- Gotha mondain
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Almanach de Gotha
Pour les articles homonymes, voir Gotha.L'Almanach de Gotha, ou simplement le Gotha, fut, entre 1763 et 1944, le guide de référence de la haute noblesse et des familles royales européennes. Il fut publié pour la première fois à la cour ducale de Frédéric III, duc de Saxe-Gotha. Quoique publié en Allemagne, cet almanach fut continûment rédigé en français.
Un guide du même nom, mais en anglais, est publié à Londres depuis 1998, mais est sévèrement critiqué[1].
Le gotha désigne plus simplement et ordinairement des personnalités politiques, médiatiques ou culturelles, notamment, connues pour leur importance en termes de vie sociale ou de notoriété publique (p. ex. : le gotha de la publicité).
Sommaire
Objectifs
L'objectif de l'Almanach était de lister, de manière définitive, les maisons régnantes d'Europe, et leurs branches cadettes, ainsi que la plupart des familles nobles, le corps diplomatique, et les plus hauts fonctionnaires. Il faut se souvenir que les maisons régnantes en Allemagne et en Italie se comptaient par centaines, et leurs branches cadettes par milliers pour apprécier le défi majeur que le Gotha s'était fixé.
Le Gotha fut très vite un grand succès et y être inclus devint une nécessité sociale absolument vitale pour une famille noble. En effet, aux XVIIIe et XIXe siècles, une source d'information incontestable était nécessaire pour compenser les difficultés de communication, et après 1914 et la chute de beaucoup de familles régnantes, le guide devint essentiel pour départager les faux titres des vrais. Ainsi, une famille titrée de haut rang non listée dans le Gotha était présumée avoir été auto-promue, ou en tous cas, non valablement.
En revanche, le Gotha n'a jamais tenté d'incorporer dans ses listes la petite noblesse, laissant cette tâche à chaque pays.
Structure
L'Almanach était divisé en trois sections jusqu'en 1876 :
- Section I : Liste des maisons souveraines d'Europe,
- Section II : Liste des maisons princières non-souveraines d'Europe, où l'on trouvait les maisons de Czartoryski, La Rochefoucauld, Leiningen, Lobkowicz, Norfolk, Rohan, Rougé de Caylus, Ruspoli, Tour-et-Taxis, Windisch-Graetz, etc.
- Section III : Liste des comtes immédiats du Saint empire romain germanique.
À partie de l'édition de 1876, les deuxième et troisième sections fusionnèrent, élevant ainsi les anciennes familles comtales du Saint empire au rang des familles princières. En effet, à la suite de leur médiatisation, ces familles comtales avaient reçu comme compensation l'égalité de rang avec les familles princières.
Dès l'édition de 1877, la deuxième section fut divisée en parties A et B, où la partie A regroupait les familles médiatisées allemandes, qu'elles soient comtales ou princières, et la partie B les familles princières non-allemandes et les familles allemandes non-médiatisées. Ainsi fut créée l'illusion que les familles médiatisées allemandes jouissaient d'un rang supérieur aux familles princières non-allemandes, illusion renforcée par le renommage à partir de l'édition de 1890 de la Section II A en Section II, et II B en Section III.
Influence
La division du Gotha eut une grande importance sociale, car en Allemagne les maisons de la seconde section furent considérées comme ayant le même rang qu'une famille régnante allemande apparaissant dans la première section, ce qui joua un grand rôle dans l'élaboration des stratégies matrimoniales.
Ainsi, si une comtesse de la deuxième section épousait un souverain de la première section, leur mariage n'était pas considéré comme morganatique, et les enfants issus de cette union recevaient des droits dynastiques, comme celui de pouvoir hériter de la couronne. Inversement, si une princesse ou une duchesse de la troisième section épousait un petit prince allemand souverain de la première section, le mariage était réputé morganatique et les enfants exclus de la ligne de succession.
Cette division arbitraire fut une source majeure de frustration pour les familles européennes reléguées en Section III, sans compter les nombreuses familles princières de l'est de l'Europe (Russie, Géorgie, etc.) qui n'étaient même pas listées.
L'attitude relativement condescendante du Gotha vis-à-vis de la haute noblesse est-européenne, espagnole, britannique, italienne ou scandinave, couplée à l'abondance des familles allemandes listées, a certainement contribué à la « prolifération » des princesses allemandes médiatisées dans les maisons royales européennes observée au XIXe siècle (spectaculaire dans le cas des familles royales du Royaume-Uni, de Russie, et des nouvelles monarchies de Grèce, de Roumanie, de Bulgarie, de Belgique) : la noblesse allemande sut parfaitement tirer parti de la surestimation artificielle de leur « valeur » sur le marché des mariages résultant du classement du Gotha.
Voir aussi
Références
- ↑ http://www.economist.com/books/displayStory.cfm?Story_ID=949183 The Economist, 2002-01-24]
Liens internes
- Almanach royal : ancêtre français du Gotha mondain européen.
Liens externes
Où le trouver
De nombreux ouvrages de l'Almanach de Gotha sont disponsibles en libre téléchargement sur les bibliothèques numériques Gallica et Google Books.
Catégories : Noblesse | Almanach
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