- Gerhart Johann Robert Hauptmann
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Gerhart Hauptmann
Gerhart Johann Robert Hauptmann, né le 15 novembre 1862 en Silésie où il est mort le 6 juin 1946, est un auteur dramatique allemand, grand représentant du naturalisme outre-Rhin, lauréat du Prix Nobel de littérature en 1912 et du prix Goethe en 1932.
Biographie
Gerhardt Hauptmann naît à Ober Salzbrunn, l'actuelle Szczawno Zdrój, en Silésie, qui fait alors partie de l'Empire allemand. L'auteur sera marqué toute sa vie par cette terre de Pologne à laquelle il consacrera la majeure partie de son œuvre. Issu d'une famille aisée dont le père est gérant d'hôtel, le jeune homme est envoyé chez un oncle à la campagne après des études secondaires au Realschule de Breslau afin de suivre une formation agricole. Mais Hauptmann, qui préfère le monde de la ville, retourne vite à Breslau afin de suivre un cursus artistique.
Devenu plus tard un auteur de réputation mondiale, Hauptmann se consacre d'abord à la sculpture. Il se rend en tant que sculpteur en Italie à Naples, après un long périple qui l'emmène de l'Espagne à la Suisse et qu'il décrira dans L'Aventure de ma jeunesse (Das Abenteuer meiner Jugend, 1937). Fasciné comme tout bon intellectuel allemand par le classicisme, il envisageait en réalité de se rendre en Grèce, mais une maladie le ramène brusquement en Allemagne. Imprégné de diverses influences, il s'essaie dans un premier temps, sans grande conviction, au domaine épico-poétique, puis au roman et à la nouvelle avec Le Garde-barrière Thiel (Bahnwärter Thiel, 1888). Il se tourne néanmoins rapidement vers sa vocation de dramaturge, fortement marquée par l'influence d'Arno Holz et de Johannes Schlaf, inspirateurs du naturalisme en Allemagne.
Hauptmann restera, toute sa vie durant, fidèle à certaines caractéristiques de ce théâtre, tellles que l'étude du milieu, l'utilisation de dialectes, le choix de sujets plus ou moins pathologiques et la notion de déterminisme social. S'appuyant sur l'étude minutieuse du cadre de vie paysan, sa pièce Avant le lever du soleil (Vor Sonnenaufgang, 1889) raconte le déchirement de plusieurs familles après la découverte par celles-ci de gisements de charbon sous leurs terres, évènement qui les a brusquement enrichis. L'auteur démonte alors les mécanismes d'hérédité de classe, forgeant l'identité de l'individu et gouvernant ses relations à l'intérieur du groupe social. De fait, l'œuvre apparaît comme le premier vrai drame naturaliste allemand. Ses autres pièces semblent confirmer un intérêt certain pour le sort réservé aux basses classes et aux milieux prolétariens. Chaque année marque un nouveau succès pour le jeune auteur : Les Âmes solitaires (Einsame Menschen, 1890) expose le drame d'un homme isolé dans la bourgeoisie provinciale et Les Tisserands (Die Weber, 1892), son ouvrage le plus emblématique, narre la destinée collective de tisserands silésiens. Dans ce drame de protestation sociale, la technique dramaturgique utilisée est inédite dans la mesure où le rôle principal n'est pas dévolu à un individu en particulier mais à une collectivité, en l'occurrence la classe paysanne. La pièce obtient à l'époque l'approbation de Tolstoï, mais Hauptmann, qui osa porter sur scène des images de révolte, encourt la colère de Guillaume II, au point que plusieurs théâtres allemands n'oseront plus montrer ses pièces.
Après Florian Geyer (1895) et une comédie de mœurs, La Pelisse de castor (Der Biberpelz, 1893), qui brosse une satire des dirigeants prussiens du IIe Reich, Hauptmann s'éloigne peu à peu du théâtre naturaliste. Bien que par exemple L’Assomption de Hannele (Hanneles Himmelfahrt, 1893) reste ancrée dans la thématique naturaliste, le style, qui s'y fait plus poétique, traduit une évolution vers le symbolisme. Cette orientation est confirmée par la pièce en vers La Cloche engloutie (Die versunkene Glocke, 1897), fantaisie sur les combats d’un artiste frôlant le mysticisme, qui vaut à Hauptmann une renommée intrenationale et inspire plusieurs transpositions en musique. L'auteur revient pourtant, l'année suivante, au drame réaliste avec Le Voiturier Henschel (Fuhrmann Henschel, 1898), qui s'intéresse aux inégalités sociales et à la corruption morale des individus, puis Rose Bernd (1903), qui conte le destin tragique d'êtres victimes de leurs défauts. En 1912, l'Académie suédoise lui décerne le prix Nobel de littérature.
Dans les dernières années de sa vie, Hauptmann manifeste un nouvel intérêt pour le théâtre grec et élabore une Tétralogie des Atrides (Atriden-Tetralogie, 1941-1945) dans laquelle le mythe des familles antiques prend une nouvelle signification, traitant de la question du destin et du libre-arbitre. Il prépare également, dans le plus grand secret, un drame antinazi, Les Ténèbres (Aus der Finsternis, 1943).
Outre une abondante production théâtrale, Gerhardt Hauptmann est également l'auteur d'écrits en prose et en vers où il traite d'évènements de sa vie personnelle tels l'échec de son premier mariage ou sa seconde expérience conjugale. On lui doit quelques romans comme Le Mécréant de Soanna (Der Ketzer von Soana, 1918) et Wickelmann (roman inachevé paru à titre posthume en 1954), ainsi que des poèmes épiques comme Le Grand Rêve (Der Grosse Traum, 1942), qui prend pour modèle La Divine Comédie de Dante.
Sa dernière pièce, Hebert Enckelmann, n'est représentée qu'en 1950, après sa mort. Hauptmann connut le sort réservé aux Silésiens après la Seconde Guerre Mondiale, mais put mourir sur la terre dont il avait chanté les drames et les destins multiples. Son œuvre et sa dépouille ont été transférées, non sans mal, dans la partie allemande occidentale. Il repose actuellement à Hiddensee avec un sachet de terre silésienne sur la poitrine et vêtu d'une robe de bure franciscaine acquise lors de son voyage en Italie.
Œuvres
- Promethidenloos, 1885
- Bahnwärter Thiel, 1888
- Vor Sonnenaufgang', 1889
- Das Friedensfest, 1890
- De Waber, 1891
- Die Weber (Les Tisserands), 1892
- Der Biberpelz (La Peau de castor), 1893
- Hanneles Himmelfahrt, 1893
- Die versunkene Glocke, 1897
- Fuhrmann Henschel, 1898
- Michael Kramer, 1900
- Der rote Hahn, 1901
- Der arme Heinrich, 1902
- Rose Bernd, 1903
- Griselda, 1909
- Der Narr in Christo Emanuel Quint, 1910
- Die Ratten, 1911
- Atlantis, 1912
- Gabriel Schilings Flucht, 1912
- Winterballade, 1917
- Anna, 1921
- Die Insel der großen Mutter oder Das Wunder von Île des Dames, 1925
- Des großen Kampffliegers, Landfahrers, Gauklers und Magiers Till Eulenspiegel Abenteuer, 1928
- Wanda, 1928
- Ährenlese, 1929
- Vor Sonnenuntergang, 1932
- Die Abenteuer meiner Jugend (autobiographie), 1937
- Die Atriden-Tetralogie, 1941
- Das Märchen, 1941
- Neue Gedichte, 1946
Note
- En 1914, il fut un des signataires du Manifeste des 93.
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