attribuée à Alexandre Dumas fils ; elle est effectivement dans la préface de la Dame aux camélias (1848). Mais elle est beaucoup plus ancienne. On la trouve en latin dans l'œuvre de Francis Bacon : Divitiæ bona ancilla, pessima domina. (The works of Francis Bacon t.1 / Spedding, Ellis and Heath. London 1858 / p. 691).
Bibliographie
- Jacques Devisme, Jean-Benjamin de La Borde, un favori des dieux, Paris, 1935
- Mathieu Couty, Jean-Benjamin de Laborde ou Le bonheur d'être fermier-général, Paris, 2001
- Haraszti, « Jean-Benjamin de Laborde et la musique hongroise », Revue de musicologie, XVI, n° 54 (mai 1935), p. 100-107 ; idem, N°55 (août 1935), p. 168-178
Liens externes
- Quelques citations amusantes de Laborde extraites de ses Maximes
- Autre portrait de Laborde
- Ouvrages de Laborde numérisés - SICD des universités de Strasbourg
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