- Georges Serenon
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Georges Sérénon
Georges Sérénon fut pionnier de la plongée sous-marine et co-fondateur, avec Claude Arzillier, du CIP, le Centre international de plongée.
Résumé biographique
Georges Sérénon plongeait en apnée déjà avant la Seconde Guerre mondiale. Il était très habile et s'était fabriqué ses propres palmes de plongée, palmes encore conservées au musée Frédéric-Dumas, à Sanary-sur-Mer. La guerre terminée il travaillait dans l'atelier que Paul Dubois tenait à Sanary-sur-Mer, atelier où Dubois fabriquait des masques de plongée, les célèbres masques « Squale ». La société de Dubois fournissait en masques Cousteau, Taillez, Dumas et tous les plongeurs du GRS et c'est ainsi que Sérénon entra en contact avec la plongée en scaphandre autonome et avec l'équipe de Cousteau, au sein de laquelle il fut vite surnommé « Jojo », tout comme Frédéric Dumas était connu par le diminutif « Didi » ou Albert Falco celui de « Bébert ».
Dans les années 1950 Georges Sérénon intégra la Spirotechnique, société filiale d'Air liquide que Cousteau et Gagnan avaient fondée en 1945 pour la fabrication et la vente de leur scaphandre autonome. Il occupa ainsi d'abord un poste d'agent commercial et ensuite il fut nommé inspecteur général de la société. Lorsqu'en 1960 la Spirotechnique signa un contrat avec l'État pour créer un centre qui allait assurer la formation en plongée des sapeurs-pompiers, gendarmes et CRS c'est Georges Sérénon qui fut choisi pour en être le directeur.
C'est ainsi qu'il crée avec Pierre Marie et Robert Martignole, le premier centre de plongée loisir. Le matériel ne suffisait pas à faire un centre de plongée il fallait trouver l'endroit où l'implanter et le personnel qui s'en chargerait. L'idée ayant séduit Paul Ricard c'est son île qu'il proposa : la seule exigence qu'il eut c'est qu'à travers la plongée on fasse connaître le nom de Bendor. Restait le personnel : pour le responsable il fut choisit parmi les instructeurs des nageurs de combat de l'Armée de Terre et de la Marine, Claude Arzillier et un aide, Emile Bottero, qui touchait à tout.
En octobre 1960 aura lieu l'inauguration officielle avec des moyens encore modestes (2 petits compresseurs portatifs, une vingtaine d'équipements de plongée, 1 zodiac et 1 petite barge en plastique), pour acteurs un stage de la Protection Civile (dont la présence durera plusieurs années) sous l'œil intéressé de sommités locales, de la presse, d'un ministre et de gradés de la Marine Nationale.
Courant 1961 des moniteurs de tous horizons vont venir étoffer l'équipe de base comme Jacques BURNIER dit "Bubu". La politique de la SPIROTECHNIQUE ayant été d'inciter les administrations à admettre qu'il serait utile d'avoir des fonctionnaires-plongeurs dans le cadre de la sécurité civile que ce soit pour intervenir en mer, en lac ou en rivière la même année les premiers stages C.R.S. ont lieu et perdurent encore actuellement. Ils seront suivis en 1964 par la Police Nationale et les Gendarmes qui resteront deux ans. Quelques années plus tard ce sera au tour des douaniers de venir goûter au plaisir de faire le tour de l'île : ils y viendront durant un quart de siècle. L'école de la Marine Marchande viendra aussi compléter la formation de ses élèves par des stages de plongée s/marine. Outre les administrations qui auront représenté un potentiel important le CIP Bendor va s'orienter aussi vers le tourisme et développer les formations fédérales. Tout étant à faire il va, à la sortie du premier appareil-photos étanche (le Calypso-Phot) réaliser les premiers stages de photos et cinéma s/marin. Le "dada" de Claude Arzillier étant la formation de moniteurs il va en présenter à toutes les sessions de moniteur national, pas un échec dont la première femme, Margaret Jacquet qui sera reçue major. Il fera admettre au Club Med la nécessité d'avoir des monitrices dans ses villages et leur en conseillera une bien sûr élève de "tonton". Dans l'attente de la création d'une école nationale préparant au métier de travailleur s/marin et ce en accord avec le syndicat des entreprises de travaux sont jetées les premières éléments d'une formation basale.
La notoriété du CIP Bendor va dés 1962 lui permettre d'essaimer à travers le monde : réalisation du CIP FRANCE ( à bord du s/s France ), participation active à la mise en œuvre de la chaîne des CIP, responsable à partir de 1972 de la formation des futurs plongeurs professionnels en Algérie et ce pendant presque dix années.
Tous les grands de la Plongée (professeurs, ingénieurs, photographes/cinéastes, etc...), Dumas, Taillez, Bombard , Houot sont venus au CIP Bendor par amitié, pour nous faire part des progrès de leurs recherches ou pour nous faire essayer leurs inventions. C'est grâce à eux et à l'immense famille de moniteurs que l'on peut prétendre et dire sans forfanterie que le CIP Bendor a été la première Aquadémie de la Plongée au Monde.
La grande période a pris fin en 1998 avec un total de 450.000 plongées réalisées, des moniteurs dans le Monde entier, des reconnaissances touchantes de beaucoup d'élèves. Le 17 mai 2008, sous l'égide de Samuel Mathis et Jean-Yves Piquet en présence des sommités le CIP Bendor ouvrait dans ses locaux son propre musée.
Après avoir été inspecteur général de la Spirotechnique et président du Centre international de plongée Georges Sérénon finit sa carrière comme directeur de la FIFAS (Fédération internationale des fabricants d'articles de sport). En 1994, déjà retraité, il participa, à Sanary-sur-Mer, de la fondation du musée Frédéric-Dumas, musée consacré à l'archéologie sous-marine et à l'histoire des équipements de plongée.
Catégorie : Histoire de la plongée
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