- Initiation chrétienne
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L'initiation au christianisme comprend trois sacrements: baptême, chrismation et eucharistie.
Ces trois rites sont d'ailleurs donnés en même temps dans les traditions liturgiques orientales. Comme toute véritable initiation, cependant, elle ne se limite pas à cet aspect rituel extérieur, mais consiste en un véritable rite de passage, une expérience effective de transformation de l'identité. Toutes les traditions chrétiennes ne reconnaissent pas cet aspect de la formation chrétienne, soit parce que certaines ne connaissent pas de sacrements (comme en général les Protestants) soit parce qu'elles n'y attachent pas d'importance ou même méconnaissent l'aspect ésotérique du christianisme. Le fait que la grande majorité des baptêmes se fassent sur des nouveau-nés est pour beaucoup dans cette méconnaissance.
Les "sacrements" sont des "mystères", ce terme grec ayant été traduit par celui de "sacrement" dans l'Occident latin. Le christianisme n'est-il pas, à certains égards, un culte à mystères ?
Dans le paléochristianisme, la "discipline de l'arcane" est un aspect de cette notion d'initiation chrétienne.
Dans le cadre du christianisme d'empire, la littérature des apophtegmes, avec son insistance sur la parole de maître à disciple, permet aussi de voir comment elle fonctionne.
Critique du point de vue précédent : Révélation contre initiation
Certains chrétiens récusent un quelconque aspect ésotérique de leur religion. La religion chrétienne serait en effet exotérique par nature : les sacrements sont les signes tangibles de la grâce de Dieu qui s'offre aux chrétiens, de manière mystérieuse (parce que cela dépasse la raison humaine), mais ouvertement offerte à tous, venue d'en-haut. Le mystère chrétien n'est donc pas à comprendre avec le même sens que celui d'un culte à mystères : il s'agit d'une réalité qui n'est pas seulement une connaissance (gnose). Elle dépasse l'entendement et s'offre tout de même à la compréhension et à la vie du chrétien.
L'initiation chrétienne, au sens proprement chrétien, ne serait donc pas à prendre comme un parcours du bas vers le haut (de "non initié" à "initié", selon ce que veut l'ésotérisme) mais au sens de la compréhension et de l'adhésion par la foi à cette croyance que Dieu se révèle et se donne, par amour, à l'homme de bonne volonté et même au nouveau-né (du haut vers le bas)[1].
Réponse: on trouvera une réponse à cet argument dans la page de discussion de cette page.
Bibliographie
- P.M. Gy, « La notion chrétienne d'initiation », La Maison-Dieu, 132 (1977), 39-44
- J-M Verlinde, "Le christianisme au défi des nouvelles religiosités", P.de la Renaissance 264 (2002)
Textes patristiques sur l'initiation chrétienne
- Clément d'Alexandrie, Protr. 12, 118-120; Paed. I, 5, 26
- Origène, In Jud. hom. 5, 6; C. Cels. III 50
- Tertullien, Apol. 7, 7
Notes
- Joseph-Marie Verlinde, Les impostures antichrétiennes, Presses de la Renaissance; M. Redon, Pastorale, sectes et nouvelles croyances, Conférence épiscopale de France, SNOP du 2 juillet 1999 et La Documentation Catholique du 3 octobre 1999, n° 2211, pp. 839-841
Catégories :- Christianisme
- Initiation chrétienne
- Culte et liturgie chrétiens
- Ésotérisme
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