- Inerrance biblique
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En théologie chrétienne, l’inerrance biblique (ou simplement inerrance) est une position doctrinale, la croyance en ce que la Bible ne comporte aucune erreur dans sa forme originelle (manuscrits d'origine), tant en ce qui concerne l'autorité du texte en matière de foi et de vie du croyant qu'au sujet de l'authenticité du texte et des détails scientifiques, historiques et géographiques. Ceci implique que l'intention des auteurs de chacun des textes suivait la volonté de Dieu, mais également que Celui-ci a spécialement veillé à leur éviter toute erreur dans leurs affirmations factuelles.
Cette doctrine est principalement soutenue par des mouvements fondamentalistes au sein du protestantisme évangélique, dont plus de deux cents représentants, parmi lesquels des théologiens reconnus (des courants conservateurs et au sein de l'Église réformée et presbytérienne ainsi que des dénominations luthérienne et baptiste), signèrent la Déclaration de Chicago sur l'inerrance biblique en 1978.
La Déclaration de Chicago ne suppose pas nécessairement qu'une interprétation traditionnelle de la Bible, en particulier, serait sans erreur. Plutôt, elle donne primauté à la recherche de l'intention de l'auteur de chaque texte, et s'engage à ce qu'une affirmation factuelle soit comprise ou reçue en fonction de ce qu'il soit possible de déterminer ou de supposer que l'auteur avait l'intention de communiquer une affirmation factuelle. Même si elle concède qu'il est impossible de connaître l'intention des auteurs originels, et qu'il y a d'autres sortes de littérature dans la Bible que des affirmations factuelles, la Déclaration réaffirme quand même l'authenticité de la Bible dans son entièreté en tant que Parole de Dieu. Les défenseurs de la Déclaration de Chicago s'inquiètent de ce qu'accepter une erreur dans la Bible dresse une pente glissante qui entraînerait in fine le refus à la Bible de toute valeur supérieure à n'importe quel autre livre : « L'autorité de l'Écriture est inévitablement mise à mal si cette inerrance divine totale est d'une quelconque manière limitée ou ignorée[1], ou rendue relative à une vision de la vérité contraire à celle de la Bible ; et de telles erreurs provoquent de sérieuses pertes, tant à l'individu qu'à l'église. »
Le concept est aussi employé par l'Église catholique romaine dans un sens restreint : les Saintes Ecritures ne contiennent pas d’erreur en matière de foi. La constitution conciliaire «Dei Verbum» promulguée par le Concile Vatican II rappelle que la Révélation traduit la volonté qu’a Dieu de se faire connaître aux hommes tout au long de l’histoire du peuple élu, par la parole des prophètes et d’une manière totale dans la personne de Jésus-Christ.
L'Église ne se prononce pas sur les domaines scientifiques, hormis celui de l'historicité des quatre évangiles qui nous transmettent fidèlement ce que Jésus a fait et enseigné (chapitre V).
Mais l'Église catholique admet l'existence de styles littéraires, nécessaires à bien connaître, pour interpréter correctement les Écritures :
- « Cependant, puisque Dieu, dans la Sainte Écriture, a parlé par des hommes à la manière des hommes, il faut que l’interprète de la Sainte Écriture, pour voir clairement ce que Dieu lui-même a voulu nous communiquer, cherche avec attention ce que les hagiographes ont vraiment voulu dire et ce qu’il a plu à Dieu de faire passer par leurs paroles. Pour découvrir l’intention des hagiographes, on doit, entre autres choses, considérer aussi les « genres littéraires ». Car c’est de façon bien différente que la vérité se propose et s’exprime en des textes diversement historiques, ou prophétiques, ou poétiques, ou même en d’autres genres d’expression. Il faut, en conséquence, que l’interprète cherche le sens que l’hagiographe, en des circonstances déterminées, dans les conditions de son temps et de sa culture, employant les genres littéraires alors en usage, entendait exprimer et a, de fait, exprimé. » (Chap III)
Pour autant, il serait insuffisant de parler de "style poétique" pour rendre compte par exemple des premiers chapitres de la Genèse (sous entendant que ce n'est que mythe ou légende). Sans pour autant prétendre être une description scientifique au sens moderne du terme, pour un catholique la Bible contient bien certaines vérités historiques révélées.
Notes et références
- Note du Traducteur : on peut aussi comprendre « méprisée »
Voir aussi
- Créationnisme
- Création (théologie)
- Position de l'Église catholique sur la théorie de l'évolution
- Quatre sens de l'Écriture
- Variantes textuelles du Nouveau Testament
Lien externe
- Première déclaration de Chicago sur l'inerrance biblique, 1978
- Réponse de la Commission biblique Pontificale 30 juin 1909, à la question "Quelles sont les vérités fondamentales que nous révèle l’Ecriture Sainte ? ", sur le caractère historique des premiers chapitres de la Genèse (cf. Denzinger 2123/ = DS 3514)
- Texte de la constitution dogmatique Dei Verbum 1965
Catégories :- Théologie évangélique
- Doctrine et théologie catholiques
- Bible
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