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Hévéa Feuilles d’hévéa
(Hevea brasiliensis)Classification classique Règne Plantae Sous-règne Tracheobionta Division Magnoliophyta Classe Magnoliopsida Sous-classe Rosidae Ordre Euphorbiales Famille Euphorbiaceae Genre Hevea Nom binominal Hevea brasiliensis
(Willd. ex A.Juss.) Müll.Arg., 1865Classification phylogénétique Ordre Malpighiales Famille Euphorbiaceae D'autres documents multimédia
sont disponibles sur CommonsL’hévéa (Hevea brasiliensis) est une espèce d’arbres, du genre Hevea de la famille des Euphorbiaceae. On en extrait un latex qui est utilisé pour être transformé en caoutchouc.
Sommaire
Description
Dans son milieu naturel en Amazonie, l’Hevea brasiliensis est un arbre pouvant atteindre fréquemment plus de 30 m de hauteur pour une circonférence de 1 m. L’hévéa a une écorce vert grisâtre. Les feuilles sont composées de trois folioles disposées à l’extrémité d’un pétiole. L’hévéa perd ses feuilles et les renouvelle chaque année. Elles se forment périodiquement, par étage à l’extrémité des unités de croissance. Les fleurs sont petites, jaunes clair et rassemblées en grappes. Les fruits sont composés d’une capsule à trois loges contenant chacune une graine de 2 cm environ, ovales, de couleur brune décoré de tâches blanchâtres. On dit de ce fruit qu’il est déhiscent[1].
Le tissu laticifère
Le tissu laticifère se retrouve dans toutes les parties de l’arbre, des racines aux feuilles, en passant par l’écorce du tronc, siège de l’exploitation du latex chez l’hévéa. Les vaisseaux laticifères se développent en manchons concentriques dans le liber (écorce tendre) qui contient également les vaisseaux conducteurs de la sève élaborée, le phloème. Les vaisseaux laticifères s’anastomosent de façon à former un réseau continu à l’intérieur de chaque manchon. Les cellules qui composent les vaisseaux laticifères sont vivantes et possèdent tous les organites (noyau, mitochondries, plastes etc,) nécessaires à leur fonctionnement.
Le latex
Le latex est différent de la sève ; celle-ci assure la distribution de l’eau, des sels minéraux ou des sucres alors que le latex est plutôt impliqué dans les mécanismes naturels de défense de l’arbre. Il circule dans un réseau distinct de vaisseaux : les canaux laticifères. Comme la résine, il suinte lors d’une éventuelle blessure de la plante et forme en séchant une barrière protectrice. Le latex récolté par saignée est le cytoplasme, c’est-à-dire le contenu liquide, des cellules laticifères. Il est composé d’une suspension de particules de caoutchouc, mais également d’organites comme les lutoïdes. En revanche, les noyaux et les mitochondries demeurent attachés aux parois des cellules, assurant ainsi le renouvellement du latex après récolte. Les particules de caoutchouc représentent 25 à 45 % du volume du latex et 90 % de la matière sèche.
Distribution
Cette espèce est originaire de la grande forêt amazonienne :
Sa culture a été répandue dans toutes les régions tropicales, notamment dans le Sud-Est asiatique (Thaïlande, Malaisie, Indonésie, Viêt Nam, Inde, Sri Lanka, Chine, etc.), ainsi qu’en Afrique (Nigeria, Libéria, Cameroun, Côte d’Ivoire). Elle s’étend sur 8,3 millions d’hectares environ.
L'exploitation de l'hévéa
Le latex se récolte par saignées sur l’écorce du tronc de l’hévéa. Au moyen d’un couteau spécifique, les saigneurs pratiquent une légère entaille en descendant sur la moitié ou le tiers de la circonférence du tronc. La saignée débute en général à environ 1,50 m de hauteur, lorsque les arbres ont atteint 50 cm de circonférence à 1 m de hauteur. À chaque saignée, l’encoche est ravivée en découpant une fine lamelle d’environ 2 mm d’épaisseur, sur toute la profondeur de l’écorce. Il est toutefois important de ne pas toucher le cambium (assise génératrice du bois) car cela provoque des cicatrices. Les saignées ont lieu périodiquement. Il existe des systèmes plus ou moins intensifs, allant de la saignée deux jours sur trois à la saignée hebdomadaire, la fréquence la plus courante étant tous les deux jours. Lorsque toute l’écorce du côté exploité (appelé panneau) a été consommée, on passe sur le panneau suivant. Cela a lieu après 6 ans en général. Lorsque toute l’écorce basse a été utilisée, on peut pratiquer la saignée haute, remontante. Cette dernière, bien que délicate est très productive. Elle se pratique en quarts de spirales et peut durer ainsi au moins 4 ans. Il est alors possible de recommencer la saignée basse sur l’écorce déjà saignée qui se sera entretemps régénérée. L’arbre peut ainsi produire du latex à partir de l’âge de 5 ans et pendant 30 ans environ. Cependant, dans de nombreuses région et en particulier en Thaïlande, premier pays producteur, la tendance est au raccourcissement des cycles, avec une exploitation sur moins de 20 ans.
À l’issue de sa période d’exploitation, l’hévéa est abattu pour être replanté. Les progrès de la recherche permettent de procéder à ces replantations avec un matériel végétal beaucoup plus performant.
Le latex, en sortant de l’entaille, coule dans la tasse pendant quelques heures. Puis l’encoche se bouche par coagulation du latex et l’écoulement s’arrête. La récolte peut se faire sous forme liquide (on parle de récolte en latex) si on procède juste après la saignée, ou solide si on laisse le latex coaguler dans la tasse (récolte en coagulum). En cas de récolte sous forme liquide, on peut ajouter un peu d’ammoniac pour empêcher la coagulation précoce. À l’inverse, le processus de transformation post-récolte démarre par l’ajout d’un peu d’acide (formique en général) pour faire coaguler le latex.
Aspects économiques
L’Asie est la principale région productrice de caoutchouc naturel (95 % du total mondial). La production mondiale est estimée à 9,7 millions de tonnes environ, dont trois pays, Thaïlande, Indonésie et Malaisie, représentent près des trois quarts.
C’est au Libéria que se trouve la plus vaste plantation d’hévéas au monde : 48 000 hectares, qui sont la propriété de Firestone, le géant américain du pneu.
Les chercheurs de l'Institut Fraunhofer à Aix-la-Chapelle (Allemagne) espèrent réaliser d'ici à cinq ans des pneumatiques en caoutchouc de pissenlit. "Pendant la seconde guerre mondiale, le pissenlit avait déjà été utilisé à cette fin, mais s'était avéré bien moins productif que l'hévéa. Et pour cause: le latex issu du pissenlit coagule spontanément et rapidement en caoutchouc, ce qui rend difficile sa récolte. Mais les chercheurs allemands sont parvenus à créer des pissenlits transgéniques dans lesquels l'enzyme à l'origine de la coagulation a été désactivée. Résultat: des rendements de 4 à 5 fois plus élevés. Entre 500 et 1000 kg de latex pourraient ainsi être produits par hectare de pissenlits. Non allergène, ce latex pourrait donc se substituer à celui qui est issu de l'hévéa, dont la culture est gravement menacée par un champignon." (extrait de la revue Science et Vie, novembre 2009, p. 36). Il est à rappeler que souvent, par le passé, on employait des engagés ou coolies sur les plantations d'hévéa, ce qui expliquel'importance de l'engagisme, par exemple, en Malaisie.
Notes et Références
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Référence Flora of China : Hevea brasiliensis (en)
Référence Catalogue of Life : Hevea brasiliensis (Willd. ex A.Juss.) Müll.Arg. (en)
Référence Tela Botanica (La Réunion): Hevea brasiliensis (Willd. ex A. Juss.) Müll.Arg. (fr)
Référence Tela Botanica (Antilles) : Hevea brasiliensis (Willd. ex A. Juss.) Müll. Arg. (fr)
Référence ITIS : Hevea brasiliensis (Willd. ex Adr. Juss.) Muell. Arg. (fr) ( (en))
Référence NCBI : Hevea brasiliensis (en)
Référence GRIN : espèce Hevea brasiliensis (Willd. ex A. Juss.) Mull. Arg. (en)Bibliographie
- http://www.cirad.fr/fr/web_savoir/curieux/brochures/hevea/index.php
- International Rubber Research and Development Board (IRRDB). http://www.irrdb.com/default.asp
- International Rubber Study Group (IRSG). http://www.rubberstudy.com/
- Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le développement (Cirad).
- Unités de Recherche Cirad : - Fonctionnement et pilotage des écosystèmes de plantations http://www.cirad.fr/ur/ecosystemes_plantations - Performance des systèmes de culture des plantes pérennes http://www.cirad.fr/ur/systemes_de_perennes - Ingénierie des agropolymères et technologies émergentes (UMR Iate) http://www.montpellier.inra.fr/umr-iate/
- Compagnon, P. 1986. Le Caoutchouc Naturel. Biologie - Culture - Production. Maisonneuve et Larose éditeurs. 595 p.
Catégories :- Euphorbiaceae
- Flore (nom vernaculaire)
- Arbre tropical
- Arbre en Amérique du Sud
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