- Jacobacci
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Jacobacci était une entreprise familiale française de lutherie composée de 2 frères associés, André et Robert, installée rue DURIS à Paris qui fabriquait des banjos et des guitares. Elle a cessé son activité en 1994.
Sommaire
Historique
C’est Vincent Jacobacci (1895-1975), immigré italien né à Catane qui fonde l’entreprise familiale au début des années 1920 dans le quartier populaire de Ménilmontant à Paris et se lance dans la fabrication semi-industrielle de banjos et, dans de moindres proportions, de guitares.
Un de ses fils, Roger (né en 1931-2010), décide au début des années cinquante de se lancer dans la fabrication de guitares électriques en amplifiant dans un premier temps les guitares acoustiques de la marque.
Sous l’impulsion du magasin parisien Major Conn situé au début de la rue Duperré, qui assurera la distribution exclusive des guitares, débute en 1956 une association avec la société RV (Radio Vidéo) dirigée par Steve Brammer (1910-1983). Les guitares sont équipées de micros RV Tonemaster et portent la seule marque « Major ». Les modèles de la gamme sont "la Royal", "la Solist" et "la Super de luxe".
La collaboration entre Roger Jacobacci et Steve Brammer débouche sur la création de deux nouveaux modèles : la Texas dont le corps, de proportions réduites, est encore en partie creux en 1959, suivie par l’Ohio (il s’agit cette fois d’une guitare solid-body, "extra plate") en 1960.
L’avènement de Johnny Hallyday, des Chaussettes Noires, des Pirates et des Vautours jouant sur des Ohio et aussi des Chats Sauvages jouant sur des Texas produit une énorme publicité à la marque et propulse ces guitares sur le devant de la scène, augmentant d’une manière significative le nombre de guitares vendues à partir de 1961. Afin d'accélérer la production, les manches sont fabriqués en aluminium et un brevet est délivré par l'INPI[1].
Un deuxième fils de Vincent, André (Dédé, né en 1934) rejoint l’atelier entre temps.
La gamme comporte d’autre part une basse électrique Ohio, une guitare basse électrique à six cordes Solist et un quatrième modèle semi-acoustique, la Star.
Après une tentative d’introduction d’un nouveau modèle à corps plein, la Stevens, et à la suite d’un différent financier, la collaboration avec Major Conn s’arrête en 1965.
Les frères Jacobacci, qui assurent parallèlement la maintenance et le réglage des instruments de nombreux guitaristes professionnels parisiens décident en 1964 de réduire le nombre de guitares produites et de mettre l’accent sur la qualité. Le premier modèle de la nouvelle gamme est la R 1, guitare "thin line" à double découpe.
Apparaissent alors deux modèles de guitares de Jazz, la "Raymond Gimenes", créée pour le guitariste des Guitars Unlimited, suivie par la Sacha Distel. Les premières guitares ne comportent aucune mention de marque, les suivantes la marque « Rogands », contraction anglicisée des prénoms de Roger et André. Il faudra attendre 1966 pour que, à la demande expresse de leurs célèbres clients, les deux frères signent enfin leurs instruments Jacobacci sur la tête.
Le modèle Studio, commercialisé en 1968 à la demande de musiciens de studio, rencontre, grâce à sa polyvalence, un succès immédiat auprès des guitaristes professionnels. À partir de cette date, les guitares sont équipées de micros "Golden Sound" puis "Benedetti" fabriqués par Michel Benedetti (1931-2005). Si la Studio comporte encore des cavités creusées à l’intérieur du corps, la JSB (pour Jacobacci Solid Body) beaucoup plus légère est créé à l'attention des musiciens pour la scène et les tournées.
Parallèlement, les frères Jacobacci produisent des guitares western (notamment des douze cordes), des instruments pour gaucher, des guitares à doubles manches et réalisent certains instruments uniques à la demande de clients, célèbres ou non.
Si un modèle R 2 basse existe, c'est la JB 200 (solid-body), puis sa version remaniée en 1977, la JB 280 qui assureront la solide réputation de la marque parmi les bassistes
Les deux derniers modèles créés sont la JD80, une guitare ‘solid-body’ sortie en 1979 suivie en 1982 de la JJ, une guitare jazz présentant des caractéristiques originales.
L’atelier déménage en 1982 de la rue Duris à la Rue Delaitre, toujours dans le quartier de Ménilmontant. André Jacobacci décède en 1991. Roger Jacobacci prend sa retraite en 1994. Roger Jacobacci est mort dans la nuit du mercredi 28 au jeudi 29 avril 2010 des suites d'une longue maladie.
Au total, près de 10 000 instruments électriques (guitares et basses) auront été fabriqués par les deux frères.
Notes et références
- Brevet n° 1.278.925 demandé le 20/01/1961, délivré le 6/11/1961, « Perfectionnements aux manches de guitares »
Bibliographie
- Marie-Claire Lory, Stanislas Grenet, Marc Sabatier, Marc Touché, avec la collaboration de Pierre Cullaz, Christian Devot et André Sévenier, Guitares Jacobacci, un atelier de lutherie à Paris, 1924-1994, Somogy - Musée des Musiques Populaires, 2007, 240p.
Voir aussi
Le Musée des Musiques Populaires est situé à Montluçon dont un stand est consacré aux guitares Jacobacci.
Liens externes
Catégories :- Fabricant de guitare
- Fabricant de basse
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