Albert-René Biotteau

Albert-René Biotteau

Albert René Biotteau, le 24 mars 1898 à Angers (Maine-et-Loire), décédé le 31 mars 1985 à Saint-Pierre-Montlimart (Maine-et-Loire), industriel et maire, il est le fondateur de la marque de chaussures Eram.

Son père et son grand-père étaient déjà dans la fabrication des chaussures et bottes.

En 1911, il commence sa vie active comme apprenti-cordonnier.

En 1922, il se marie avec Marie Guéry à Saint-Pierre-Montlimart près de Cholet.

En 1927, Albert-René Biotteau fonde avec son épouse Marie Guéry son propre atelier : les Etablissements Biotteau-Guéry dans la commune de Saint-Pierre-Montlimart[1].

Cette petite entreprise changera de nom pour s'appeler "ERAM", anagramme formé des deux premières lettres, inversées, de son second prénom (RE = ER) et de celui de son épouse, (REné et MArie).

En 1935, après avoir rachèté les autres fabriques de chaussures de la commune, il est à la tête de trois usines dans les Mauges. Sil possède peu de capitaux et opte pour la fabrication de sandalettes, avec son épouse et un unique ouvrier, Albert-René Biotteau a pour lui dêtre le petit-fils dun artisan bottier, le fils et le neveu de petits industriels. Sa maîtrise du métier et son goût dentreprendre lui permettent de simposer rapidement. Dans les années 1930, alors que cinq fabriques de chaussures sont installées à Saint-Pierre-Montlimart, il distance ses concurrents en produisant 600 paires par jour. En 1935, après avoir fait lacquisition de différentes usines régionales, il possède trois unités de fabrique - deux à Saint-Pierre-Montlimart et une à Chalonnes - à lintérieur desquelles 450 ouvriers élaborent quotidiennement 2 500 paires de chaussures. Grâce à un personnel de qualité, des équipements modernes et des procédés innovants, Eram devient le premier fabricant de chaussures de la région choletaise. Mais la guerre qui éclate en 1939 stoppe net lexpansion prometteuse dEram. Les troupes doccupation râflent 80 % de la richesse nationale à leur profit. De ce fait, les usines dEram tournent au ralenti. Le manque de matières premières - notamment de cuir - remet au goût du jour les sabots de bois. Empêchés de produire comme ils le souhaitent, Albert-René Biotteau et son fils Gérard (il a rejoint lentreprise familiale en 1940) décident de transférer les 5 millions de francs issus de la vente de leurs stocks de cuir et de peausseries dans lachat de magasins de détail. Ils pressentent déjà quen commercialisant leurs propres produits, ils resteront entièrement libres de leur destin. Cest à Levallois quouvre le premier magasin de détail dEram, en 1942. Suivront les boutiques de Clamart, Orléans, Saint-ÉtienneLorsque la fin de la Seconde Guerre mondiale sonne enfin, Albert-René Biotteau et son fils possèdent 12 magasins. Toutefois, les affaires sont encore très hésitantes lorsque commencent les années 1950. À tel point que Gérard Biotteau le dit sans détour : « La guerre a failli causer la ruine dEram ». Pour mesurer la perte dactivité, précisons que la production annuelle de lentreprise de limmédiat après- guerre représente seulement 38 % de celle de 1938 ! Gérard Biotteau découvre les États-Unis et le Canada

En 1947, Gérard Biotteau accomplit un voyage fort instructif aux États-Unis et au Canada. Cest -bas quil découvre la rationnalisation de la production industrielle à laméricaine, forgée grâce à des machines modernes, des hommes compétents et des idées nouvelles. Voilà qui linspire. Tout comme lexemple du Tchécoslovaque Tomas Bata, fondateur dun empire mondial de la chaussure et lui-même adepte des méthodes dorganisation américaines héritées du fordisme, avait déjà fortement impressionné son père. « Bata se rend dans un pays. Il y construit une usine de chaussures puis une chaîne de magasins pour commercialiser directement sa production, marquant ainsi le passage de lartisanat à lindustrie. Dans les années 1930, Tomas Bata sinstalle en Moselle, à Moussey. Quand il arrive, cela émeut vivement les politiques de la IIIe République qui voient déjà la France envahie par la production étrangère. Ils contrent cette « menace » en votant la loi Le Poullen en mars 1936. En quelques articles, celle-ci stipule que lagrément du ministre de lIndustrie doit être obtenu avant limplantation de tout magasin de chaussures ! À lépoque, seul Paul Reynaud adopta une attitude libérale dans cette affaire. Les autres députés prônèrent cette vraie loi anti Bata » souligne Xavier Biotteau, lactuel président du directoire du Groupe Eram. 1955 demeure une année dexception pour Eram : Paul Guéry, ingénieur maison, invente en effet un tout nouveau procédé, dénommé Plastifor. En fait, il permet, lors dune seule et même opération, dobtenir une semelle plastique et de la solidariser avec la tige de la chaussure grâce à linjection directe du plastique dans un moule. Déposé auprès du service de la propriété industrielle du ministère de lIndustrie et du Commerce le 26 novembre 1954, le brevet dinvention est délivré le 12 décembre 1955. Grâce à lui, Eram met à présent quatre fois moins de temps quauparavant à assembler ses chaussures : lavancée est décisive vis-à-vis de la concurrence. Cependant, la e au point est délicate car les premières semelles sont tellement molles que le doigt passe au travers lorsquon appuie dessus ! Lingénieur Paul Guéry et le technicien Marcel Béranger conçoivent alors un mélange pour renforcer les semelles. Ils y réussissent si bien quelles deviennent très résistantes. Le succès de ce nouveau concept amène louverture de nouvelles usines. Entre 1955 et 1971, une dizaine voient le jour en Maine-et-Loire. Les effectifs salariés se développent en conséquence : Eram emploie plus dun millier de personnes en 1960 mais elles sont plus de 3 000 en 1969. Conforté sur le plan industriel, Eram va à présent chercher à contrôler la distribution de ses produits pour nêtre pas dépendant des distributeurs. Les débuts à lexportation sont datés de 1958 par limplantation de deux filiales : lune à Mouscron (Belgique) et lautre à Sarrebrück, (Allemagne). Trois ans plus tard, en 1961, le premier magasin Eram ouvre outre-Quiévrain. Il faudra attendre 1969 pour voir éclore le premier magasin de détail en AllemagneSeptembre 1969 marque un autre tournant pour lentreprise. Gérard Biotteau initie la formule de la franchise auprès des détaillants : le Club Eram est . Cependant, si les points de vente dEram se multiplient, la marque, elle, reste méconnue du grand public, donc des acheteurs. Célèbre « fils de pub », Jacques Séguéla résume bien la situation dalors : « En 1969, les deux rois sont Bata et André ». Eram rame. En mars 1970, le magazine LExpansion titre même : « Un fabricant de Cholet double son chiffre daffaires tous les quatre ans et part à la conquête du marché allemand ». Eram nest tout bonnement pas cité. Il est temps de faire appel à la publicité ! En 1970, Gérard Biotteau devient Président-directeur général du groupe Eram. Cest à cette même époque que la première campagne menée auprès du consommateur à léchelon national, régional et local est décrétée. Gérard Biotteau se tourne vers Philippe Michel, un jeune créatif parisien un brin provocateur mais aux idées géniales. « Il faudrait être fou pour dépenser plus… » est de lui. Le slogan va devenir célèbre et rendre Eram très populaire, au même titre que les petits films publicitaires télévisuels dÉtienne Chatiliez, futur réalisateur de La Vie est un long Fleuve tranquille.

Albert René Biotteau sera maire de Saint-Pierre-Montlimart de 1939 à 1962.

La Seconde Guerre mondiale fragilisa l'entreprise, malgré l'ouverture d'une douzaine de magasins Eram en France. En 1947, Albert-René Biotteau effectue un voyage aux États-Unis et au Canada pour étudier les méthodes de travail en usine[2].

Au début des années cinquante, les affaires reprennent. De nouveaux procédés de fabrication voient le jour. Entre 1955 et 1960, une dizaine d'usines ouvrent, employant près d'un millier d'ouvriers.

Son fils Gérard puis son petit-fils Xavier lui succèdent.

Sources


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Albert-René Biotteau de Wikipédia en français (auteurs)

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