Horia Sima

Horia Sima
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Horia Sima, dans les années 1940.

Horia Sima, né le 3 juillet 1907 à Făgăraș, décédé le 25 mai 1993, est un politicien fasciste roumain. Après 1938, il fut le deuxième et dernier président du parti d'extrême-droite Garde de fer (Garda de Fier) et du mouvement paramilitaire connu également sous le nom de « Mouvement Légionnaire » (Mișcarea Legionară).

Sommaire

En Roumanie

Sima est né près de Făgăraș, en Transylvanie, en Autriche-Hongrie. Entre 1926 et 1932, il étudie à la faculté des lettres et de philosophie de l'université de Bucarest. Il commene ensuite à travailler dans un lycée comme professeur de logique et de philosophie. En octobre 1927, il rejoint la Garde de Fer qui venait de se former et devient responsable pour la région du Banat.

Sima devient commandant de la Légion après que le fondateur et le chef de la Garde Fer, Corneliu Zelea Codreanu, eut été emprisonné. La tension ne cesse de monter après qu'une série de membres de la Garde de Fer eurent été assassinés, y compris Codreanu (qui est tué en prison), à la fin novembre 1938. En février de 1939, Sima peut s'enfuir en Allemagne en passant par la Hongrie[1]. En été de la même année, il revient pour préparer et mener à bien l'assassinat du premier Ministre roumain, Armand Călinescu, le 21 septembre 1939. Le 4 juillet 1940, il rejoignit le cabinet de Ion Gigurtu comme ministre des Cultes et des Beaux-Arts, à côté de deux autres membres de la Garde de Fer, mais il démissionna quatre jours plus tard.

En septembre de 1940, le Roi Carol II abdiqua et la Garde de Fer entra dans une alliance tendue avec le général Ion Antonescu (l'État national Légionnaire). À ce moment, Sima put revenir d'exil comme vice-premier Ministre du gouvernement et Commandant du Mouvement Légionnaire, nazi et paramilitaire. Les cessions de territoires par la Roumanie à l'été 1940 lui offrirent un prétexte pour susciter une énorme vague de mouvements xénophobes et antisémites, fondés sur les frustrations des Roumains. Comme membre du gouvernement, Sima lança une série de violents pogroms, d'assassinats et de confiscations visant les Juifs et les politiciens rivaux.

En janvier 1941, pendant la rébellion des Légionnaires, Antonescu somme Adolf Hitler de choisir entre l'aile militaire du gouvernement roumain et la Garde de Fer. Après qu'Hitler se fut prononcé en sa faveur et contre la Garde, Antonescu chassa la Légion du gouvernement.

Exil

Avec l'accord tacite d'Antonescu influencé par Hitler, Sima peut quitter la Roumanie pour l'Allemagne (février 41), où il est d'abord assigné à domicile à Berkenbrück, près de Berlin, pendant deux ans (février 1941- décembre 1942)[2]. Pendant ce temps, les autorités roumaines le condamnent à mort par contumace, pour être sûres que son exil soit permanent. Fin 1942, il parvient à s'échapper d'Allemagne. Ion Antonescu, au courant de son évasion, craint qu'il ne revienne en Roumanie pour le renverser. Menaçant Hitler de retirer ses armées du front, il lui demande de retrouver le fugitif. Apprécié par Mussolini, Sima a trouvé refuge à Rome. Hitler somme Mussolini de lui livrer le prisonnier. Le 16 décembre, il est donné à la Gestapo par la police de Rome sous les ordres de Ciano. Il est alors ramené à Berlin, mis aux arrêts et interrogé pendant un mois (26 décembre-26 janvier), puis transféré à Buchenwald (26 janvier-avril 1943), mais dans une section confortable du camp de concentration, créée pour les membres de la Garde de Fer, puis à Oranienbourg (avril 1943 au 23 août 1944) [3].

Pendant son internement, Sima doit faire face à la contestation de plusieurs groupes de Légionnaires. Ces derniers prennent leurs distances avec la politique de Sima, déclarant qu'ils n'approuvent la manière dont il a dirigé le pays et le mouvement et commencent à demander l'arbitrage des Allemands. Ce devait être le début d'une fracture qui existe encore chez les héritiers politiques de la Garde de fer.

Après que la Roumanie a changé de camp dans la Seconde Guerre mondiale et rejoint les Alliés en août 1944, Sima est libéré et finit par constituer à Vienne un gouvernement fantoche pro-nazi en exil. Au moment où l'offensive soviétique s'avère imminente, il s'enfuit à Altaussee sous le nom d'emprunt de Josef Weber. En avril 1945, quand la ville est menacée par les troupes américaines, Sima fuit avec sept camarades et rejoint un groupe de guérilla dirigé par Skorzeny, leur but étant d'établir une ligne de résistance dans le Dachauergebirge. Mais quand ils se rendent compte que les troupes d'occupation sont américaines et non russes, ils décident de dissoudre le groupe. Par peur d'être livrés aux Soviétiques par les Américains, Sima et deux camarades passent dans la clandestinité et traversent pendant six mois l'Allemagne pour atteindre Fribourg. En octobre 1945, voyant que les Américains ne livrent pas les anciens Légionnaires aux Soviétiques, ils décident d'abandonner la clandestinité et d'organiser des comités d'aide aux réfugiés roumains. La clémence des Américains s'explique par le fait que les Légionnaires avaient passé la guerre en camps de concentration et n'avaient combattu que les Soviétiques et pas eux-mêmes[4]. Vivant à Paris, en Italie, puis finalement dans l'Espagne franquiste, il est encore une fois condamné à mort en Roumanie en 1946. En même temps, ses activités en Allemagne et Roumanie aont attiré sur lui l'attention de la police criminelle.

Pendant le temps de son exil, Sima essaie de nouer des relations avec les principales idéologies anticommunistes, insistant sur la fidélité de la Garde envers le Monde libre. Le parti se consacre à dénoncer ce qui se passe à l'intérieur de la Roumanie communiste, mais n'obtient jamais le statut de voix importante au sein de la Diaspora roumaine.

Il meurt à Madrid et est enterré à côté de sa femme Elvira Sima à Torredembarra (près de Barcelone).

  1. "au début de février 1939 je me suis décidé à passer la frontière. C’était le moment crucial ! Trois heures après que j’eus quitté mon dernier refuge à Bucarest, la police est arrivée, sûre de m’avoir coincé. Cependant, j’étais loin dans un train à destination de l’Ouest. J’ai réussi à passer en Hongrie et après de nombreuses péripéties je suis arrivé à Berlin." cf http://www.voxnr.com/cc/d_pays_est/EkVEEEAppEAFyJxAXa.shtml
  2. "Pendant les deux premières années (1941-1942) nous avons eu un statut de confinement, c’est-à-dire de domicile forcé : les cadres dirigeants et les anciens ministres à Berkenbrück, près de Berlin ; la masse des réfugiés légionnaires à Rostock " cf http://www.voxnr.com/cc/d_pays_est/EkVEEEAppEAFyJxAXa.shtml
  3. "De Janvier 1943 et jusqu’à la capitulation de la Roumanie le 23 août 1944, nous avons été internés dans des camps de concentration : moi, à Oranienburg — les chefs légionnaires et les anciens ministres à Dachau — la masse des légionnaires à Buchenwald. " cf http://www.voxnr.com/cc/d_pays_est/EkVEEEAppEAFyJxAXa.shtml
  4. http://www.voxnr.com/cc/d_pays_est/EkVEEEAppEAFyJxAXa.shtml

Œuvres

  • Europe at the crossroads: war or capitulation? Munich Verlag "Vestitori" 1955 (view here)
  • The Rumanian situation after 19 years of Communist slavery and policies of the western powers, 1944-1963; a declaration by the Rumanian Legionary Movement Rio de Janeiro? 1963?
  • Hunger In Romania 1964
  • Articole politice, 1950-1963 1967.
  • XLth anniversary of the foundation of the Rumanian legionary movement, 1927-1967; declarations of the legionary movement concerning the fate of the free world and the tragedy of the Rumanian people 1968
  • Ce este comunismul? Madrid, Editura Dacia, 1972.
  • Histoire du Mouvement Légionnaire, Rio de Janeiro, 1972 (The History of the Legionary Movement, Legionary Press, 1995)
  • Un entretien avec Horia Sima (1977).
  • The Truth About The Legionary Movement
  • The Natural World Order

Références

  • Romanian Nationalism: The Legionary Movement by Alexander E. Ronnett ISBN 0-8294-0232-2 Chicago: Loyola University Press, 1995.
  • The Green Shirts and the Others: A History of Fascism in Hungary and Rumania par Nicholas M. Nagy-Talavera, 1970 ISBN 973-9432-11-5 & ISBN 0-8179-1851-5
  • Biographical Dictionary of the Extreme Right Since 1890 édité par Philip Rees, 1991, ISBN 0-13-089301-3

Liens externes

Source


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