- Gypaète barbu
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Gypaète barbu Gypaète barbu Classification (COI) Règne Animalia Embranchement Chordata Sous-embr. Vertebrata Classe Aves Ordre Accipitriformes Famille Accipitridae Genre Gypaetus
Storr, 1784Nom binominal Gypaetus barbatus
(Linnaeus, 1758)Répartition géographique Statut de conservation UICN :
Statut CITES : Annexe III ,
Révision du 22/04/76Retrouvez ce taxon sur Wikispecies
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sont disponibles sur CommonsLe Gypaète barbu (Gypaetus barbatus) est une des quatre grandes espèces de vautours européens. C'est la seule espèce du genre Gypaetus. Il appartient à l'ordre des Accipitriformes et à la famille des Accipitridés.
Sommaire
Description
Son envergure varie de 245 à 285 cm pour un poids de 5 à 7 kg et sa longueur varie de 105 à 130 cm.
Répartition
En Suisse, il vit dans le massif des Alpes bernoises. En France, il est présent en Corse et dans les Pyrénées. Il a été réintroduit dans les Alpes françaises d'où il avait disparu au début du XXe siècle, faussement accusé des pires maux : les derniers spécimens ont été notés dans les Hautes-Alpes et le Mercantour en 1935[1].
Régime alimentaire
Ce vautour se nourrit principalement d'os, qu'il laisse tomber sur les rochers, afin qu'ils se brisent, mais aussi de pattes, de tendons et de ligaments d'ongulés sauvages ou domestiques qu'il ingère grâce à un gosier élastique. Doté de puissants sucs digestifs, il est capable d'utiliser les protéines, graisses et sels minéraux contenus dans cette nourriture très spéciale.
Le gypaète est surnommé :
- le « casseur d'os », car il a l'habitude de laisser tomber les os les plus gros (de préférence les os "longs") d'une hauteur de 50 à 100 mètres sur les flancs de falaise ou sur les pierriers (champ de pierres), il en mange alors les débris et les ligaments ;
- ou le « nettoyeur des alpages », car il joue un rôle sanitaire essentiel en se nourrissant de cadavres d'animaux de la faune sauvage (chamois, bouquetins) et d'animaux d'élevage (moutons, chèvres).
Habitat
Le gypaète est un oiseau des montagnes d'Europe, d'Afrique de l'Est et d'Asie. En général, il niche dans les zones de montagnes situées aux limites supérieures de la forêt, de préférence dans une grotte ou vire surplombée sur falaise escarpée, à proximité ou non de pierriers.
Le gypaète barbu adulte arbore un plumage ventral d'un beau rouille orangé. Cette coloration provient d'une teinture due à des bains répétés d'eau et de boue ferrugineuses.
Comportement social
Jusqu'à l'âge de 4 à 5 ans, le gypaète effectue une sorte de long voyage initiatique au cours duquel il va affronter de nombreux dangers dus à des phénomènes naturels, mais dont une autre partie est de la responsabilité des hommes (câbles électriques, remontées mécaniques, tirs de fusils, empoisonnements).
Au terme de son voyage (6-7 ans, âge de sa maturité sexuelle), il va commencer à se sédentariser, à former un couple et à construire une aire inaccessible pouvant mesurer plus de deux mètres de diamètre. Les parades nuptiales, incluant de spectaculaires piqués à deux, débutent entre octobre et février. La femelle pond 1 à 2 œufs entre décembre et mars, après une incubation de 53 à 58 jours, mais un seul oisillon est conservé, les parents ne pouvant en nourrir deux. L'envol du jeune s'effectue entre juillet à août.
En captivité, un gypaète a vécu jusqu'à l'âge de 44 ans. Dans son milieu naturel la longévité est estimée à 30 ans.
Réintroductions en Europe
Depuis les années 1970 il fait l'objet de divers programmes internationaux de réintroduction dans les alpes autrichiennes, françaises, italiennes et suisses.
Avec le concours de l'Organisation mondiale de protection de la nature, de l'UICN et de la Société zoologique de Francfort, des oiseaux sont élevés dans le cadre d'un projet international d'élevage dirigé par des chercheurs de plusieurs pays. La première réintroduction a lieu en 1986 dans la vallée du Rauris en Autriche, d'autres lâchers se succèdent en Autriche, en France, en Italie, en Suisse.
Depuis 1998, un nouveau programme Life nature, intitulé « Conservation du gypaète barbu dans les Alpes françaises » et piloté par l'association Asters, réunit sept pays dans le but d'établir une population autonome et naturelle de gypaètes barbus dans l'ensemble des Alpes. Dans le cadre de ce programme, ont été prises des actions de sensibilisation auprès du grand public, de création d'observatoires, de protection des sites de nidification et de vie, de mise en place de balises rouges sur les câbles aériens et de suivi des oiseaux par satellite.
Depuis la fin des années 1980, il est l'objet d'un programme réussi de réintroduction dans les Alpes françaises (Haute-Savoie, Savoie, Isère et Mercantour). Dès 1972, Gilbert Amigues, ingénieur à la DDAF et Paul Géroudet, ornithologue, lancent l'idée d'une réintroduction dans les Alpes françaises et vont fédérer autour d'eux de nombreux autres chercheurs, ornithologues et amoureux de la nature. La première réintroduction a eu lieu dès 1987 dans la vallée du Reposoir en Haute-Savoie et la première naissance dans la nature a eu lieu en 1997. On a le plus de chance d'apercevoir un gypaète barbu dans le massif des Aravis, dans le massif du Bargy, dans la chaîne des Fiz, dans la Moyenne Tinée, dans le massif de la Vanoise et dans le massif des Écrins.
Au total, depuis 1986, 137 gypaètes barbus ont été réintroduits. En l'an 2000, quelque 90 gypaètes vivaient dans tout l'arc alpin. Lors de la seule année 2005, huit gypaètes barbus ont été réintroduits dans l'arc alpin et sept poussins sont nés dans la nature. En 2006, une vingtaine de couples en état de se reproduire étaient comptabilisés dans l'arc alpin. Au total depuis 1986, 27 jeunes sont nés dans la nature et se sont envolés. En juin 2010, 3 petits gypaètes barbus ont été réintroduits près du cirque d'Archiane au sud du massif du Vercors.
En Suisse, un petit gypaète barbu est sorti de son œuf fin mars 2007 au col de l'Ofen, aux Grisons, au-dessus du Parc national suisse. Cela n'était plus arrivé en Suisse depuis 122 ans[2], un autre est né près de Derborence en Valais à la fin avril 2007.
Protection
Le Gypaète barbu bénéficie d'une protection totale sur le territoire français depuis l'arrêté ministériel du 17 avril 1981 relatif aux oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire. Il est inscrit à l'annexe I de la directive Oiseaux de l'Union européenne[3]. Il est donc interdit de le détruire, le mutiler, le capturer ou l'enlever, de le perturber intentionnellement ou de le naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les oeufs et les nids et de détruire, altérer ou dégrader leur milieu. Qu'il soit vivant ou mort, il est aussi interdit de le transporter, colporter, de l'utiliser, de le détenir, de le vendre ou de l'acheter.
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Gypaetus barbatus aureus - Muséum de Toulouse
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Gypaetus barbatus hemachalanus - Muséum de Toulouse
Légende
Selon une légende rapportée par la Souda[4], le dramaturge grec Eschyle serait mort assommé par une tortue lâchée par un rapace en vol sur sa tête chauve, qu'il aurait prise pour une pierre. Le texte mentionne un aigle mais ce comportement, même si l'événement n'est que fictif, correspond plus au gypaète barbu[réf. nécessaire].
Sous-espèces
Cette espèce est constituée des quatre sous-espèces suivantes :
- Gypaetus barbatus barbatus (Linnaeus, 1758)
- Gypaetus barbatus aureus (Hablizl, 1783)
- Gypaetus barbatus hemachalanus (Hutton, 1838) [5]
- Synonymie pour cette sous-espèce :
- Gypaetus barbatus altaicus (Sharpe, 1874)
- Gypaetus barbatus meridionalis (Keyserling & J.H. Blasiu, 1840)
Galerie
Voir aussi
Notes
- [1] Causes et historique de sa disparition
- Suisse, premier bébé gypaète barbu depuis 1885, actu TSR
- Le statut juridique des oiseaux sauvages en France, Ligue pour la protection des oiseaux
- Suidas, « Αἰσχύλος », Adler alphaiota, 357 lire en ligne
- Gypaetus hemachalanus Hutton, J. A. S. B., VII, p. 22 (1838) (Simla). Gypaetus barbatus. Blanf. & Oates, III, p. 328
Liens externes
Genre Gypaetus
- Référence Congrès ornithologique international : (en)
- Référence Alan P. Peterson : Gypaetus dans Accipitriformes (en)
- Référence Fauna Europaea : Gypaetus (en)
- Référence The Paleobiology database : Gypaetus Storr 1784 (en)
- Référence ITIS : Gypaetus Storr, 1784 (fr) ( (en))
- Référence Animal Diversity Web : Gypaetus (en)
- Référence NCBI : Gypaetus (en)
- Référence CITES : genre Gypaetus (sur le site de l’UNEP-WCMC) (fr+en)
Espèce Gypaetus barbatus
- Référence Alan P. Peterson : Gypaetus barbatus dans Accipitriformes (en)
- Référence Avibase : Gypaetus barbatus (+répartition) (fr+en)
- Référence Fauna Europaea : Gypaetus barbatus (en)
- Référence The Paleobiology database : Gypaetus barbatus (Linnaeus 1758) (en)
- Référence ITIS : Gypaetus barbatus (Linnaeus, 1758) (fr) ( (en))
- Référence Animal Diversity Web : Gypaetus barbatus (en)
- Référence NCBI : Gypaetus barbatus (en)
- Référence CITES : espèce Gypaetus barbatus (Linnaeus, 1758) (+ répartition) (sur le site de l’UNEP-WCMC) (fr+en)
- Référence CITES : taxon Gypaetus barbatus (sur le site du ministère français de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement) (fr)
- Site dédié au gypaete barbu de Asters Conservatoire des espaces naturels de Haute-Savoie
Catégories :- Statut UICN Préoccupation mineure
- CITES annexe III
- Accipitridae
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