Investissement direct étranger

Investissement direct étranger

Investissement direct à l'étranger

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Les investissements directs à l'étranger (ou IDE) sont les sommes d'argent investies (ou reçues) par un pays vers (ou en provenance de) l'étranger (en anglais FDI).

Sommaire

Définition de l'IDE

L'OCDE définit l'Investissement Direct à l'Etranger ainsi : « L’IDE est une activité par laquelle un investisseur résidant dans un pays obtient un intérêt durable et une influence significative dans la gestion d’une entité résidant dans un autre pays. Cette opération peut consister à créer une entreprise entièrement nouvelle (investissement de création) ou, plus généralement, à modifier le statut de propriété des entreprises existantes (par le biais de fusions et d’acquisitions). Sont également définis comme des investissements directs étrangers d’autres types de transactions financières entre des entreprises apparentées, notamment le réinvestissement des bénéfices de l’entreprise ayant obtenu l’IDE, ou d’autres transferts en capital ». Ces derniers incluent notamment les prêts accordés par une maison-mère à sa filiale implantée à l'étranger.

Contrairement aux investissements de portefeuille, les IDE impliquent une prise de contrôle de la part de la firme étrangère. Le seuil à partir duquel le contrôle s'exerce est arbitraire, le FMI utilise une valeur de 10 %.

Évolution des flux d'IDE

L'évolution des flux d'IDE, qui dépend notamment de la stabilité de la terre d'accueil et des perspectives qu'elle semble offrir à terme, reflète en quelque sorte la confiance que portent les investisseurs étrangers dans un pays ou une région.

Les flux d'IDE entre l'Union européenne, les États-Unis et le Japon (flux Nord-Nord) sont les plus importants, même si leurs parts dans le total mondial est plutôt en baisse. Ainsi, on observe ces dernières années une forte augmentation des flux vers l'Asie du sud-est et tout particulièrement à destination de la Chine.

D'une manière générale, le continent africain attire peu d'IDE même si quelques pays comme l'Afrique du Sud, l'Algérie, le Maroc, la Tunisie ou l'Égypte constituent des exceptions. Pour les autres pays africains, l'IDE est essentiellement concentré dans l'industrie extractive.

Les investissements directs, dont les IDE (investissements directs à l'étranger), dits aussi « productifs », servent directement à l'acquisition ou à la création d'entreprises ou à une prise de participation dans une entreprise. Près de 60 % des IDE entrant se concentrent en Amérique du Nord, en Europe et au Japon. Les Pays en développement en appellent donc 40 %. Seulement 7 pays accueillent 65% du stock mondial d'IDE, essentiellement des pays industrialisés, et 30 Etats accueillent 90% des IDE. Les États-Unis recueillent trois fois plus d'IDE que l'ensemble des PVD. La seule véritable rupture de ces dernières années provient de l'émergence foudroyante de la Chine qui devient le deuxième État d'accueil avec 12% du stock mondial.

Les IDE sont le fait de très grandes firmes industrielles (multinationales) ou de services originaires des pays industrialisés.

Les causes de l'explosion des IDE depuis les années 80

  • Les flux internationaux de capitaux ont explosé depuis les années 1980 grâce à la déréglementation. Cette déréglementation des IDE consiste à supprimer un certain nombre de restrictions aux flux entrants d'IDE, tels les TRIMs (trade related investment measures : par exemple, règle d'équilibre du commerce extérieur, règle de contenu local). S'affirme ainsi un renouveau des fonctions de l'État : c'est le développement de l'État mondialisateur, qui s'efforce non seulement de participer à l'internationalisation des firmes nationales, mais qui tente aussi d'attirer les investisseurs étrangers en mettant en valeur l'attractivité du territoire (infrastructures de qualité, présence de districts industriels, qualité de la main d'oeuvre, compétitivité-coût,etc.). C'est alors la fin d'une collusion entre les États et les firmes multinationales qui consistait en un certain protectionnisme qui profitait aux firmes (réduction du risque d'entrants potentiels, avantages du premier arrivé sur le marché (first mover) : "winner takes it all"). Les autres aspects de la déréglementation tels que les privatisations avec le retrait de l'Etat de la sphère productive augmente les IDE entrants et sortants concernant les fusions-acquisitions.
  • Les flux d'IDE explosent également après 85 avec l'essor des IDE européens (notamment allemands) et japonais, en raison de l'appréciation relativement au dollar (il baisse de manière concertée après les accords du Plaza) du mark et du yen, ce qui est favorable à l'internationalisation des firmes allemandes et japonaises. Cela rompt avec la situation des années 60 caractérisées par l'importance des IDE américains en raison d'un écart technologique favorable (l'apogée du fordisme et dépenses élevées de recherche-développement).
  • Cette explosion est portée par l'essor des IDE dans le secteur des services, en raison de la tertiarisation et de la désindustrialisation des pays développés (qui est aussi le résultat en partie des flux d'IDE ayant pour finalité la délocalisation), de la déréglementation de ce secteur (à la suite des négociations commerciales multilatérales de l'OMC et de la déréglementation des services financiers).
  • Les flux d'IDE connaissent un essor considérable avec de nouvelles destinations: les pays émergents (et particulièrement l'extrême-orient) drainent de plus en plus de capitaux, dans le cadre d'une redistribution mondiale des activités productives. Les pays de l'Est deviennent également une nouvelle terre d'accueil attractive avec leur entrée dans l'union européenne, gage de stabilité macro-économique et politique, de réformes institutionnelles et d'une modification des politiques économiques.

Les enjeux de l'IDE

  • Les IDE participent à la construction des avantages comparatifs d'une économie. Il est donc crucial pour les États d'éviter une "déconstruction" de ces avantages comparatifs en favorisant l'ancrage de ces investissements, c'est-à-dire leur durabilité. Cela est possible en incitant à créer des interdépendances entre la firme étrangère et les producteurs locaux (échanges, coopération technologique...).
  • L'IDE est vecteur de transfert de technologie, ce qui est crucial pour le décollage et la remontée des filières vers des productions à plus fort contenu technologique ou de haut de gamme.
  • IDE et emploi :
    • Sources de création d'emploi dans les pays receveurs
    • Sources de destruction d'emploi dans les pays émetteurs (à travers les délocalisations)

Quelques valeurs

En 2002 :

En 2005[1] :

  1. Royaume-Uni : 165 milliards de dollars
  2. États-Unis : 99 milliards de dollars (- 19%)
  3. Chine : 74 milliards de dollars (+ 13 %)
  4. France : 64 milliards de dollars

En 2006 : (CNUCED, 2006)

  • Union européenne = 421 Mds €
  • États-Unis = 136 Mds €
  • Royaume-Uni = 131 Mds €
  • France = 68 Mds €
  • Chine = 54 Mds €
  • Hong Kong = 31 Mds €
  • Singapour = 24 Mds €
  • Italie = 23 Mds €
  • Russie = 22 Mds €
  • Inde = 7 Mds €

Au cours du premier semestre 2006, les firmes multinationales indiennes ont acheté 76 concurrents européens, asiatiques ou américains pour un total de 5,2 milliards de dollars au total[2]. En 2005, les IDE des pays émergents se sont élevés à 117 milliards de dollars soit 17 % du total mondial contre 10 % en 1982[3].

Voir aussi

  • Investment Map Base de données en ligne de l'ONU incluant flux et stocks d'IDE, ainsi que flux commerciaux et informations sur les filiales dans le pays en développement

Notes

  1. Source : 18h.com, n°1861, 16 octobre 2006, [lire en ligne]
  2. D'après une étude de la fédération indienne des chambres de commerce et d'industrie, cité dans « Le groupe indien Tata Steel prêt à racheter le sidérurgiste Corus », Le Monde, 17/10/2006, [lire en ligne]
  3. D'après le rapport annuel sur l'investissement de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement, chiffres cités dans « Le groupe indien Tata Steel prêt à racheter le sidérurgiste Corus », Le Monde, 17/10/2006, [lire en ligne]

Liens externes

Bibliographie

  • (fr) Alain Faujas, « Les pays du Sud deviennent de grands investisseurs », dans Le Monde du 17 octobre 2006, [lire en ligne]
  • Laurent Carroué, Géographie de la mondialisation, Armand Colin, Paris, 2006.
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