Histoire de la dynamiterie de Paulilles

Histoire de la dynamiterie de Paulilles

Dynamiterie de Paulilles

42°30.0′N 03°07.2′E / 42.5, 3.12

Une petite partie des restes de l'usine (La chaufferie) ainsi qu'une partie de la plage de Paulilles (photo mars 2007)

Sommaire

La dynamiterie de Paulilles

Parce que la France, durant la guerre de 1870, craignait l'avance de l'ennemi prussien, Gambetta autorisa la création d'une fabrique d'explosifs (dynamite et nitroglycérine) à Paulilles, qui était on ne pouvait plus éloigné de l' Est.

Située entre Banyuls et Port-Vendres, cette fabrique se consacra essentiellement â la production d’explosifs pour l’armement et pour les gros chantiers de génie civil (Mines de Batère, canal de Panama, percement du Transibérien).

La première dynamiterie française fut implantée à Paulilles, à la fin de l'année 1870, afin de fournir de la dynamite aux armées françaises alors en guerre contre la Prusse et une coalition de principautés allemandes. Mais, à la lecture des documents conservés, il apparaît que, Paul Barbe, le créateur de l'usine s'est servi du prétexte de la guerre et que la dynamiterie de Paulilles n'a que très peu fourni d'explosifs à l'armée. Au contraire, la dynamiterie était vouée à fournir de la dynamite à l'industrie privée, en particulier dans le secteur du BTP[1].

Durant les années 1870-1872, Paul Barbe tente de mettre en place une organisation et une gestion rationnelle du territoire qu'il a acquis auprès de M. Bernadi Vincent le 3 décembre 1870. Trois dynamiteries se succèdent. Le territoire initial qui accueillait 4 bâtiments répartis sur 8 000 m², abrite, lors de la fermeture le 1e février 1872, 13 bâtiments ventilés sur 10 000 m2[1].

Lors de l'ouverture, durant l'année 1876-1877, la dynamiterie s'étend sur 24 000 m2 et accueille plus d'une trentaine de bâtiments. Désormais, la dynamiterie mène une politique d'accroissement territorial continue, afin d'accroître sa production qui se diversifie. En 1914, la dynamiterie produit plus de 15 types de dynamite, des engrais ainsi que des tuyaux en caoutchouc[1].

Il est intéressant de noter que, dès l'années 1875 et jusqu'après la seconde guerre mondiale, 40% des ouvriers et ouvrières de l'usine sont d'origine espagnole. De plus, les populations locales ont très vite compris les bénéfices financiers et sociaux qu'elles pouvaient tirer de leur travail à l'usine. Cependant, elles n'en ont pas pour autant délaissé leur mode de vie agricole. En effet, de nombreux ouvriers de la dynamiterie continuent de travailler leurs vignes et leurs oliviers mais aussi de participer aux grandes campagnes de pêche qui se pratiquent aussi bien à Collioure qu'à Banyuls-sur-Mer: l'agriculteur-pêcheur est devenu agriculteur-pêcheur-ouvrier[1].

Une partie de l'ancienne usine de dynamite Nobel, qui occupa la baie de Paulilles de 1870 à 1984, a été transformée en musée dans le cadre du plan de réhabilitation de la baie mené par le Conservatoire du littoral. On peut y voir des témoignages et vidéos sur la vie de l'usine ainsi que des maquettes.
Des visites guidées de la baie sont également proposées.

Histoire

  • 1868, Contrat entre A. Nobel et P. Barbe; Barbe devient le seul et unique concessionnaire des produits Nobel pour la France[2].
  • 2 août 1870 -Début de la guerre franco-allemande.
  • 1 septembre 1870- Défaite de Sedan.
  • 4 septembre 1870- Proclamation de la Troisième République. Gambetta autorise la création d'une usine d'explosifs à Paulilles "Le plus loin possible de la frontière allemande"[3].
  • Novembre1870, Paul Barbe représentant en France de l’ingénieur suédois Alfred Nobel pose la première pierre de l'usine, au bord de la plage. Les travaux sont réalisés par les employés de la société Langlade et Laporte, chargée de construire la voie ferrée reliant Perpignan à la frontière espagnole[2].
  • 5 décembre 1870, début de la production à la dynamiterie[2].
  • Janvier 1871- Signature d'un armistice et avènement de la Commune.
  • 27 janvier 1871, arrêté préfectoral autorisant l'ouverture de la dynamiterie[2].
  • 4 septembre 1871, le gouvernement Thiers rétablit le Monopole d'État sur les explosifs[2].
  • 1 février 1872, la dynamiterie de Paulilles cesse sa production[2].
  • Le 26 mars 1875, lettre de Paul Barbe à Mr. le Préfet du département des Pyrénées Orientales, sollicitant la réouverture de Paulilles.
  • 7 juin 1875 est l'année de la création de la Société Générale pour la fabrication des Dynamites Nobel[4].
  • 22 juin 1875, Paul Barbe vend, pour 3 million de francs la dyanmiterie de Paulilles à la SGD[2].
  • 24 juillet 1877- Première explosion[5].
  • 1876-1877, Après une étude administrative, la dynamiterie reçoit l'autorisation de redemarrer sa production[2].
  • En 1880 la production atteint 552 tonnes de dynamite par an.
  • 27 janvier 1882, une terrible explosion fait 20 morts dans une salle de conditionnement de la dynamite : 20 morts dont 8 de Banyuls-sur-mer[6].
  • 1916 est l'année de la construction d'une nouvelle dynamiterie.
  • 1927, la Société Générale devient la Société Nobel Française.
  • De 1934 à 1936 se produiront encore 2 explosions qui feront 3 victimes.
  • 1956-1957, La Nobel Française fusionne avec Nobel-Maletra pour former Nobel-Bozel.
  • 17 novembre 1958, explosion qui fait 1 mort et 4 blessés graves.
  • 1968/1969, construction de l'atelier de placage par explosifs, démarrage de cette activité.
  • 1969, la production était de 4 000 tonnes d'explosifs par an.
  • 1984, fermeture définitive de la dynamiterie, et transfert des activités de placage à Rivesaltes en 1991.

Transformation du site de Paulilles

Activités

Production d’explosifs pour l’armement et pour les gros chantiers de génie civil (Mines de Batère, canal de Panama).

La manufacture d’explosifs conventionnels s'effaça peu à peu au profit du Placage par explosifs, assuré localement jusqu’en 1984, date de fermeture définitive de la dynamiterie.

Notes

  1. a , b , c  et d Salles Christine, Paulilles : La création d'un territoire industriel. 1870-1914
  2. a , b , c , d , e , f , g  et h Salles Christine, Paulilles : La création d'un territoire industriel.1870-1914
  3. Internobel nr.1, mars 1969, p.2
  4. Internobel nr.2, juin 1969, p.13
  5. Michel J. Ferrer "Terre de nos pères", imp. Minusprint, 2000, page 185.
  6. D'après "Le Républicain des Pyrénées Orientales" du *26/01/1882, signature J.A.

Références

  • Paulilles ou la mémoire ouvrière - L'AMIC - édition les presse littéraires - 2005
  • La balle au mur – Thérèse Roussel - Édition Mare Nostrum – novembre 2001
  • A bas les masques, recueil de lettres de J.J.Roux – imprimerie-typographie Ch.Latrobe - Perpignan– 1886
  • La catastrophe de l’usine de Paulilles – L’Indépendant du 30 mai 1913
  • Les slogans et graffitis sauvages, inscrits sur les locaux désaffectés, sont évoqués par François Darnaudet, dans son dernier roman policier Boris au pays vermeil – série « Le Poulpe » - Éditions Baleine - Le Seuil – 2001
  • Paulilles : La création d'un territoire industriel. 1870-1914 - Salles Christine - Mémoire de Master I sous la direction de M. Castaner-Munoz, Maître de conférence en histoire de l'art moderne et contemporaine - Université de Perpignan-Via-Domitia - Juillet 2007.

Liens externes

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