Allocution presidentielle du 14 juillet

Allocution presidentielle du 14 juillet

Allocution présidentielle du 14 Juillet

L'allocution présidentielle du 14 Juillet[1] est un rendez-vous médiatique en France qui permet au président de la République de s'exprimer auprès des Français par l'intermédiaire de la télévision, à l'occasion de la fête nationale française le 14 juillet.

Inventé par Valéry Giscard d'Estaing, ce rendez-vous présidentiel est devenu, comme celui des vœux présidentiels du 31 décembre, un moment incontournable de la politique française. Il permet au président de la République de faire le point sur sa vision politique et sur les évènements passés. Ces dernières années, il est interrogé par un journaliste de TF1 et un journaliste de France 2. L'allocution est diffusée en direct du Palais de l'Élysée sur les deux principales chaînes de télévisions françaises en direct, après le défilé militaire du 14 Juillet et avant ou pendant la garden party de l'Élysée du 14 juillet.

Sommaire

Allocutions du Président Jacques Chirac

14 juillet 1995

Pour la première allocution télévisée du 14 Juillet de Jacques Chirac, de nombreux sujets sont abordés, dont notamment la situation en France, en particulier lemploi, les essais nucléaires et la Bosnie.

  • Sur la situation française : Jacques Chirac affirme que les engagements de sa campagne électorale seront tenus, « malgré les résistances naturelles et les conservatismes de toutes sortes ». Selon lui, « la situation est depuis un an en voie damélioration et il convient maintenant daccélérer les réformes indispensables ». Il annonce que certaines dentre elles seraient présentées « dès la rentrée », notamment pour les PME, lartisanat, les personnes âgées dépendantes, le logement, lhôpital ou le statut de létudiant. Répondant à une question de François Bachy de TF1 sur lattente déçue des Français, le chef de lEtat affirme quil na « pas du tout ressenti ce climat », ni parmi les citoyens ni au sein de la majorité. Il appelle toutefois à ne « pas confondre hâte et précipitation », car, pour lui, « le changement est une affaire détat desprit et daction à moyen et à long terme ». Il souligne quil navait « pas parlé de révolution, mais dune évolution » durant la campagne de lélection présidentielle.
  • Sur la fiscalité : « Il y a une espèce de réaction spontanée chez beaucoup de grands patrons français à la moindre difficulté, à immédiatement présenter un plan social, cest-à-dire à licencier. Ce sont des comportements inadmissibles et archaïques, car il y a bien des façons daménager les choses, dont laménagement du temps de travail, le licenciement devant être considéré comme le geste ultime quand tout a été essayé ». Au sujet des privatisations, Jacques Chirac indique quil y a « toujours été très favorable » et il appuie le mouvement de ventes des entreprises publiques. Sur la hausse de la TVA, il reconnaît quelle est « un effort pour les Français » et il assure quelle ne fera pas progresser linflation.
  • Sur la reprise des essais nucléaires : la décision de la France de reprendre les essais nucléaires est « irrévocable », affirme le chef de lEtat, en dépit des critiques quelle inspire en France et dans le monde. Pour lui, ces essais sont « nécessaires » au pays pour maintenir sa dissuasion nucléaire, gage de « poids » et « sécurité » dans le monde.
  • Sur la politique internationale : Jacques Chirac appelle à la fermeté dans la guerre de Bosnie.

14 juillet 1996

  • Sur le gouvernement d'Alain Juppé : « La façon dont le gouvernement conduit les affaires de la France est parfaitement conforme aux objectifs que javais fixés, et au cap que jai donné. Je considère quil fait du mieux possible, et je lui suis dautant plus reconnaissant que ce ne sont pas les embûches qui lui ont manquées. Si je considérais que le premier ministre et le gouvernement ne faisaient pas leur travail dans une période difficile, jen aurais naturellement tiré les conclusions. ». Jacques Chirac déclare également qu'il n'a aucune intention de dissoudre lAssemblée nationale. Il estime, en revanche, que « les élus de la majorité seraient bien inspirés de retrouver un peu de dynamisme ». Et ceux de lopposition « davoir un peu plus dimagination » afin de « proposer des solutions alternatives ».
  • Sur l'inquiétude des Français : « Je sais très bien quil y a une inquiétude profonde actuellement dans le coeur et lesprit des Français », reconnaît-il. « Comment pourrait-il en être autrement ? Il y a une espèce de doute général qui sest installé dans le pays. Une espèce de désordre et de confusion qui se développe dautant plus quil ny a pas le moral. » Il reprend à son compte lidée de Patrick Poivre dArvor, de « peurs millénaires ».
  • Sur la situation budgétaire du pays : « La France sest trop laissée aller depuis trop longtemps », « elle sest paralysée elle-même », affirme Jacques Chirac : « Elle a vécu à crédit, elle a dépensé sans réfléchir. » Résultats : « Nous avons creusé trop de déficits, trop de dettes, et ceci nous tire vers le bas. Nous avons été trop immobiles, trop longtemps. » Quant aux Français, sils sont « conquérants » ils sont « aussi routiniers ». Le redressement de la France est difficile et demande du temps. Il ny a pas de solution miracle.
  • Sur la réforme de l'armée : Jacques Chirac estime que « la réforme de notre défense simposait ». « Mais, naturellement, elle suppose une diversification de la production de nos arsenaux. Il ny aura pas de licenciements », promet-il : « La loi a prévu des mesures daccompagnement économique et social, avec des crédits extrêmement importants dans les régions, pour compenser les dissolutions et fermetures » de bases militaires. Il ajoute toutefois : « Cest ma volonté » mais « je ne peux pas faire de promesses en lair ».
  • Sur la justice : les affaires qui secouent lactualité nont pour lui « aucun point commun ». Elles prouvent « que la morale républicaine est aujourdhui plus exigeante ». Tant quil sera à la tête de lElysée, « la justice passera de la même façon pour tous ». Il souhaite une justice « indépendante » mais aussi « plus sereine ». Il constate quavec notre système judiciaire, « dès quon est mis en examen on est considéré comme coupable » avant même davoir été condamné. « Est-il normal quil y ait aujourdhui dans les prisons près de vingt mille détenus en détention préventive ? » Constatant également « que le secret de linstruction est systématiquement bafoué », il souhaite, dici à la fin de lannée, « voir comment on peut modifier la procédure pénale, améliorer les moyens et le fonctionnement de la justice, notamment pour quelle soit plus rapide ».
  • Sur la reprise de la croissance économique : « Jespère une amélioration, je la constate à lextérieur, mais jattends quelle se manifeste réellement en France. » Ceci dit, « cette croissance qui nous fait aujourdhui défaut nest pas un mythe. Il ne faut pas lattendre, il faut la faire ». Et rejetant la responsabilité aux Français, il ajoute : « La croissance est le résultat de leur propre comportement. » Et il ny aura pas de croissance sans réduction des dépenses publiques. Il « faut faire des réformes si on veut ne pas condamner à augmenter sans cesse les impôts pour éponger les déficits ».
  • Sur la baisse des taux d'intérêts : « Les taux dintérêt sont nettement trop élevés, et il y a une marge de diminution importante », affirme-t-il. Il cite lexemple des PMI-PME, à qui les banques demandent « 7% à 8% dintérêt alors que linflation est à 0% ». Jacques Chirac « ne veut pas faire dingérence dans les affaires de la Banque de France », mais il estime : « Le système bancaire est en crise parce quil a été mal géré. » Déplorant la gestion passée des banques nationalisées qui ont mené à « un sinistre financier », il estime « quil va falloir dans les prochains mois trouver un moyen de garantir une gestion plus sérieuse par lEtat de son propre patrimoine ».
  • Sur la réduction du temps de travail : « Cest un moyen important de lutte contre le chômage », reconnaît-il, mais il faut « sortir des sentiers battus » et « faire preuve dimagination ». La réduction du temps de travail doit, selon lui, « permettre daméliorer la productivité des entreprises ». Et puisque cette productivité entraîne « des profits » plus importants, on peut imaginer de « compenser les pertes de salaire par des mécanismes dintéressement ». De toute façon, cette question doit être réglée « branche par branche, entreprise par entreprise ».
  • Sur la baisse des impôts : il admet « quannée après année, les impôts ont atteint un seuil insupportable ». Aussi, après les fortes hausses de 1995 et 1996, propose-t-il « damorcer » leur réduction dès 1997 « et, notamment, probablement limpôt sur le revenu à la rentrée de septembre ». Quant au budget de 1997, il « augmentera moins que ce quon aurait escompté ».
  • Sur la Corse : « le problème de la Corse est un problème de droit commun. Cest un problème de mafia quil faut absolument éradiquer ». Tout en proposant « linterdiction du port darmes » et le recours aux « sanctions pénales », le chef de lEtat estime que « le moment du dialogue positif est arrivé ».
  • Sur l'immigration : « Il faut aujourdhui refuser efficacement limmigration clandestine », affirme-t-il, et il souhaite « mettre en oeuvre tous les moyens qui existent » pour y parvenir. Son idée ? Lancer « un signal politique fort » et dissuasif en direction des clandestins.
  • Sur la réforme de l'Education Nationale : « Cest bien engagé et je men réjouis. On sort de limmobilisme. » Quant à organiser un référendum sur le sujet, « nous verrons cela le moment venu ». Jacques Chirac souhaite « recentrer la recherche » sur la lutte contre les maladies infectieuses. Le dossier de lamiante ? Site particulièrement touché, luniversité de Jussieu sera fermée avant la fin de lannée.

14 juillet 1997

Jacques Chirac répond aux questions d'Arlette Chabot et de Patrick Poivre d'Arvor. C'est sa première allocution du 14 juillet depuis la dissoution de l'Assemblée Nationale et la cohabitation avec le premier ministre socialiste Lionel Jospin :

  • Sur la dissolution : Jacques Chirac « ne regrette rien », même si naturellement il « aurait préféré un résultat différent ». Compte tenu de la situation de blocage de la France, « cétait la meilleure solution » pour éviter « une crise dimmobilisme ». Rendant, une fois de plus, hommage à Alain Juppé, le chef de lEtat considère que léchec de la droite relève « dune responsabilité collective ». Cela dit, ajoute le président, « les problèmes restent très exactement les mêmes » et « il appartient au gouvernement daujourdhui de tenter de les résoudre. Jespère quil y réussira ».
  • Sur les déficits publics et le taux de 3% imposé par le traité de Maastricht : « 3%, cest le pourcentage de déficits acceptables par rapport à la richesse nationale. Cest aussi ce que lon peut espérer comme croissance chaque année. » Bref, cest un gage d’« équilibre » et « un critère de bon sens ». Aujourdhui, les déficits publics en France « sont de lordre de 3,5% du PIB », précise le chef de lEtat, qui pense que laudit lancé par lactuel gouvernement ne sera « pas très différent de la lettre dAlain Juppé ». Le président affirme quil « faut respecter la date et les conditions » de la monnaie unique. Pour lui, « en cas contraire, nous nous isolerions. Or lEurope doit avoir demain une puissance monétaire égale au dollar, d la nécessité de faire cette monnaie unique ». Il précise, à propos déventuelles appréciation en tendances des critères de Maastricht, que « cest un sujet qui doit être abordé entre Européens, et certainement pas sur la place publique ».
  • Sur la cohabitation et les institutions : Jacques Chirac explique que « les rôles ont été définis dans la Constitution qui prévoit la prééminence du président mais le gouvernement a aussi ses responsabilités ». Il cite notamment le rôle, la sécurité et les parts de marché de la France dans le monde ; lacquis européen dont le pays doit être un moteur de la construction... Il souligne que, « de par la Constitution, le président est le garant du respect des traités ». Il se montre « très réservé » sur la mise en place dun quinquennat présidentiel, car « il y a risque dinstauration dun régime présidentiel, un risque daventure constitutionnelle ». Cette réduction du mandat présidentiel conduirait, aux yeux du chef de lEtat, à « un régime à laméricaine », « loin de la culture politique française ». Concernant le cumul des mandats, Jacques Chirac sest déclaré « favorable à une limitation et même à une restriction à un seul mandat », sous réserve dun débat parlementaire approfondi.
  • Sur le RPR dans l'opposition à l'Assemblée Nationale : le président de la République, tout en se gardant de toute ingérence dans les affaires des partis, souhaite que « lunion et le contact avec les Français » soient les objectifs essentiels de la droite.
  • Sur le Front National : Jacques Chirac exclut quil y ait les mêmes valeurs entre lextrême droite et la droite classique. Même si le président dit « comprendre le malaise et la protestation » des électeurs du FN, les thèses de racisme et de xénophobie de ses responsables, quil qualifie d’« inadmissibles », interdisent toute alliance.
  • Sur la justice : Pour Jacques Chirac, « la justice fait partie de la cohésion sociale » et doit être à la fois « indépendante, proche des citoyens, compréhensible et rendue dans des délais acceptables ». Il qualifie le « rapport de la commission Truche » de « remarquable ». Et souhaite que soient approfondis deux aspects du rapport : « la légitimité » et « la responsabilité des juges ».
  • Sur la régularisation des sans-papiers : Jacques Chirac évoque sa crainte de « laxisme » : « Donner des papiers à tous les sans-papiers, cela consiste à légitimer limmigration clandestine. » Pour le chef de lEtat, « il ne faut pas, dans cette affaire, laisser parler uniquement son coeur ».
  • Sur le plafonnement des allocations familiales : Jacques Chirac estime que cette mesure risque « de sanctionner les femmes qui travaillent » et « frapper les classes moyennes, qui sont celles à qui lon a demandé le plus ces dernières années ».
  • Sur larrêt de Superphénix et le nucléaire : « Cest tout lavenir de la filière nucléaire qui est en cause. Je trouve quon ferait bien de faire attention et de réfléchir avant dagir. »
  • Sur la restauration de lautorisation administrative de licenciement : « Cest une discussion dun autre temps », estime le président. Favorable au fait daccorder « beaucoup plus de liberté » aux entreprises, il considère qu’« on ne peut plus enfermer les activités de ceux qui créent dans des réglementations totalement obsolètes ».
  • Sur l'arrêt des privatisations : Jacques Chirac constate que « nos grandes entreprises ne peuvent plus vivre sans des alliances ». Or, dit-il, dans ce domaine, « les pays modernes ne voient pas leurs entreprises privées sassocier avec des entreprises du secteur public ». Jacques Chirac, qui plaide pour une politique libérale, pense donc que lEtat « na plus rien à faire dans la gestion des entreprises publiques du secteur concurrentiel ».
  • Sur la politique internationale : Jacques Chirac tient à modérer les commentaires de la presse française, sur léchec du sommet de lOTAN à Madrid. « Ce nest ni un succès ni un échec », considère-t-il. Abordant le récent assassinat de lotage de lETA, Miguel Angel Blanco Garrido, Jacques Chirac tient à qualifier cet acte de « crime bestial ».

14 juillet 1998

Jacques Chirac revient longuement sur la victoire de l'équipe de France de football deux jours plus tôt mais aussi sur d'autres sujets :

  • Sur la Coupe du monde de football 1998 : «Aimé Jacquet a une grande compétence. Il incarne le Français dans ce quil a de meilleur : sérieux, déterminé, humain, proche des gens, comprenant les autres et tolérant mais ferme. Aujourdhui cette équipe à la fois tricolore et multicolore donne une belle image de la France dans ce quelle a dhumaniste et de fort
  • Sur la croissance : «La croissance revient. Cest un phénomène européen : ce nest pas vrai dans lensemble du monde. Il y a une crise préoccupante en Asie, qui peut avoir, le cas échéant, des répercussions chez nous »
  • Sur le chômage : «Lamélioration est due, pour une bonne part, à lassainissement des finances publiques due à leffort des gouvernements précédents et qui ont été poursuivis par ce gouvernement ».
  • Sur la cohabitation : "La France doit parler dune même voix à lextérieur, cest ce quelle fait, et la France dans un dialogue démocratique doit trouver une bonne voie dévolution."
  • Sur la fiscalité : "Il faut la diminuer. Il y a une certaine facilité à dépenser de largent (...). Je crois que nous devons lutter contre cette tendance, sans aucun doute réduire les déficits plus encore. Avec 2,3%, nous serons encore parmi les moins bons de lUnion européenne."
  • Sur l'insécurité : "Le gouvernement est sur le bon chemin. Je suis tout à fait sensible à ce qui est fait dans le domaine de la sécurité."
  • Sur le quinquennat : "Il débouche sur un régime présidentiel. Je suis persuadé quun régime présidentiel très rapidement irait au blocage complet des institutions."
  • Sur les 35 heures : "Si lambition des 35 heures est une ambition légitime, elle devrait être laissée, en ce qui concerne sa mise en oeuvre, à lappréciation des négociations locales, entreprise par entreprise. Je souhaite que les négociations se développent".
  • Sur la préférence nationale : elle na "pas de motifs compatibles avec nos principes humanistes, démocratiques et républicains", qui "permettraient de ne pas donner" aux étrangers en situation régulière "les mêmes droits quaux Français".
  • Sur le RPR : "Je nai strictement aucun conseil, aucune leçon a donner à quiconque dans le domaine des formations politiques et même à mes amis du RPR et même au président du RPR, que japprouve, que je respecte".
  • Sur l'Europe : "Lintérêt de la France, cest dêtre un élément actif, un moteur de la construction européenne".
  • Sur l'Education Nationale : "Il faut arriver à ce que les enfants travaillent le matin pour les disciplines de la connaissance, et laprès-midi pour ce qui concerne le sport, les disciplines artistiques, laccès à la culture, laccès aux technologies modernes. Il faut également mettre en place enfin un système de formation et déducation tout au long de la vie".
  • Sur la Sécurité Sociale : "Une application stricte du plan Juppé aurait permis de régler une part importante de notre assurance maladie".

14 juillet 1999

Au cours de cette allocution, Jacques Chirac assure principalement quil mènera son mandat à son terme malgré la cohabitation :

  • Sur la cohabitation : "Ce sont les Français qui lont voulu, mais ils nont pas voulu pour autant que les responsables de lexécutif se disputent comme des chiffonniers". Jacques Chirac a défini la cohabitation comme " un moment de démocratie ", quil faut " assumer le plus efficacement possible et dans la dignité ".
  • Sur le quinquennat : Le président de la République se refuse à envisager linstauration d'un quinquennat proposé par Valéry Giscard dEstaing et Philippe Séguin.
  • Sur les éléctions européennes de 1999 :Jacques Chirac refuse le terme d’"échec personnel", préférant rejeter la responsabilité du score de la droite sur le mode de scrutin, non démocratique à ses yeux, et sur labstention, un " échec de la démocratie ".
  • Sur l'éventualité d'un second mandat : " Si jy songeais, dune façon ou dune autre, vous comprendrez bien quavec trois ans davance, je ne vous en ferais pas la confidence ", a-t-il répondu aux journalistes.
  • Sur le RPR: Jacques Chirac, plutôt que de dessiner les contours dun " parti du président ", appelle lopposition, selon une figure imposée, " à faire un effort de réconciliation ". " Ce qui rassemble est plus important que ce qui divise ", poursuit-il, appelant de ses voeux " un projet commun fondé sur une vision commune de lavenir qui nest pas celle de la gauche ". Projet commun possible à la condition que lopposition règle " ce problème de querelles personnelles." Jacques Chirac conclut : "Si vous voulez le fond de ma pensée, vraiment ces querelles sont insupportables".
  • Sur le XXIe siècle : " Ce sera celui de léthique ".
  • Sur la différence gauche/droite : Jacques Chirac insiste sur " lesprit différent " entre la gauche et la droite. La première à ses yeux sest construite sur une idéologie, et " donne la priorité à la réglementation " quand la seconde sest bâtie autour dune " culture " et ferait appel à " la responsabilité ". Justement la valeur montante selon Chirac, prenant pour exemple les 35 heures. " Il y a la manière qui consiste à ouvrir le dialogue social, rechercher la négociation collective, à voir ce qui est possible ici et ce qui ne lest pas . Et puis il y a la manière retenue par la gauche, parce que cest la gauche, et qui est de dire : tout le monde sous la même toise. "
  • Sur les rentrées fiscales : pour Jacques Chirac, elles devraient en priorité être mises au service dune réforme des retraites, passant par la mise en cause des régimes spéciaux de retraites (une idée dAlain Juppé) et la création " essentielle " de fonds de pension. Argument avancé : se substituer aux fonds anglo-saxons qui possèdent " 40 % des grandes entreprises françaises ".
  • Sur la politique internationale : Interrogé sur le bilan de lintervention de lOTAN au Kosovo, Jacques Chirac a défendu la position française, estimant que " cest tout de même une réussite ". Pour une fois, a-t-il affirmé, " une guerre a eu lieu, sans affrontement terrestre, pour défendre les droits de lhomme, et elle a été gagnée ". Le Président estime que " ce sera long ", car il faut " maîtriser les haines ".
  • Sur la santé : Jacques Chirac lance une critique contre lOrganisation mondiale du commerce (OMC) à propos du boeuf aux hormones, opposant les décisions de lOMC aux recommandations de lOrganisation mondiale de la santé (OMS) qui défend le principe de " précaution ".
  • Sur l'immunité présidentielle : "Votre question dérape vers une certaine insolence ", a répondu Jacques Chirac à une allusion de Patrick Poivre d'Arvor à son implication éventuelle pour des affaires antérieures à son arrivée à lÉlysée.

14 juillet 2000

Le Président Jacques Chirac appuie solennellement "la démocratie sociale" et " lévolution moderne" de lassurance chômage.

  • Sur la fracture sociale et la croissance : "La fracture sociale, dans létat actuel des choses, a-t-il dit, ne se réduit pas depuis cinq ans. Le nombre des allocataires du RMI ne fait quaugmenter. Nous voyons le chômage diminuer, la richesse augmenter, mais sa répartition contestée, notamment par les gens qui ont fait le plus defforts, la génération entre trente et cinquante ans, qui a assumé la période charnière, et qui ne se voit pas récompensée. " " La croissance arrive et la fracture sociale sélargit, a-t-il ajouté. Les progrès des techniques de communication, notamment les moyens des ordinateurs, risquent fort dajouter à cette fracture que jai évoquée, une fracture en quelque sorte numérique, au détriment de ceux qui ne pourront pas acquérir les moyens nécessaires et surtout acquérir la compétence pour les utiliser."
  • Sur le pouvoir d'achat : "Je voudrais dabord souligner une situation curieuse : nous sommes dans une période de croissance et le pouvoir dachat naugmente pas. À ma connaissance, cest sans précédent. Le pouvoir dachat du salaire moyen aujourdhui est étalé."
  • Sur les 35 heures : Jacques Chirac s'y montre favorable mais précise que "la décision devait être prise entre partenaires sociaux " et non "imposée dune façon uniforme par ladministration centrale"."Le dialogue est plus porteur de progrès social que la réglementation."
  • Sur le Plan d'aide au retour à l'emploi: "Ça va dans le bon sens. Cest une évolution moderne."
  • Sur le referendum sur le quinquennat : " Les Français doivent comprendre que cette évolution de la démocratie qui suppose une plus grande participation de leur part aux décisions qui sont prises et les concernent, que cela va dans le sens dun engagement qui les oblige en quelque sorte moralement à sexprimer. "

14 juillet 2001

Le Président Jacques Chirac attaque vigoureusement le bilan du gouvernement de Lionel Jospin, se dit victime d'une « présomption de culpabilité », dans l'affaire des abus sociaux de la ville de Paris, et estime que les rave-parties « sont un élément de la culture techno et » qu'elles « ont leur charme ».

14 juillet 2002

Peu avant le défilé du 14 Juillet et l'allocution de Jacques Chirac, un jeune homme mêlé dans la foule, Maxime Brunerie, proche du mouvement nationaliste Unité radicale et ancien candidat sur la liste MNR à Paris, tire un coup de feu en direction du président, à l'aide d'une carabine 22 long rifle, cependant il est rapidement maîtrisé par des spectateurs du défilé avant d'être arreté par les forces de sécurité.

14 juillet 2003

14 juillet 2004

Le président de la République, Jacques Chirac, annonce que la ratification du projet de Constitution européenne aura lieu, en France, par la voie du référendum, probablement à l'automne 2005.

14 juillet 2005

Après les revers du référendum européen et des jeux Olympiques, Jacques Chirac s'est efforcé dans son allocution télévisée du 14 Juillet de redonner confiance aux Français en vantant les atouts du pays et s'est abstenu de polémiquer sur les désaccords avec son ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy.

14 juillet 2006

Interrogé par Patrick Poivre d'Arvor de TF1 et David Pujadas de France 2, Jacques Chirac pour sa dernière allocution du 14 Juillet de son quinquennat, a déclaré qu'il n'était pas à l'heure du bilan, mais à l'heure de l'action. Il a également confirmé qu'il ne révèlerait ses intentions pour la future élection présidentielle qu'au premier trimestre 2007.

Allocutions du Président Nicolas Sarkozy

14 juillet 2007 et 14 juillet 2008

Le président Nicolas Sarkozy a décidé de ne pas accorder d'allocution présidentielle estimant qu'une allocution ne devait pas se faire à date fixe et obligatoirement mais quand il l'estimait nécessaire. En 2008 il a cependant accepté de répondre à l'issue du défilé militaire du 14 Juillet à quelques questions posées par un journaliste de TF1.

Notes et références

  1. Typograhie des fêtes civiles et religieuses selon le Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie nationale, 2007 (ISBN 978-2-7433-0482-9), p. 81

Voir aussi

Vœux présidentiels du 31 décembre en France

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