Histoire du Panamá

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Sommaire

La préhistoire et l'époque précolombienne

Les plus anciennes traces de cultures précolombiennes au Panamá datent de 12 000 ans environ. À cette époque, ils vivaient de la cueillette et de la chasse. Puis, vers 3 000 avant notre ère, les hommes se tournèrent progressivement vers l'agriculture. Les chasseurs et cueilleurs se sédentarisèrent vers 1 500 ans avant notre ère grâce à la culture du maïs.

À l'arrivée des Espagnols, entre six cent mille et un million de personnes vivaient peut-être dans la région. Différentes tribus coexistaient, elles étaient hiérarchisées (« clergé », élite de l'armée, noblesse).

Découverte et Conquête (1501-1539)

Christophe Colomb touche les côtes panaméennes pendant son quatrième voyage, dans lequel il longe les côtes du Honduras jusqu'à l'isthme de Panama. Mais le premier des colonisateurs espagnols à parcourir des terres panaméenne est le greffier Rodrigo de Bastidas. Rodrigo de Bastidas, avec son frère Bartolomé et son fils Fernando, débarquèrent en mai 1502, avec les navires "la Capitana", "la Gallega", "la Biscaína" et "Santiago de Palos". Après avoir cherché les îles antillaises, il est parvenu à parcourir les côtes qui vont du Cap Gracias a Dios (Grâce à Dieu) (Honduras) jusqu'à Cariari (Puerto Limón au Costa Rica). Colomb arrive à la baie de Caribaró (actuelle baie d'Almirante) le 6 octobre 1502, en continuant vers la lagune Aburemá (Chiriquí). Le 17 octobre, il arrive sur les côtes de Veraguas, où les indigènes lui livrent plusieurs pièces d'or et il entend parler de magnifiques mines d'or dans le secteur. Pendant son parcours près des côtes de Veraguas, Colomb parvient à l'embouchure de la rivière Calovébora, donc il est passé par l'embouchure de la rivière Chagres, précédemment appelé des Lagartos, jusqu'à arriver à Puerto Retrete, (celui que Bastidas avait appelé El Escribano). Le 2 novembre 1502, il arrive à une baie qu'il a postérieurement baptisé du nom de Portobelo. Avec l'ambition de trouver les mines d'or dont il avait entendu parler, Colomb retourne rapidement aux côtes de Veraguas, arrivant le 6 janvier 1503 à l'embouchure d'une rivière que les indigènes appelaient Quiebra (actuellement appelé Belén). Le 24 février 1503, Colomb fonde ce qui serait le premier établissement espagnol en territoire continental : Santa María de Belén, laissant la charge de cette dernière à son frère Bartolomé. Une fois créée la colonie, ils font un traité de paix avec plusieurs tribus indigènes, principalement avec celle du cacique Quibián, qui a rencontré Colomb à bord de l'un de ses navires. Les envahisseurs espagnols sont par la suite entrés en conflit avec les indiens, Bartolomé ayant ordonné l'arrestation de Quibián et toute sa famille. Quibián réussit à s'échapper en se jetant à la rivière depuis la petite embarcation où il était enchaîné et les espagnols ont cru qu'il s'était noyé. Une fois rentré, il convainc les autres tribus d'attaquer Santa María de Belén. Après plusieurs attaques victorieuses des indiens, Santa María de Belén est abandonnée par ses habitants qui s'embarquent pour l'Espagne. Les membres de la famille de Quibián, qui étaient retenus prisonniers dans les cales des navires espagnols, essayent d'échapper en se jetant à la mer, mais ils sont arrêtés par les Espagnols et pendus.

Le Régime Colonial (1539-1821)

Panamá a fait partie de l'empire espagnol entre 1538 et 1821. Dans les colonies hispaniques on appliquait en général deux types de lois : les péninsulaires (appliquées à l'Espagne, îles adjacentes et l'Afrique) et les lois d'outre-mer ou coloniales. On appliqua en premièrement les lois de Castille et de Léon, qui ont été les premiers états protecteurs des voyages de découverte.

Il n'existait alors pas encore d'unité péninsulaire. Les Lois coloniales (aussi appelés Lois des Indes, selon Laurentino Díaz López, dans son ouvrage le Droit en Amérique durant la période hispanique) consistaient en "L'ensemble des normes juridiques ou dispositions légales qui apparaissent par volonté des monarques espagnols ou par les autorités légitimement constituées en Amérique, comme délégation des rois, et qui ont eu pour but de fixer et de régler les relations politiques, administratives, pénales, civiles, économiques et sociales entre les habitants des Indes Occidentales".

On appliqua d'abord les lois appelées Lois de Burgos, approuvées le 27 décembre 1512. Ces lois ont pour origine la préoccupation de la Couronne suscitée par les rapports des pères dominicains sur le mauvais traitement des indiens. Ferdinand d'Aragon le Catholique a ordonné la création d'une assemblée de théologiens et juristes, afin de trouver une solution au problème. Bien que les membres de l'assemblée plaidassent pour la liberté et le traitement humain des Indiens, ils jugèrent aussi que ceux-ci devaient être soumis au règlement espagnol, afin accélérer le processus d'évangélisation. Après la controverse lancée par Bartolomé de Las Casas, de nouvelles lois sont promulguées à Barcelone le 20 novembre 1542, à la demande de l'Empereur Carlos V.

L'Audience Royale de Panamá

Elle incluait la province de Terra Firma, c'est-à-dire l'actuel isthme de Panamá. Son installation a eu lieu dans au début de 1539 dans la ville de Panamá, à l'arrivée des auditeurs Francisco Pérez de Robles, Lorenzo Pérez de la Serna, Pedro de Villalobos et du licencié Alonso de Montenegro. Son président a été Francisco Pérez de Robles, qui a remplacé le gouverneur Pedro Vásquez d'Acuña. Il l'a administré jusqu'en 1543, quand on a créé l'Audition des Confins (Guatemala) et ordonné la dissolution de l'Audition de Panama. Pendant l'existence de l'Audience de Panama, on a mené diverses expéditions à des fins exploratoires et de découverte de nouveaux territoires. Toutefois, l'administration de Pérez de Robles a été caractérisée par sa corruption, ce qui provoqua des situations désastreuses qui entraînèrent son jugement et sa destitution.

Pedro Ramirez de Quiñones, qui fut juge résident dans le procès de Pérez de Robles, a pris sa succession. Il a reçu le titre de corregidor de Panamá et de Nombre de Dios, sous l'autorité de l'Audience des Confins. En 1563, la Couronne d'Espagne ordonne le transfert de l'Audience à Panama, fermant celle du Guatemala. Les tâches de transfert ont été à la charge de Lope García de Castro. L'Audience Royale a été réinstallé le 15 mai 1565. Manuel Barrios de San Millán a été nommé président provisoire, jusqu'à l'arrivée du titulaire, Alonso Aryennes de Maldonado. La juridiction de l'Audience Royale de Panamá s'étendait du port de Buenaventura (Colombie) jusqu'au golfe de Fonseca (Nicaragua). Elle sera de nouveau dissoute en 1718 suite à la mauvaise conduite de ses membres.

L'isthme resta sous l'autorité de la vice-royauté du Pérou, ce qui a provoqué des problèmes internes et une situation d'anarchie, ce qui a conduit à une nouvelle Cédule Royale (21 juillet 1722), qui a rétabli l'Audience. Finalement, par Cédule Royale du 20 juin 1751, étant donné les problèmes économiques de la province de Tierra Firma. La dissolution définitive de l'Audience Royale de Panama est ordonnée. On crée un gouvernement militaire dépendant de la vice-royauté de Nouvelle-Grenade (Colombie) et de l'Audience Royale de Santa Fé de Bogota. À cet effet, on crée à Panama le Commandement Général de Terra Firma.

L'Encomienda

Pour récompenser les services rendus par les colons, la Couronne a établi le système des repartimientos et de l'encomienda, dont le nom représente à lui seul un système global. Il s'agissait de l'octroi par la Couronne des indiens vivants sur les terres conquises au colon qui les avait "libérées". En fait, c'était une réactivation du système du fief et du servage qui avait disparu en Europe.

Cette distribution était viagère et transmissible sur une génération ; l'encomendero avait l'obligation de veiller les indigènes, de les évangéliser et de veiller à leur bien-être. De même, il devait défendre le territoire qu'on lui confiait. C'est Vasco Núñez de Balboa qui introduisit le système de l'encomienda au Panama. Le Gouverneur Pedrarias Dávila a distribué à lui seul 27 chèferies parmi ses proches. Au Panama, le bilan de l'encomienda est de 9.964 indigènes répartis en 83 octrois.

L'Empereur Charles Quint ordonna l'abolition de ce système en raison des abus et vexations auxquelles ils exposaient les indigènes grâce à l'intervention de Bartolomé de Las Casas. Le Gouverneur de Panama, Sancho de Clavijo, émit une provision dans laquelle il réitérait les dispositions prises dans une Cédule royale de de 1549, où on ordonnait mettre en pratique les Lois nouvelles, supprimant ainsi le système de l'encomienda en Panama. Cette abolition engendra par la suite de graves problèmes dans les colonies, principalement au Pérou.

A l'arrivée du vice-roi Blasco Núñez, qui devait établir l'Audience de Lima et exécuter la Cédule royale d'abolition, Gonzalo Pizarro, le frère de Francisco, dirigea le soulèvement des encomenderos contre la Couronne. Il s'agissait visiblement de soustraire au territoire du Pérou à l'autorité royale. Capturé par les rebelles, le vice roi parvint à s'échapper et à se réfugier dans l'isthme, d'où il organisa la répression. Dans la guerre qui s'ensuivit, le contrôle de l'isthme fut le principal enjeu stratégique dans la mesure où il représentait la base logistique des royalistes, d'où ils recevaient leurs renforts.

Les esclaves Africains

Les premiers esclaves noirs sont arrivés à l'Isthme de Panama dans l'expédition du Gouverneur Diego de Nicuesa, ceux qui ont travaillé en lever Nom de Dieu.

De même, quand Pedrarias Dávila a fondé la Ville de Panama le 15 août de 1519, il a utilisé à des esclaves noirs pour édifier les premiers bâtiments de cette dernière. Quand la Couronne a sanctionné comme illégal le traitement des indigènes comme esclaves, on a autorisé le commerce d'esclaves noirs pour les remplacer dans les travaux dans les propriétés et les mines. Panama devint un centre de distribution de la Traite.

Toutefois, par les caractéristiques commerciales de l'Isthme, les esclaves noirs ont été utilisés principalement pour le transport des marchandises qui passaient par le Camino Real ou le Chemin de Croisements.

Il est difficile d'indiquer et d'identifier les lieux d'origine des esclaves noirs à Panama pendant l'époque coloniale. Certains historiens pensent qu’ils venaient de Guinée, d'autres du nord de l'Angola et du sud du Sénégal. À cause de la cruauté avec laquelle ils étaient traités, les esclaves s’enfuyaient et se cachaient dans les forêts, ils recevaient le nom de Cimarrons. Ces derniers menèrent plusieurs attaques contre les autorités coloniales et attaquaient les routes du Panama, ce qui a mis en grave danger le transport et la communication entre les deux océans. En 1548, se produit une fuite massive d'esclaves noirs, qui s’organisent en royaume avec à leur tête Bayano Ier.

Un autre royaume a été créé en 1549, lequel était dirigé par Felipillo Ier, dans le Golfe de San Miguel. Les autorités coloniales engagent alors le Capitaine Francisco Carreño , pour combattre les cimarrones.

On a chargé le Capitaine Gil Sánchez du commandement d'un contingent visant le village de Chepo, où on trouvait Bayano. Les cimarrones ont activement collaboré comme guides des pirates et corsaires qui sont arrivés à Panama pendant l'époque coloniale.

Au Panama, on a officiellement maintenu l'esclavage des noirs jusqu'à la période dite Départementale, c'est-à-dire, pendant l'époque où Panama a été unie à la Grande Colombie. Le Général José Hilario López Valdés, Président de la République de la Nouvelle Grenade (Colombie) a fait voter le 21 mars 1851 la loi qui a aboli l'esclavage.

Après l'empire espagnol

Le 21 novembre 1821, Le Panama obtient son indépendance en faisant partie de la Grande Colombie.

Lors de l'éclatement de la guerre civile néo-grenadine en 1831, le Panama se sépare pendant plus d'un an de la Nouvelle Grenade, avec l'intention de former une Confédération Colombienne, en maintenant son autonomie.

En 1855, l'état de Panama est créé, fédéré à la Nouvelle Grenade (Colombie actuelle).

Création du canal de Panamá

Le 1er janvier 1880, le Français Ferdinand de Lesseps, commence les travaux du Canal de Panamá, mais abandonne suite à des pertes humaines (fièvres tropicales) et financières gigantesques. Les travaux seront repris par les États-Unis.

Cette construction donna lieu, en France, à un scandale politico-financier.

Article détaillé : Scandale de Panamá.

Création de l'État

Panama est séparé de la Colombie en 1903, cédant à perpétuité la zone où sera construit le canal aux États-Unis contre 10 millions de dollars et une location annuelle de 250 000 dollars à partir de 1912, suite à une rébellion par le groupe indépendantiste Amador Guerrero appuyé par des navires de guerre des États-Unis.

Omar Torrijos

Le général Omar Torrijos est très controversé, vu comme un dictateur ou le responsable d'importants progrès sociaux. Il été le chef d'État, mais pas le président de la République.

En 1977, il signe le traité Torrijos-Carter, avec le président américain Jimmy Carter, permettant à Panamá de retrouver la souveraineté sur le canal de Panamá.

Omar Torrijos meurt en 1981 dans un accident d'avion. Certains y verront un attentat orchestré par la CIA.

Manuel Antonio Noriega

En 1984 Manuel Noriega, ex-agent de la CIA, devient général des Forces armées du Panamá, et entre 1987 et 1989 il est considéré d'une certaine façon comme le chef d'État. Malgré une opposition massive civile, celui ci tenait les rénes du pouvoir

Après que les élections présidentielles de 1989 furent annulé,les États-Unis envahissent le pays en décembre 1989, pour renverser Noriega, au cours de l'opération nommée Opération Just Cause, selon des chiffres officiels, 650 personnes sont morts entre civils et militaires pendant l'opération. Guillermo Endara, son concurrent à ces élections, devient président du pays.

Le 31 décembre 1999, suite au traité de Torrijos-Carter de 1977, Les États-Unis redonnèrent le contrôle du canal au Panamá.

Martín Torrijos

Le 2 mai 2004, le nouveau président Martín Torrijos (coalition centriste « Parti nouvelle »), fils de l'ex-chef d'état Omar Torrijos est élu avec près de 20 points d'avance sur l'ex-président (1989-1994) Guillermo Endara (Parti Solidarité, droite), avec 80% de participation aux élections.

Voir aussi

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