- Initiation culturelle
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Initiation
Initiation (lat, initiatio, initiare, initium, « commencement », « entrée », « introduction à la communauté spirituelle »). Celui qui reçoit l'initiation est admis aux activités particulières d'une société, d'une association.
Le terme désigne aussi, de nos jours, toute procédure, action, passage, épreuve, qui transforme le statut d'une personne, social ou spirituel.
Depuis les mystères d'Isis en Égypte, ceux de Déméter à Éleusis en Grèce, jusqu'à la Franc-maçonnerie ou la Rose-Croix de nos jours, en passant par les peuples premiers, chaque espace culturel contient des rites d'initiation.
Sommaire
Initiation dans le langage courant
« Initiatique » est devenu un « mot tiroir » ou un mot à la mode, plus encore qu’initiation car toute épreuve (une longue maladie vaincue, un grave accident, un changement de profession, etc.) peut être considérée comme un vécu initiatique. Cela sous-entend, dans la plupart des cas, être introduit à quelque chose, être éduqué...
Dans leur acception courante, les rites de passage marquent, dans tous les peuples, l'accession à la maturité ou à l'indépendance. Ainsi, le baccalauréat, le permis de conduire, les bizutages à la Fac de médecine, par exemple, sont considérés comme des passages obligés indiquant un changement de statut social.
On évoque aussi couramment une « initiation à l'informatique », au « secourisme », à la « plongée sous-marine », « au vol à voile », etc.
Dans un registre différent, un voyage est parfois jugé « initiatique », parce qu'il amène l'individu vers un lieu ou une culture inconnu, vers un « renouveau », parfois exprimé comme une « renaissance ».
Dans l'antiquité
Cependant, dans son acception ancienne, l'initiation a un sens moins profane, souvent marqué par un rite, ou des symboles, censés provoquer un éveil de la conscience et une autre vision du monde.
- Dans l'antiquité existaient de nombreux cultes dits à « Mystères » tout autour de la Méditerranée. Il y avait, comme l'atteste le conte de les Métamorphoses couramment nommé « L'âne d'or » d'Apulée, ou les textes de Plutarque, lui même prêtre d'Apollon à Delphes, des initiations consacrées entre autres à Isis, ou à Osiris, à Cybèle, Orphée ou Héraclès, etc.
- On y célèbrait aussi Dionysos (le deux fois né) à travers un ensemble de rites souvent spectaculaires ayant pour fonction d'imprégner la personnalité du futur initié et de la préparer au moment de l'initiation, ou à la révélation qu'il allait recevoir. Quelle était la nature de cette initiation et surtout de cette révélation ? On en sait aujourd'hui peu de choses, car le disciple était tenu à garder le secret, (et était censé ne pas parler même sous la torture). Cependant, quelques traits de l'initiation ont percé à travers les ouvrages des philosophes pré-socratiques comme Héraclite ou les mythes développés par Platon.
- Autour de ces maîtres, dont la vie semblait être la mise en pratique de leurs idées, la jeunesse dorée de l'Antiquité se regroupait, en quête de connaissance. Puis, pour parfaire leur « chemin », il n'était pas rare qu'ils voyagent à travers le bassin méditerranéen passant d'une initiation à une autre, en quête de perfectionnement et d'épreuves. Cependant, si l'initation reste liée aux mythes qui façonnaient l'Antiquité, ceux-ci n'en construisent pas moins, encore aujourd'hui, notre personnalité.
- L'initié vivait, par exemple, la mort d'Osiris et sa résurrection, la quête d'Isis, celle d'Orphée dans son corps et sa conscience. Ces phénomènes que la religion considère comme véritables étaient semblables dans les Écoles des Mystères à des stades de découverte intérieure et de transformations censées conduire le disciple ou l'élève de son état actuel à un état de conscience plus élevé.
Le rite initiatique et la notion de Tradition
Par Tradition on désigne un savoir immémorial, absolu, auquel l'initié pourrait alors se relier. Ce « trésor » de la Tradition serait ainsi le maillon qui relie chaque initié à ses prédécesseurs, à ses initiateurs depuis l'origine des temps.
Différents types d'initiations
L'initiation en Franc-Maçonnerie
En Franc-maçonnerie, un grade, parfois appelé Degré par extension du mot désignant le niveau rituélique d'une tenue à celui des participants qui y sont admis, est conféré à un frère ou à une sœur par des maçons de sa Loge possédant eux-mêmes ce grade. Cette cérémonie se tient au degré du grade conféré. Le mot initiation est réservé à la première cérémonie, elle-même précédée d'un minutieux processus d'enquête, celle qui fait passer la personne candidate du statut de profane à celui du premier grade : Apprenti. Une partie de l'initiation maçonnique se déroule dans le cabinet de réflexion.
Le grade maçonnique détenu par un maçon est une balise qui indique le chemin parcouru dans sa progression initiatique, chemin prouvé par des travaux présentés au sein de sa Loge et par un vote de la Loge. Il n'est surtout pas le label d'une qualité humaine qui serait prétendument supérieure. Les maçons sont censés se considérer comme des apprentis permanents, des cherchants, c'est-à-dire comme des hommes ou des femmes animés du désir de perfectionnement. Selon les rites maçonniques, il existe différentes échelles de grades dans la progression d'un maçon.
L'initiation rosicrucienne
Le rosicrucianisme - malgré la diversité de ses regroupements - se fonde sur l'idée d'une appréhension progressive d'un état d'éveil recherché (celui de Rose-Croix). D'après la terminologie rosicrucienne, ce degré ultime est un état de réalisation de soi.
L'initiation dans la Kabbale juive
Le système mystique de la Kabbale juive, tradition ésotérique et exégèse de la Torah, comporte également une dimension initiatique. Bien que cette initiation puisse se passer dans le cadre d'un enseignement reçu par des élèves auprès d'un Rabbin kabbaliste, celle-ci ne consiste pas en des grades particuliers et bien définis comme dans la Franc-Maçonnerie ou le rosicrucianisme mais davantage dans la capacité qu'a l'élève à pénétrer les secrets que renferment la Torah et de la lumière qu'il en reçoit. Ceci est exprimé, dans la Kabbale, par le principe du Pardes. (voir l'article Pardès)
L'initiation dans la Théosophie, selon Alice Bailey
Selon l'appréciation du mouvement occultiste de la Théosophie moderne, l'initiation consiste en une progression vers une forme graduée de « sainteté ». Dans une perspective clairement mystique, proche de l'idée de l'initiation dans la Kabbale dont la Théosophie moderne s'inspire sans doute en partie. La notion de degrés initiatiques qui paraissait différer en fonction des auteurs de la galaxie théosophique, est maintenant solidement établie en 9 degrés d'initiés depuis les travaux de la Théosophe Alice Bailey. Pour en savoir plus :(voir l'article Initiation (Théosophie))
A propos de l'acception ésotérique
Le terme Initiation, dans son acception ésotérique désigne celui qui progresse dans son émancipation personnelle et spirituelle. L'apprenti, l'aspirant, reçoit, par le biais de son maître ou instructeur, le contact avec une force au contact de laquelle il recevrait une connaissance spécifique dépendant de son niveau de compréhension. Lorsqu'il réussit son initiation, l'apprenti peut alors être considéré comme un initié.
Or, cette progression se fait par le biais d'une échelle de cheminement qui comporte différents stades appelés généralement degrés, (ou grades) initiatiques. L'apprenti, (ou l'Aspirant) qui aura passé avec succès telle ou telle initiation sera considéré comme initié de tel ou tel degré. On retrouve cette terminologie de l'initiation dans un grand nombre de sociétés ésotériques et groupements occultistes comme la Franc-maçonnerie, le rosicrucianisme ou la doctrine théosophique. Ainsi, au fil de sa compréhension des enseignements ésotériques de la doctrine auquel il appartient, l'apprenti (ou l'Aspirant) chemine progressivement de degré en degré jusqu'à obtenir l'équivalent du degré de son maître ou instructeur, voire de le dépasser.
Liens externes
Bibliographie
- Walter Burkert, Les cultes à Mystères dans l'antiquité, Belles Lettres, 2003, ISBN 2251324364.
- Alain Moreau, Mythes grecs II : L'initiation. Montpellier : Service des Publications de l'Université Paul Valéry - Montpellier III, 2004, 279 p.
- L’initiation. Tome I : Les rites d’adolescence et les mystères. Actes du colloque international de Montpellier 11-14 avril 1991 organisé par le SEMA. Études rassemblées par Alain Moreau, Montpellier : Publications de l’Université Paul Valéry - Montpellier III, 1992, 326 p.
- L’initiation. Tome II : L’acquisition d’un savoir ou d’un pouvoir. Le lieu initiatique. Parodies et perspectives. Actes du colloque international de Montpellier 11-14 avril organisé par le SEMA. Études rassemblées par Alain Moreau, Montpellier : Publications de l’Université Paul Valéry - Montpellier III, 1992, 320 p.
- Rudolf Steiner, L'Initiation ou Comment acquérir des connaissances sur les mondes supérieurs ?, GA n°10, Éditions Anthroposophiques Romandes, Genève, 1992, traduction de Georges Ducommun, ISBN : 2-88189-106-3
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