- Hunayn ibn Ishaq
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'Hunayn ibn Ishaq (حُنَين بن إسحق) ou Abou Zayd Hunayn ibn Ishaq al-Ibadi (809-873) était un médecin de religion chrétienne nestorienne, connu pour ses traductions du grec vers le syriaque, la langue de culture de sa communauté religieuse et l'arabe. Il était surnommé « maître des traducteurs ».
Sommaire
Biographie
Originaire d'Al-Hira (Bas-Euphrate), il est d'ethnie arabe, fils d'un pharmacien nestorien, et devient ultérieurement lui-même diacre de l'Église nestorienne de Mésopotamie. Il quitte sa petite ville à son adolescence, pour s'installer dans la ville de Bagdad, où il suit des études de médecine sous Ibn Massawayh, un persan chrétien. Il fait ensuite un voyage de deux ans qui le mène à Alexandrie, puis, il séjourne quelque temps à Basra avant de revenir à Bagdad, vers 826. Il entreprend de traduire des ouvrages médicaux grecs en arabe. Il traduit entre autres Dioscoride et Galien.
En 830, il devient responsable de la Maison de la sagesse (Bayt al-Hikma), une université abbasside, dont l'une des missions était de traduire des ouvrages grecs[1]. Il traduit, avec l'aide de son fils Ishâq et son neveu Hubaysh et d'autres spécialistes moins connus comme Étienne ibn Bâsil, Musâ ibn Khalid et Yahyâ ibn Hârûn[2], une centaine de livres. Il révise les œuvres de Platon, Ménélas, Aristote, Apollonius, Alexandre d'Aphrodise, Artémidore et Hippocrate[3]. Son œuvre de traduction touche de nombreux domaines, des mathématiques à l'Ancien Testament, en passant par la logique.
Outre son travail de traduction, il a écrit plusieurs traités sur la médecine et les diverses matières qui s'y rapportent, comme Kitab al masa'il fî tibb (Livre des questions sur la médecine) qui était un livre de référence dans le monde médical du Moyen Âge. Il a aussi rédigé un traité d'ophtalmologie qui a fait autorité dans le monde médical jusqu'au XVe siècle. Il a également travaillé sur l'odontologie (prophylaxie et thérapie des dents). Son livre Les questions sur l'œil, qui était un petit traité sur la prophylaxie et la thérapie des dents, a été traduit en latin, en 1279 à la demande de Charles d'Anjou[4].
Hunayn et le calife
Il est également célèbre pour son éthique en tant que médecin. C'est le premier à avoir prêté un serment médical. Le calife Jafar al-Mutawakkil lui aurait demandé en échange d'une grande somme d'argent de préparer un poison pour qu'il puisse se débarrasser de l'un de ses ennemis. Mais Hunayn refuse la demande en lui disant :
« Ma Science ne porte, écrit-il, que sur les substances bénéfiques ; je n’en ai pas étudié d’autres. Deux choses m’ont retenu de préparer le poison mortel : ma religion et ma profession. La première m’enseigne que nous devons faire du bien même à nos ennemis, et à plus forte raison à nos amis. Quant à ma profession, elle a été instituée pour le plus grand bénéfice de l’humanité, dans le but exclusif de guérir et de soulager. En outre, comme tous les médecins, j’ai juré de ne donner à personne aucune substance mortelle[5]. »
Prenant cela comme une provocation, le calife l'emprisonne et menace de l'exécuter s'il n'accepte pas de préparer ce poison. Comme il refuse toujours d'obéir aux ordres, le calife décide finalement de le libérer de prison et de le récompenser en lui offrant une grande somme d'argent pour son intégrité morale. Il sert ensuite le calife comme médecin personnel.
La vie et l'œuvre d'Hunayn ibn Ishaq sont connues par son autobiographie écrite sous forme de lettres à Ali ibn Yahya. Elles ont été traduites en allemand par G. Bergestrasser, Leipzig, 1925.
Notes et références
- VIIIe ‑ Xe siècle. Dominique Sourdel, L'État impérial des califes abbassides :
- Ahmed Djebbar dans L'âge d'or des sciences arabes, Actes Sud, IMA, 2005.
- Encyclopædia Universalis, Dictionnaire de l'Islam, p. 569
- Marc Bergé, Les Arabes, p. 365-366.
- Le médecin, technicien ou magicien
Lien externe
- Biographie par Fred Aprim sur nestorian.org.
Catégories :- Médecin arabe
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- Traducteur vers l'arabe
- Traducteur syriaque
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