- Jean-Joseph Carriès
-
Jean-Joseph Carriès Portrait de Carriès dans son atelier par Louise Catherine Breslau, 1885-1886
Huile sur toile - 165 x 139 cm - Paris, Petit Palais
Nom de naissance Jean-Joseph Carriès Naissance 1855
LyonDécès 1894
ParisNationalité France Activité(s) Sculpteur, potier et miniaturiste modifier Jean-Joseph Carriès né à Lyon le 15 février 1855 et mort le 1er juillet 1894 à Paris, est un sculpteur, potier qui connut une grande notoriété à la fin du XIXe siècle.
Biographie
Fils d’un cordonnier, Carriès se retrouva orphelin à l’âge de six ans. Recueilli par une institution religieuse, il effectua son apprentissage chez un sculpteur d’objets religieux. Il y révèla rapidement sa personnalité et découvrit l’art gothique dans les musées et églises.
Il fut très remarqué au Salon de 1881[1] où, en plus de la théâtrale tête décapitée de Charles Ier, il exposa ses bustes de Déshérités en plâtre, enrichis de patines savantes, représentant des marginaux et des pauvres et mêlant naturalisme et symbolisme. Cette série fut complétée par d’autres bustes idiosyncratiques en plâtre, cire et finalement en bronze, de membres de la famille, de figures religieuses et de bébés étranges et dérangeants.
Vers 1880, la princesse Louis de Scey-Montbéliard, née Winnaretta Singer et future princesse Edmond de Polignac, lui commanda une porte monumentale destinée à fermer la pièce de son nouvel hôtel particulier de la rue Cortambert où devait être conservé le manuscrit de Parsifal qu’elle venait d’acquérir. Conçu en grès émaillé, le modèle ne pesait pas moins de vingt-deux tonnes; cet écrasant travail abusera des forces de Carriès et restera inachevé[2].
L’intérêt de Carriès pour le grès émaillé et les céramiques date de l’Exposition Universelle de Paris de 1878, où il vit des exemples d’œuvres japonaises réalisées dans cette matière. Il fut encouragé dans cette démarche par Gauguin, à qui il fut présenté pendant l’hiver de 1886-1887 par Ernest Chaplet dans l’atelier de céramique de ce dernier rue Blomet.
À l’automne 1888, Carriès avait gagné une indépendance financière suffisante pour lui permettre de se consacrer essentiellement à perfectionner le procédé complexe de cuisson de la poterie en grès émaillé : « ce mâle de la porcelaine » comme il l’appelait. L’artiste installa un atelier à Saint-Amand-en-Puisaye, cité connue pour son argile et ses potiers. Fermement engagé lui-même dans son rôle d’artiste-artisan, Carriès créa des glaçures dans de subtiles variations de brun, de beige et de crème.
A partir de 1888-1889, il appliqua ces effets de couleurs à de nombreuses versions de ses anciens portraits en céramiques et à un répertoire toujours plus important d’autoportraits, d'animaux et de masques fantastiques inspirés par la sculpture gothique et l’art japonais.
C’est à travers ces deux dernières influences que l’extrême réalisme de Carriès mena à la distorsion, à la caricature et finalement au grotesque.
Mort de tuberculose à 39 ans en pleine gloire, il est inhumé dans la 12e division du cimetière du Père-Lachaise à Paris.
Quelques œuvres
Le musée du Petit Palais à Paris conserve un ensemble d’œuvres de Carriès, données pour une large part en 1904 par l’ami intime de l’artiste, Georges Hoentschel, architecte, décorateur, collectionneur et lui-même céramiste. Le musée d'Orsay possède également plusieurs exemples de son travail.
- Évêque, 1883-1889, bronze, Paris, Musée d'Orsay.
- Buste de Jules Breton (peintre), vers 1881, plâtre patiné, Paris, Petit Palais[3].
- Buste de Louise Labé, bronze, Lyon, Musée des Beaux-Arts.
- Le Mineur de la Loire, plâtre patiné, Paris, Musée d’Orsay .
- Faune, tête en bronze, grès émaillé, Paris, Musée d’Orsay.
- Jean Carriès par lui-même, cire vierge.
- l’Infante, grès émaillé, 1889-1894.
- Le Cabotin, bronze, avant 1892, dédié à l’acteur Coquelin cadet[4].
- Autoportrait, plâtre patiné, Musée du grès, Saint-Amand-en-Puisaye.
Bibliographie
- Amélie Simier, collectif, Jean Carriès (1855-1894) : La matière de l'étrange, Paris Musées, 2007.
Expositions récentes
- Musée Leblanc-Duvernois à Auxerre, 31 mars-11 juin 2007, « Jean-Joseph Carriès ».
- Musée du Petit Palais à Paris, 1er octobre 2007-31 janvier 2008, Jean-Joseph Carriès « La matière de l’étrange »
Liens externes
Notes et références
- 1881, il suscite l’admiration de maîtres comme Antonin Mercié ou Alexandre Falguière, Jules Breton lui commande son buste et Judith Gautier lui consacre un article : « L’artiste semble connaître la douleur humaine et se pencher vers elle de préférence en se servant pour la mettre à nu de l’ébauchoir comme d’un scalpel ». Au Salon de
- Petit Palais à l’entrée d’une pièce dédiée à l’œuvre de Carriès. Malheureusement, à la fin des années 1930, à cause d’une décision de conservation sans imagination, à courte-vue et dévastatrice, le modèle fut détruit et la pièce consacrée à Carriès démantelée. Carriès passa les quatre dernières années de sa vie à travailler sur ce projet, mais les contraintes techniques pour mettre en forme, glacer et lier entre elles six cent pièces différentes se révélèrent insurmontables. Pendant plus de trente ans le plâtre original, grandeur nature, de la Porte de Parsifal fut exposée au
- Le Buste en bronze se trouve au Musée d’Orsay, Paris
- Séries que les critiques ont nommées les « Épaves » ou « Désolés »
Catégories :- Sculpteur français du XIXe siècle
- Art nouveau en France
- Céramiste
- Naissance à Lyon
- Naissance en 1855
- Décès en 1894
- Personnalité enterrée au cimetière du Père-Lachaise (division 12)
- Mort de la tuberculose
Wikimedia Foundation. 2010.