- Jean-Baptiste Botul
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Pour les articles homonymes, voir Botulisme (homonymie).
Jean-Baptiste Botul Personnage de fiction Naissance 15 août 1896 Décès 15 août 1947 Activité(s) Philosophe Caractéristique(s) Spécialiste de Kant Créé par Frédéric Pagès Jean-Baptiste Botul est un écrivain fictif[1] créé par Frédéric Pagès et ses amis de l'Association des amis de Jean-Baptiste Botul (A2JB2).
Sommaire
Historique du canular
Créé en 1995, le canular a débuté par l'ouvrage La Vie sexuelle d'Emmanuel Kant.
Cet ouvrage est cité très sérieusement par Bernard-Henri Lévy à l'appui de son argumentation dans De la guerre en philosophie, paru en février 2010[2]. L'hebdomadaire Télérama s'était aussi laissé prendre au canular (ou avait feint de se laisser mystifier) le mois précédent[3]. Avant Bernard-Henri Lévy, d'autres auteurs, plus ou moins facétieux, ont fait référence aux travaux de Botul[4].
Est parfois notée l'homonymie de Botul avec le botulisme, dont l'étymologie renvoie au terme latin botulus, « boudin[1] » — le patronyme Botul n'existant pas en France[5].
Biographie fictive
Jean-Baptiste Botul (15 août 1896, Lairière - 15 août 1947, Lairière) est présenté comme un philosophe français originaire du village de Lairière, dans l'Aude. Se réclamant de la tradition orale, il n'a laissé aucun ouvrage écrit officiel. Des liaisons, avec Marthe Richard (à laquelle il se serait fiancé), avec Marie Bonaparte, avec Simone de Beauvoir et Lou Andreas-Salomé, lui ont été attribuées. Ses multiples pérégrinations l'auraient amené à rencontrer Zapata, Pancho Villa, Henri Désiré Landru, Stefan Zweig, André Malraux, Jean Cocteau, Jean Giraudoux et François Le Lionnais[6]. Les botuliens rapportent son amitié avec Marcel Proust, ainsi que son invention de la taxithérapie[7].
Libérateur de l'Alsace en 1945, puis conférencier, il aurait gagné en 1946 l'Amérique du Sud avec une centaine de familles allemandes fuyant l'avance soviétique ; il fonde la ville de Nueva Königsberg, allusion au projet de Nueva Germania de Bernhard Förster, beau-frère de Friedrich Nietzsche, où les Allemands « s'habillaient comme Kant, mangeaient, dormaient comme lui, et faisaient chaque après-midi la même promenade dans un décor reconstitué qui évoquait les rues de Königsberg[8] ».
A2JB2
L'Association des amis de Jean-Baptiste Botul a contribué à faire publier des œuvres permettant de découvrir le « botulisme », c'est-à-dire la pensée du personnage. Les œuvres botulistes consistent en des retranscriptions d'interventions orales ou en des fragments de correspondance. On notera parmi elles la plus célèbre La Vie sexuelle d'Emmanuel Kant, puis Landru, précurseur du féminisme, enfin Nietzsche et le démon de midi et La Métaphysique du mou. Tous ces ouvrages sont parus aux éditions Mille et une nuits.
Spécialiste d'Emmanuel Kant, Botul se distingue notamment par son interprétation de la morale kantienne. Il défend l'idée que, pour Kant, le philosophe ne se reproduit pas par pénétration mais par retrait.
L'association organise chaque année, le jour de l'épreuve de philosophie au baccalauréat, et ce depuis dix ans (avec quelques interruptions), le « banquet du bac philo » sur France Culture, joute oratoire à partir des sujets de l'épreuve.
Une rue traversière du village de Pomy, dans l'Aude, porte son nom. Elle fut ainsi baptisée lors d'une cérémonie suivie d'un banquet républicain, le 15 août 2003, par le maire, Jean-Baudeuf, en présence du sous-préfet de l'Aude.[réf. nécessaire]
Le NoDuBo
Le NoDuBo, ou noyau dur botulien, est constitué par les fondateurs de l'Association des amis de Jean-Baptiste Botul, en 1995. Il comprend Emmanuel Brouillard, conservateur du Musée Botul, Christophe Clerc et Claire Doubliez, avocats de la Conférence du stage, Hervé Le Tellier, oulipien, Patrice Minet, comédien, membre de la troupe du Café de la Gare, Bertrand Rothé, économiste, Jacques Gaillard, latiniste et écrivain, et Frédéric Pagès, journaliste.
Parmi les nouveaux membres du NoDuBo : Jean-Hugues Lime, comédien, Ali Magoudi, psychanalyste, Gérard Mordillat, écrivain et réalisateur.
Les attributions et fonctions des membres du NoDubo sont tenues secrètes. Ils sont tous membres du jury Botul, qui attribue chaque année différents « prix Botul ».
« Repères bibliographiques[9] »
« Œuvres publiées de Jean-Baptiste Botul[9] »
- La Vie sexuelle d'Emmanuel Kant, édition critique établie par Frédéric Pagès, éd. Mille et une nuits, coll. « La Petite Collection », no 251, 93 p., Paris, 1999 (ISBN 2-84205-424-5)
- (de) Das sexuelle Leben des Immanuel Kant, Reclam, coll. « Reclams Universal-Bibliothek », no 20017, 93 p., Leipzig, 2001 (ISBN 3-379-20017-4)
- (pl) Życie seksualne Immanuela Kanta, Słowo / Obraz Terytoria, 81 p., Gdańsk, 2002 (ISBN 83-88560-53-0)
- Landru, précurseur du féminisme Correspondance inédite entre Henri-Désiré Landru et Jean-Baptiste Botul, édition établie par Christophe Clerc et Bertrand Rothé, postface de Jacques Gaillard, éd. Mille et une nuits, coll. « La Petite Collection », no 358, 102 p., Paris, 2001 (ISBN 2-84205-587-X)
- Nietzsche et le démon de midi, édition établie par Frédéric Pagès, éd. Mille et une nuits, coll. « La Petite Collection », no 466, 127 p., Paris, 2004 (ISBN 2-842-05873-9)
- La Métaphysique du mou, texte établi et annoté par Jacques Gaillard, éd. Mille et une nuits, coll. « La Petite Collection », no 527, 109 p., Paris, 2007 (ISBN 978-2-75550-030-1)
« Sur Jean-Baptiste Botul, sa vie, son œuvre, sa pensée[9] »
- Les Cahiers de l'enclume, revue annuelle de l'association des amis de Jean-Baptiste Botul, éd. de l'Atelier du gué, Villelongue d’Aude, no 1, 1999 ; (ISBN 2-943589-09-X), no 3, 2000
- Frédéric Pagès, Philosopher ou l'art de clouer le bec aux femmes, éd. Mille et une nuits, Paris, 2006
Le prix Botul
Le prix Botul (du roman, de l'essai, de poésie, etc.) récompense un ouvrage dans lequel le nom de Jean-Baptiste Botul est mentionné. De plus, « la condition nécessaire mais non suffisante pour être lauréat du prix Botul est d'appartenir au jury du prix Botul ». Il s'agit d'un prix annuel, créé en 2004 par la Botul Fondation for Botulism (BFB).
Lauréats du prix Botul
- 2004 : Jacques Gaillard, pour Mes aventures en Haute Savoie, éd. des Mille et une nuits
- 2005 : (ex æquo) Ali Magoudi, pour Rendez-vous, éd. Maren Sell
- 2005 : (ex æquo) Jean-Hugues Lime, pour Le Roi de Clipperton, éd. du Cherche midi
- 2006 : Patrice Minet, pour Moi et la Reine d'Angleterre, Berg International
- 2007 : Emmanuel Brouillard, pour Trois claques à Balzac, Le Castor Astral
- 2009 : Bertrand Rothé, pour Lebrac, trois mois de prison, éd. du Seuil
- 2010 : Bernard-Henri Lévy, pour De la guerre en philosophie, éd. Grasset
Notes et références
- Jean-François Jeandillou, Supercheries littéraires : La vie et l'œuvre des auteurs supposés, Genève, Librairie Droz, coll. « Titre courant », 2001 (ISBN 2-600-00520-X) [lire en ligne], p. 465
- Aude Lancelin, « BHL en flagrant délire : l'affaire Botul », NouvelObs.com, 8 février 2010.
- L'art du mou selon Botul, des bouts rien que des bouts », Télérama, 17 décembre 2009. Martine Laval, «
- Après (et surtout avant) BHL, d'autres victimes de Jean-Baptiste Botul », sur Morbleu !, 15 février 2010. Oscar Gnouros, «
- Fréquence du patronyme Botul, sur le site Géopatronyme, données INSEE.
- Jacques Roubaud, Botulisme et Oulipisme, La Bibliothèque oulipienne (no 183), février 2009.
- Botul n'existe pas, je l'ai rencontré ! », dans Là-bas si j'y suis, sur France Inter, 2 mars 2010. «
- Landru, précurseur du féminisme, cité par Delfeil de Ton dans « Lévy, Botul, Balkany », Le Nouvel Observateur, 19 février 2010
- In Jean-Baptiste Botul, La Métaphysique du mou, p. 109.
Lien externe
Catégories :- Canular
- Personnage littéraire
- Pseudonyme hétéronyme
- La Vie sexuelle d'Emmanuel Kant, édition critique établie par Frédéric Pagès, éd. Mille et une nuits, coll. « La Petite Collection », no 251, 93 p., Paris, 1999 (ISBN 2-84205-424-5)
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