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Glouton
GloutonGulo gulo Classification classique Règne Animalia Embranchement Chordata Sous-embr. Vertebrata Classe Mammalia Sous-classe Theria Super-ordre Eutheria Ordre Carnivora Sous-ordre Caniformia Famille Mustelidae Sous-famille Mustelinae Genre Gulo
Pallas, 1780Nom binominal Gulo gulo
(Linnaeus, 1758)Statut de conservation IUCN :
Répartition géographique D'autres documents multimédia
sont disponibles sur CommonsParcourez la biologie sur Wikipédia : Le Glouton (Gulo gulo), aussi appelé Carcajou en Amérique du Nord, est une espèce de mammifère omnivore, mais dans une plus grande mesure carnivore, de la famille des mustélidés. Il ressemble à un petit ours (10 à 15 kg) ayant une queue velue. Sa fourrure est dense et ne retient pas l'eau, ce qui lui permet de résister aux grands froids de son habitat. Il mesure de 75 à 110 cm. Il a une tête ronde et large, de petits yeux et des oreilles courtes et arrondies. Ses pattes sont courtes et robustes et chaque pied compte cinq orteils. Ses longues griffes sont courbées et semi-réctractiles, il peut donc les rentrer partiellement. Elles servent à grimper et à creuser. Ses dents sont solides. Les mâles adultes pèsent de 12 à 18 kg. Les femelles pèsent 8 à 12 kg. Les gloutons du nord sont généralement plus gros que ceux du sud. On reconnaît le glouton grâce à son masque facial et sa queue touffue. Au Canada, il est qualifié d'« animal le plus féroce du Grand Nord ». Il peut être très dangereux.
Gulo gulo est la seule espèce du genre Gulo.
Sommaire
Origine du nom
Le nom français glouton fait référence à la voracité de l'animal. Il pourrait cependant être le résultat d'un dérive étymologique : en Scandinavie, où l'on trouve encore cet animal, son nom ancien était fjällfräs, fjellfras, ou encore fjellfross, ce qui signifie à peu près « chat des montagnes ». Ce mot se serait transmis en Allemand sous la forme Vielfraß, qui signifie de fait « qui mange beaucoup », naturellement traduit en français par glouton et en latin par gulo.[réf. souhaitée]
Son nom canadien de carcajou est une modification québécoise du nom Kwi'kwa'ju, nom donné à l'animal par la tribu des Micmacs (des indigènes du Canada), qui signifie « esprit maléfique » en langue Micmac.[réf. souhaitée] Le glouton étant plus rusé que le renard et doué d'une force peu commune, il possède des facultés hors du commun pour échapper aux chasseurs et s'il se fait prendre, tente par tous les moyens de s'échapper ; il possède avant tout un instinct de survie des plus impressionnant, d'où son nom d'« esprit maléfique » que les Micmacs lui donnèrent.
Répartition et habitat
Répartition géographique
Autrefois présent presque partout dans l'est du Canada, on ne le retrouve plus aujourd'hui qu'en petit nombre dans le nord-ouest de l'Ontario et dans le nord du Québec, où certains spécimens continuent d'être observés occasionnellement. Aux États-Unis, on l'observe quelquefois en Californie, dans le parc de Yosemite[1] . L'espèce est toutefois plus abondante dans l'ouest du Canada et en Alaska. Elle a une distribution circumpolaire. Outre l'Amérique du nord, on la trouve en Scandinavie ainsi qu'en Eurasie.
Habitat
Le glouton fréquente la grande forêt de conifères (taïga) et la toundra. Il occupe habituellement un domaine d'environ 400 km carrés qu'il patrouille en suivant régulièrement les mêmes sentiers. Par contre, selon l'abondance et la répartition de ses proies, son territoire peut être encore plus vaste, généralement afin de suivre les troupeaux migrateurs de caribous. On a déjà suivi certains individus dans la neige sur une distance de 60 à 80 kilomètres, ce qui est assez considérable.
Dans son aire de répartition, il préfère généralement des régions éloignées, à l'écart des humains. Toutefois, les caractéristiques précises du milieu sauvage dont il dépend demeurent inconnues. Par exemple, il ne s'est pas réinstallé ni au Québec, ni au Labrador malgré l'abondance de caribous et l'habitat tranquille. Étant donné le manque de connaissance, il est difficile de protéger et de gérer son habitat. Le mâle couvre un territoire de plus de 1 000 km2 alors que la femelle couvre un territoire de moins de 100 km2.Il s'abrite habituellement sous une souche dans un buisson ou même à l'intérieur d'une carcasse d'animal. Parfois il se couche en rond dans la neige sous un arbre. Les grottes font aussi de parfaits abris pour les gloutons. Considérant qu'il chasse jour et nuit, et à longueur d'hiver, il ne s'abrite donc que rarement, même par les temps les plus rudes.
Reproduction
L'accouplement a lieu entre mai et juillet et l'espèce ne produit qu'une portée par année. Certaines femelles ne procréent qu'une fois tous les 2 ou 3 ans. Les petits au nombre de 1 à 5, naissent entre le mois de février et mai. La période active de la gestation dure 30 à 40 jours. Les embryons subissent une implantation différée. Les nouveau-nés ont les yeux fermés et leur corps est couvert d'un fin pelage frisé. Ils sont sevrés à 9 ou 10 semaines et matures à 1 ou 2 ans. Peu de petits survivent à leur première année car certains sont victimes de prédation ou meurent de faim. Les jeunes gloutons grandissent rapidement. Ce taux de croissance rapide continue après que la mère a cessé d'allaiter.
Le glouton peut vivre au moins 10 ans à l'état sauvage et en captivité, il peut atteindre l'âge de 15 ans.
Régime alimentaire
Le glouton se nourrit de carcasses de gros animaux morts de causes naturelles ou tués par des ours ou des loups. Il réussit parfois à tuer un caribou des bois ou un orignal ralenti par la neige ou affaibli par la maladie. Il mange aussi des campagnols, des lièvres, les larves d'insectes, des œufs d'oiseaux et des baies; il s'attaque parfois au castor du Canada, au renard roux ainsi qu'au porc-épic d'Amérique et d'autres rongeurs. Il lui arrive aussi de cacher de la nourriture sous la neige après l'avoir imprégnée de sa forte odeur, dissuadant ainsi tout intrus de la lui dérober. Bien adapté à la vie de charognard, le glouton a des dents et des mâchoires robustes qui lui permettent de broyer de gros os et de manger de la viande gelée. Comme il n'est pas très efficace à la chasse, il dévore souvent des animaux pris au piège. Par contre, on l'a déjà observé en train de s'attaquer à des proies beaucoup plus volumineuses, comme l'ours ou l'orignal. Parfois il s'introduit dans les cabanes, ce qui ne lui attire guère la sympathie des trappeurs. Son odorat très fin lui permet de détecter la présence de nourriture sous une épaisse couche de neige. Quand il ne trouve pas de nouvelle carcasse, il retourne vers une précédente et mange ses os gelés. Le glouton parcourt environ 40 km par chasse.
Écologie et comportement
Le glouton est un animal solitaire. Courageux et rusé, il peut être particulièrement agressif face aux autres animaux, surtout lorsqu'il se sent menacé. On prétend qu'il sait protéger ses captures contre les attaques de loup et même d'ours brun. Il ne défend pas son territoire, mais signale sa présence en déposant sur le sol ou sur un tronc d'arbre, le long des sentiers qu'il fréquente, les sécrétions musquées de ses glandes anales. Parfois, il gratte le sol à la manière d'un chien, ou ronge l'écorce de certains arbres.
Il a peu de prédateurs à part l'homme qui le trappe pour sa fourrure, le loup gris, l'ours et éventuellement le cougar.
Menaces et conservation
Une partie importante de l'habitat naturel du glouton a été détruite ou fragmentée en raison du développement urbain, des exploitations agricoles et des activités forestières. La baisse des populations des gloutons est aussi attribuable à la chasse, au piégeage et à l'utilisation d'appâts empoisonnés destinés aux loups. La rareté du glouton pourrait aussi être expliquée par la baisse des populations de loups gris. Les carcasses d'animaux tués par ces derniers sont en effet pour lui une source importante de nourriture. Le glouton est en danger de disparition dans tout l'est du Canada.
La disparition des populations de glouton de certaines parties de l'Amérique du nord s'explique par deux raisons :
- Les gloutons sont des charognards (ils se nourrissent de charogne ou d'animaux morts) et sont donc attirés par les appâts,
- Peu de petits gloutons survivent.
Pour protéger l'espèce, il faut principalement contrôler la chasse au glouton : ainsi sa chasse est interdite au Québec sauf chez les autochtones de la baie James. Malheureusement peu de solutions existent pour le second phénomène.
Anecdotes
- Le glouton a été accusé des crimes de « la bête du Gévaudan ». Ceci est bien sûr l'une des nombreuses suppositions faites sur cette créature car il correspond au profil fait de la bête par les victimes : raie noire sur le dos orné d'épines et les flancs seraient rouges (fauve).
- Un super-héros canadien porte le nom anglais de cet animal (Wolverine). Dans les premières traductions françaises des comics où il apparaît, son nom est bien traduit en « Le Glouton ». Cependant, lorsqu'il devient un personnage important dans la série X-Men, cette traduction fut remplacée par « Serval » par la suite, pour finalement devenir « Wolverine» .
- L’unité de lutte contre les motards criminalisés mise sur pied par la Sûreté du Québec en 1996 était nommée escouade Carcajou.
- Un livre de Bernard Clavel qui parle de la vie des indiens au Canada se nomme Le Carcajou.
- Dans le roman policier de James Ellroy Le Grand Nulle Part, le tueur mord le corps de ses victimes avec un ratelier orné de dents de glouton.
Voir aussi
Références taxinomiques
Genre Gulo
- Référence Mammal Species of the World : Gulo (en)
- Référence Fauna Europaea : Gulo (en)
- Référence ITIS : Gulo Pallas, 1780 (fr) ( (en))
- Référence Animal Diversity Web : Gulo (en)
- Référence NCBI : Gulo (en)
Espèce Gulo gulo
- Référence Mammal Species of the World : Gulo gulo (en)
- Référence Fauna Europaea : Gulo gulo (en)
- Référence ITIS : Gulo gulo (Linnaeus, 1758) (fr) ( (en))
- Référence Animal Diversity Web : Gulo gulo (en)
- Référence NCBI : Gulo gulo (en)
- Référence IUCN : espèce Gulo gulo (Linnaeus, 1758) (en)
- Référence Fonds documentaire ARKive : Gulo gulo (en)
Liens externes
- Parcs Canada - Carcajou
- Musée Canadien de la nature
- Le carcajou, Faune et flore du pays (fr)
Notes et références
- ↑ « Mammals », site officiel du parc de Yosemite, http://www.nps.gov/archive/yose/nature/wlf_mammals.htm, (page consultée le 4/03/2007, modifiée le 22/12/2004)
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