- Hôtel De Saint-Florentin
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Hôtel de Saint-Florentin
L’hôtel de Saint-Florentin (dit aussi hôtel de Talleyrand-Périgord) se situe à Paris (1er arrondissement), au 2 rue Saint-Florentin. Formant l'angle entre cette rue et la rue de Rivoli, il occupe l'angle nord-est de la place de la Concorde.
Lorsqu'il imagina le plan d'ensemble de la future place Louis XV (qui devait être rebaptisée ultérieurement place de la Concorde), Ange-Jacques Gabriel avait imaginé, de part et d'autre des deux vastes bâtiments à colonnades encadrant la rue Royale, d'édifier deux hôtels symétriques dont il avait esquissé le gabarit et les façades. Une obligation de symétrie architecturale fut édictée par lettres patentes du 21 juin 1757 et du 30 octobre 1758.
Lorsque Louis Phélypeaux (1705-1777), comte de Saint-Florentin et futur duc de La Vrillière, secrétaire d'État à la Maison du Roi de 1749 à 1775, s'adressa en 1767 à Jean-François-Thérèse Chalgrin pour construire son hôtel parisien, sur un terrain qui avait appartenu au financier Samuel Bernard, l'architecte suivit de près les dessins de Gabriel pour établir la façade sur la rue de Rivoli. Les travaux furent achevés en 1769.
À la mort du comte de Saint-Florentin, l'hôtel passa au duc de Fitz-James puis, en 1787, à la duchesse del Infantado. En 1793, on y établit la section des Tuileries de la manutention de salpêtre. L'ouverture de la rue de Rivoli l'amputa de son jardin.
En 1812, l'hôtel fut acheté à Joseph de Hervas par Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord pour la somme de 500 000 francs dont 70 000 francs en numéraire et le reste par extinction d'anciennes créances. Il s'installa à l'entresol cependant que la duchesse de Dino occupait le deuxième étage.
En 1814 et 1815, l'hôtel de Saint-Florentin, mis un temps à la disposition du tsar Alexandre Ier de Russie, fut le cadre des tractations menées par Talleyrand en vue du retour des Bourbons. C'est là que Talleyrand mourut en 1838.
L'hôtel fut aussitôt acquis, en juillet 1838, par James de Rothschild qui le paya 1,2 million et en fit, selon le mot de Henri Heine, le « Versailles de la ploutocratie parisienne ». Celui-ci y loua un appartement à l'entresol à la princesse de Lieven, par qui il demeura un lieu d'influence politique et diplomatique.
Dans les années 1860-1870, Alphonse de Rothschild y fit effectuer d'importantes transformations par les architectes E. Petit et Léon Ohnet. Il y fit notamment remonter des décors provenant du pavillon construit à Louveciennes pour Madame du Barry par Claude-Nicolas Ledoux. Ces boiseries ont été sculptées par Métivier et Feuillet.
Après la Seconde Guerre mondiale, l'hôtel fut loué en 1948 par la famille Rothschild au gouvernement des États-Unis qui y installa en 1949 le George C. Marshall Center, destiné à gérer le plan Marshall pour la reconstruction de l'Europe, dont le directeur pour l'Europe, Averell Harriman, avait installé son bureau dans le Salon de l'Aigle. L'hôtel accueillit également la première mission américaine auprès de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN). L'hôtel fut acheté par les États-Unis le 14 novembre 1950. L'étage noble de l'aile sud rappelle la mémoire de George C. Marshall. L'hôtel abrite divers services de l'ambassade des États-Unis en France. La section consulaire y est restée plusieurs années mais a vidé les lieux au printemps 2007.
Récemment, l'hôtel, classé comme monument historique en 1981, a été soigneusement restauré grâce notamment à la fondation américaine World Monuments Fund Europe et France.
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