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Hell-Bourg
Hell-Bourg est un lieu-dit de la commune de Salazie situé dans les Hauts de l'île de la La Réunion au pied du Piton d'Anchaing. Baptisé en l'hommage de celui qui fut gouverneur de Bourbon au milieu du XIXe siècle, Anne Chrétien Louis de Hell, le village possède de nombreuses maisons de la seconde moitié du XIXe siècle, construites par de riches planteurs et des commerçants de la côte à proximité des Thermes disparues au début du XXe siècle. Le label Plus beau village de France lui a été attribué, ses rues et son cimetière très fleuri entouré de bambous étant particulièrement pittoresques.
Histoire des Thermes d'Hell-Bourg
En 1832, c'est en chassant le cabri sauvage qu'Adrien Pignolet de Fresnes et Adam de Villiers découvrirent entre le plateau d'Hell-Bourg et l'Îlet à Vidot plus exactement au lieu-dit « Bémaho », des sources dont la valeur thérapeutique et médicale fut reconnue rapidement. Les premiers curistes furent installés dans des paillotes.
Progressivement, un village se crée autour des sources thermales en 1842. Il deviendra district spécial de Salazie, dix ans après l’érection du « village » en commune (1899). Malgré la volonté des habitants de voir Hell-Bourg devenir une commune à part entière, cette organisation administrative restera identique jusqu'à nos jours.
L'établissement thermal créé le 13 juillet 1852 connut une période d'apogée en 1875 avant la Seconde Guerre mondiale, malgré un débit horaire relativement limité (environ 1,1 litres par seconde) et une minéralisation faible.
Les classes aisées du littoral de l'île, attirées par les thermes, venaient également profiter de la fraîcheur du cirque de Salazie dans un mouvement appelé changement d'air. Peu à peu, une vie mondaine s'organise : on assiste successivement à la construction et la location de villas (résidences secondaires), et à l’ouverture d'un casino. Ce qui fait d'Hell-Bourg une station d'altitude à la mode qui prend une allure urbaine avec 150 cases créoles d'un style architectural raffiné.
Du fait de l’activité thermale qui se développe à Hell-Bourg, la route fut prolongée jusqu’aux sources. Pendant longtemps, le trajet des bourgeois jusqu’aux thermes se faisait par chaises à porteurs. Mais le relief moins tourmenté que celui de Cilaos permit d’abandonner assez rapidement ce moyen de transport, par le biais de la route qui traverse la Mare à Poule d'eau pour arriver à Hell-Bourg.
À une période florissante succéda un état de léthargie dû à la désaffection des grandes familles réunionnaises, au partage des propriétés. On construisit des cases plus petites et abandonna des plus grandes d'entre elles.
À partir de 1948, la fréquentation d'Hell-Bourg s'atténue fortement. Plusieurs raisons à cela : les sources thermales perdent de leur intérêt du fait de la baisse de débit, de température et de minéralisation des sources. Par ailleurs, la station thermale de Cilaos, en plein essor, crée une sérieuse concurrence. Enfin, le cyclone tropical de 1948 provoque un éboulement sur les thermes. Les travaux de remise en état qui nécessitent l'usage d'explosifs pour dégager les sources, les obture définitivement et met un terme au développement de ce lieu de villégiature.
La perte de l’intérêt principal du village explique la remarquable conservation des maisons créoles bourgeoises du début du siècle.
Les particularité
Outre les cases stylées, le cimetière de Salazie constitué de tombes en pleine terre et donc fleuries naturellement à l'ancienne est un des éléments qui ont permis au village d'obtenir le label Plus beau village de France.
Un poète écossais appelé William Falconer y repose. Auguste Lacaussade (qui lui a dédié un poème) est venu le rejoindre le 8 février 2006. Ses cendres ont été transférés depuis le cimetière de Montparnasse vers son île natale conformément à un souhait qu'il aurait exprimé dans le poème La mer :
« Je ne veux point dormir sur la terre étrangère,
Sur la terre du nord je ne veux point mourir !
J'aurais froid sous un sol sans flamme et sans lumière,
Mes yeux veulent se clore où Dieu les fit s'ouvrir ! »Par ailleurs, on y trouve une sculpture en bronze du Français Carlo Sarrabezolles intitulée L'Âme de la France et faisant office de monuments aux morts. D'abord installée dans le petit centre-ville de Salazie au début des années 1930, elle a été déboulonnée à deux reprises, une première fois à la dynamite par le curé outré de la nudité du personnage féminin représenté, une seconde fois par le cyclone de 1948, qui laissa la guerrière face contre terre pendant vingt ans. Retrouvée par hasard lors de travaux en 1968, elle est classée monument historique depuis mai 2004.
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