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Henri Pena-Ruiz
Henri Pena-Ruiz est un professeur et essayiste français. Agrégé de philosophie, il est professeur de chaire supérieure en khâgne classique au lycée Fénelon, et maître de conférence à l'Institut d'études politiques de Paris.
Sommaire
Biographie
Défendant les valeurs de solidarité, il est devenu un spécialiste des questions de laïcité qu'il pose comme fondement de l'universalité. C'est à ce titre qu'il a été en 2003, l'un des vingt sages de la commission sur la laïcité présidée par Bernard Stasi.
Henri Pena-Ruiz classe la croyance au rang des « options spirituelles », au même titre que l'agnosticisme et l'athéisme. Il s'oppose à l'instrumentalisation de la religion, celle qui mène au massacre de la Saint-Barthélemy, et veut donner à la laïcité toute sa dimension universaliste. Dans Dieu et Marianne, il développe une philosophie de la laïcité. Marianne n'étant ni athée ni croyante, c'est la République qui offre le plus de liberté aux croyances religieuses. Mais il ne faut surtout pas concéder aux religions le droit de contribuer aux décisions d'ordre politique.
Il dénonce la laïcité « ouverte » ou « plurielle » comme étant une contestation dissimulée des principes de la laïcité qui, par définition, est ouverte. Quant au repli communautaire, il est stigmatisé par la discrimination dont sont victimes les populations d'origine maghrébine. Pour lui, la justice sociale et les « dispositifs juridiques » (lois) sont des moyens complémentaires de défendre la laïcité. En 2007, cette option s'est développée contre le Discours du Latran dans lequel le président Nicolas Sarkozy développe le concept de « laïcité positive »[1] qui lui semble de même nature que la laïcité « plurielle ».
Henri Pena-Ruiz, dans "qu'est-ce que l'école?" (folio actuel n°116, Gallimard, 2005) définit l'essence de cette dernière dans une perspective à la fois humaniste et républicaine, qui se veut fidèle aux Lumières. Selon le mot de Bachelard, l'Ecole n'est pas pour la société, mais la société pour l'Ecole. Dans cette oeuvre, Henri Pena-Ruiz s'en prend aux slogans mystificateurs et dévastateurs du pédagogisme, qu'il distingue de la pédagogie, comme placer l'élève au centre du système éducatif, ou encore l'impératif de transdisciplinarité. Le pédagogisme se présente comme progressiste, mais ignore la signification de l'Institution scolaire, comme des Savoirs, qui sont émancipateurs. Il est significatif que le pédagogisme ait fait de l'encyclopédisme une tare, oubliant l'oeuvre de d'Alembert et Diderot. Le pédagogisme s'en prend à la conception transmissive des savoirs, mais il se représente lui-même le savoir, non comme une méthode, mais comme une chose, que l'on peut transmettre par une technique extérieure à la méthode propre d'un domaine donné, par exemple l'histoire. Il confond savoir et information, valeur interne du savoir et conditions psychologiques de l'apprentissage. Au fond, le pédagogisme est un transfert sur l'Ecole du désir légitime de transformer la société. En décourageant les enseignants, le pédagogisme a beaucoup fait pour ruiner l'école et sa mission égalitaire et émancipatrice. Il contribue ainsi à enfermer chaque élève dans son milieu immédiat, au lieu de l'en libérer.
Dans Le Roman du monde, il montre, à travers les légendes et les mythes fondateurs de la philosophie, quelles sont les grandes questions qui interpellent encore l'homme du XXIe siècle (angoisse face à la mort, désir de progrès techniques...).
Engagé en politique, Henri Pena-Ruiz est membre du Parti de gauche (PG) et fait campagne pour le Front de gauche pour changer d'Europe à l'occasion des élections européennes de 2009[2].
Bibliographie
- Les Préaux de la République (ouvrage collectif), Minerve (1990)
- La Laïcité, Flammarion (1998)
- L'École, Flammarion (1999)
- Dieu et Marianne : philosophie de la laïcité, PUF, collection Fondements de la politique (1999 ; 2e édition revue et augmentée, 2005) ; Prix de l'instruction publique en 2000
- La Laïcité pour l'égalité, Fayard, Mille et une nuits (2001)
- Le Roman du monde, légendes philosophiques, Flammarion, Champs (2001)
- avec Jean-Paul Scot. Un poète en politique. Les combats de Victor Hugo. Flammarion, 2002 ISBN 978-2082100595
- Qu'est-ce que la laïcité ?, Gallimard, collection Folio actuel (2003)
- Leçons sur le bonheur, Flammarion (2004)
- Histoire de la laïcité. Genèse d’un idéal, Gallimard, collection Découvertes (2005)
- Qu'est-ce que l'école ?, Gallimard, collection Folio-Essais (2005).
- Grandes légendes de la pensée, Flammarion (2005)
- Co-auteur
- Mémento du républicain, écrit à quatre mains avec André Bellon, Jérémy Mercier et Inès Fauconnier (2006)
Liens internes
Liens externes
Références
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