- Hamida Djandoubi
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Hamida Djandoubi (حميدة جندوبي), né en 1949 et exécuté le 10 septembre 1977 à Marseille, est un criminel tunisien. Il est la dernière personne au monde à avoir été exécutée au moyen d'une guillotine et le dernier condamné à mort exécuté en France[1], dans la prison des Baumettes[2], pour la torture et le meurtre d'Élisabeth Bousquet.
Sommaire
Meurtre
En 1971, à la suite d'un accident du travail, ce jeune manutentionnaire est amputé d'une jambe[2]. En 1973, il tente par la force de prostituer sa maîtresse, Élisabeth Bousquet, âgée de 20 ans, et celle-ci dépose plainte. Après avoir passé plusieurs mois en prison, il jure de se venger.
En juillet 1974, il kidnappe Élisabeth, la conduit chez lui et lui inflige pendant des heures des tortures[1]. Il la transporte ensuite nue et sans connaissance jusque dans la campagne, à une quarantaine de kilomètres de Marseille. Il la cache alors dans un cabanon et l'étrangle. Le corps est trouvé quelques jours plus tard par des enfants.
Condamnation
Arrêté au bout de quelques mois, Djandoubi est également accusé de sévices et de viol aggravé sur une adolescente de 15 ans[1]. Il reconnaît les faits et accepte de collaborer avec les autorités, notamment lors d'une reconstitution, espérant ainsi obtenir la clémence. Lors de son discours de 1981, Robert Badinter voit en Hamida Djandoubi un « unijambiste et qui, quelle que soit l'horreur — et le terme n'est pas trop fort — de ses crimes, présentait tous les signes d'un déséquilibré »[3]. Le procureur général Chauvy parle à l'époque « d'une âme démoniaque », les experts psychiatres considérant qu'il avait « une intelligence supérieure à la normale mais constituait un colossal danger social » ; certains journaux avaient même comparé Djandoubi à Hitler.
Il est condamné à mort le 25 février 1977 par la cour d'assises des Bouches-du-Rhône qui siège à Aix-en-Provence. À partir de ce moment, son affaire commence à être médiatisée sur le plan national ; des articles lui sont consacrés dans des quotidiens comme Le Figaro ou Libération. Le pourvoi en cassation est rejeté le 9 juin de la même année[4].
Exécution
Le 9 septembre, les avocats de Djandoubi sont convoqués pour « assister leur client » le lendemain à 4 heures 15. Le 10 septembre, à 4 heures 40, il est guillotiné dans la cour de la prison des Baumettes par l'exécuteur Marcel Chevalier.
Par la suite, plus d'une dizaine de criminels sont condamnés à mort en France mais aucun n'est exécuté : ils bénéficient soit de grâces présidentielles, soit de recours en cassation acceptés. L'abolition de la peine de mort en octobre 1981 fait définitivement de Djandoubi le dernier exécuté de France et d'Europe de l'Ouest.
Bibliographie
- Pierre Clavilier, La course contre la honte suivi de Entretien avec Robert Badinter, Bruxelles, Tribord, 2006 (ISBN 9782930390185)
- (en) Jeremy Mercer, When the Guillotine Fell : The Bloody Beginning and Horrifying End to France's River of Blood, 1791-1977, New York, St. Martin's Press, 2008, 312 p. (ISBN 978-0-312-35791-7)
Voir aussi
Références
- « Il y a 30 ans, avait lieu la dernière exécution », Le Nouvel Observateur, 10 septembre 2007.
- « La dernière exécution capitale date de 30 ans », Radio France internationale, 10 septembre 2007.
- Séance de l'Assemblée nationale du 17 septembre 1981, Journal officiel de la République française, 18 septembre 1981, p. 1140. [PDF]
- Cass. crim., pourvoi no 77-91008, 9 juin 1977, sur Légifrance.
Liens externes
- (fr) « Le dernier guillotiné », L'heure du crime, RTL, 1er septembre 2011
- (en) Nombreuses photos et articles de journaux de l'époque concernant l'affaire Djandoubi
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