- Heribert Rosweyde
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Héribert Rosweyde
Héribert Rosweyde (2 janvier 1569, Utrecht, Pays-Bas - 5 octobre 1629, Anvers, Belgique) était un jésuite hagiographe. Il est celui qui inspira Jean Bolland à lancer la grande œuvre des bollandistes.
Sommaire
Formation et premières années
De famille très catholique, il fut témoin dans sa jeunesse des transformations radicales qui eurent lieu dans sa ville natale, et de l’effondrement du catholicisme dans les provinces du nord des Pays-Bas. Lui-même étudia dans les Pays-Bas du sud (collège jésuite de Douai) avant d'entrer dans la Compagnie de Jésus en 1588. De retour à Douai pour y enseigner la philosophie (1590-95) il passait ses heures de loisir à visiter les bibliothèques des monastères des environs pour y chercher manuscrits et documents anciens sur l’histoire et les vies de saints en particulier. Ces documents anciens lui paraissaient plus intéressants que les livres, où dominait le merveilleux, qui circulaient alors sur le marché. Ainsi se développa son désir de revenir aux textes plus anciens de « Vie de saint » et de les publier.
Plan de recherche
Après son ordination sacerdotale (1599) Rosweyde fut envoyé enseigner au collège d'Anvers. Il y rencontre, en 1603 Olivier Mannaerts, envoyé par le Supérieur Général, Claude Acquaviva, pour y encourager de nouvelles initiatives apostoliques. Rosweyde lui soumet son plan de publication de textes anciens. Mannaerts l’approuve. Sans avoir cependant été déchargé de ses autres responsabilités, Rosweyde poursuit son projet et publie en 1607 (aux presses de Plantin, à Anvers) une livre donnant un plan détaillé de ce qu'il compte faire: Fasti sanctorum quorum vitae in belgicis bibliothecis manuscriptae. une liste alphabétique complète (50 pages) des saints dont il a catalogué des « Vies » dans diverses bibliothèques. Ils seront présentés selon les dates du calendrier liturgique. Dans une préface de 14 pages il indique avec grande précision comment il compte progresser, plan de travail, approche critique, etc. Il prévoit 18 volumes en tout.
Réactions
Le cardinal Robert Bellarmin auquel Rosweyde soumit son projet fut courtois mais clair : cette œuvre gigantesque était démesurée. Il était impensable qu’un homme puisse y arriver à bout.
D'autres étaient plus encourageants. Les monastères lui ouvrirent leurs bibliothèques. Il reçut en don ou en prêt nombre de documents et manuscrits surtout lorsque l’abbé du monastère bénédictin de Liessies (Nord) lui donna des lettres de recommandations. L'aide financière suivit également.
En fait l'idée de Rosweyde répondait bien à la nouvelle curiosité intellectuelle de la Renaissance, plus critique par ailleurs que l'époque précédente. Rosweyde assembla un grand nombre de documents mais, jamais vraiment libéré d'autres tâches apostoliques, il n’alla pas plus loin. A sa mort, en 1629, rien n’avait encore été publié…
Après sa mort
Son œuvre de pionnier ne fut pas vaine cependant. Un autre jésuite, Jean Bolland, qui fut chargé de mettre de l’ordre dans les papiers, documents et livres laissés par Rosweyde comprit la valeur du travail déjà accompli et reprit à son compte, en l'amplifiant encore davantage, l'idée et le projet de Rosweyde. Le premier volume des Acta Sanctorum (mois de janvier) parut en 1643. Le bollandisme était né.
Œuvre principale
- Fasti sanctorum quorum vitae in belgicis bibliothecis manuscriptae, Anvers, 1607.
Bibliographie
- Maurice Coens, « Héribert Rosweyde et la recherche des documents. Un témoignage inédit », in Anactecta Bollandiana, vol.83, 1965.
- H. Delehaye, L'œuvre des Bollandistes à travers trois siècles (1615-1915), Bruxelles, 1959.
- Robert Godding, Bernard Joassart, Xavier Lequeux, François De Vriendt, De Rosweyde aux Acta Sanctorum. La recherche hagiographique des Bollandistes à travers quatre siècles, Bruxelles, Société des Bollandistes, 2009.
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