- George Hiller
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George Hiller (15 décembre 1916-27 novembre 1972 à Bruxelles) fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, un agent secret britannique du Special Operations Executive.
Sommaire
Identités
- État civil : George François Hiller
- Comme agent du SOE, section F :
- Nom de guerre (field name) : « Maxime »
- Nom de code opérationnel : FOOTMAN (en français VALET DE PIED)
Parcours militaire :
- British Army,
- SOE, section F ; grade : captain, puis major.
Pour accéder à une photographie de George Hiller, se reporter au paragraphe Sources et liens externes en fin d’article.
Attention : certaines sources confondent par erreur George Hiller avec George Starr « Hilaire », également agent du SOE, chef du réseau WHEELWRIGHT.
Éléments biographiques
1916. George Hiller naît le 15 décembre.
Il fait ses études secondaires à Paris, au lycée Janson-de-Sailly.
Juste avant la guerre, il devient diplomate.
1943. En mai, il rejoint la section F du SOE, et est envoyé à l'entraînement.
1944
- Mission en France
Définition de la mission : comme chef du réseau FOOTMAN, il doit prendre contact avec « colonel Vény » (dont le nom véritable est Jean Vincent) pour évaluer ses groupes et, si l’évaluation est favorable, agir comme officier de liaison avec eux pour organiser des sabotages. Un objectif action précis lui est également assigné : stopper la production des usines Ratier à Figeac[1]
- Janvier. Le 7, George Hiller « Maxime », chef du réseau et Cyril Watney « Eustache », opérateur radio, sont parachutés à Carennac. Ils sont reçus par Harry Peulevé, leur ancien instructeur à Beaulieu. Ils s’installent près de Martel (Lot) chez Jean Verlhac, chef régional des groupes Vény. La coopération s’établit rapidement. Watney dissimule son poste radiotélégraphique dans un asile sûr, la mairie de Creysse (Lot). Hiller négocie un accord par lequel le SOE armerait et financerait les groupes Vény qui accepteraient d’attaquer tous les objectifs que leur désignerait le commandement interallié par l’intermédiaire d’Hiller. Le sabotage des usines Ratier à Figeac, objectif prioritaire du SOE, est réalisé avec succès dans la nuit du 19. Hiller est promu major.
- Février. La vérité sur les négociations d’Alger transpire, et on apprend que l’organisation Froment-Vény a été acceptée dans les MUR sous le nom de France au combat. Il devra y avoir des représentants de FAC aux différents échelons de commandement, mais il faudrait une fusion complète de toutes les troupes, ce que Vény refuse. Les groupes Vény sont scindés en deux factions rivales : les supporters de FAC et ceux du colonel qui travaillent avec Hiller et sont rapidement accusés d’être vendus aux Britanniques. Le colonel Vény et la FAC se mettent d’accord. Hiller l’accompagne à Paris pour les négociations avec les MUR. Le but est d’essayer et d’assurer que les groupes Vény continuent à former une organisation séparée, et qu’ils soient lavés de l’accusation d’être asservis aux Britanniques. Finalement, les négociations échouent quand les représentants des MUR insistent sur une fusion complète.
- Mars. Dans la nuit du 6/7 ont lieu deux parachutages :
- > Robert Boiteux « Firmin », un ancien du réseau SPRUCE, et Benjamin Aptaker « Aléric » sont parachutés près de Figeac et emmenés dans une maison sûre par leur comité de réception.
- > Lieutenant Edmund Mayer « Maurice » et son frère major Percy Mayer « Barthélémy » (Galland), lieutenant Richard Francis Pinder « Willy » et captain Gaston Cohen « Horace » sont parachutés près de Saint-Céré dans le Lot et reçus par George Hiller. Les frères Mayer ont pour instructions de prendre contact avec l’organisation Vény dans la région de Limoges. Gaston Cohen vient comme opérateur radio de Robert Boiteux, mais est prêté temporairement à major Hiller, ainsi qu’Aptaker. Ensemble, ils vont organiser un maquis Cyprès. Pinder a pour instruction d’agir comme instructeur en armement pour le major George Hiller. Il va exercer sa mission à Saint-Céré, Carmaux, Orignac et Graulhet. Il sera arrêté à Figeac le 11 mai quand les troupes SS occuperont la ville. Il sera déporté à Carlsbad (travaux forcés), survivra et rentrera à Londres le 14 juillet 1944.
- Mai. Comme des parachutages massifs sont promis, Hiller se met d’accord avec André Malraux (que lui a présenté Jacques Poirier) pour que tous les surplus d’armes soient fournis aux meilleurs éléments des Mouvements Unis dans la région de Toulouse. Mais comme les armes promises n’arrivent pas, le plan doit être abandonné et les seuls à être armés ainsi sont les groupes francs du Tarn.
- Juin. Le 6 (Jour J), tous les groupes prennent le maquis et se trouvent maîtres de la campagne, tandis que les Allemands tiennent les villes et font sortir occasionnellement de longues colonnes. Pendant le mois, le manque de munitions et d’explosifs et la préparation des atterrissages limite l’activité de guérilla. La propagande des FTP du Lot et l’hostilité organisée a pour conséquence la perte de 200 hommes armés qui se rendent aux FTP. La friction qui en résulte gêne l’action. Fin juin, les hommes armés par le major Hiller sont au nombre de 600 dans le Lot, 600 dans le Lot-et-Garonne (surtout au N/E) et 200 dans le Tarn (surtout vers Carmaux). Ils ont été organisés en équipes de vingt, chacune ayant ses moyens propres (véhicules, réserves de nourriture, essence, munitions, explosifs).
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- Récit (30 juin 1944). Le lieutenant-colonel Georges Drouot commande un maquis de soixante hommes inexpérimentés et non entraînés. À Blazy, près de Cahors (Lot), il est attaqué par une colonne de 39 véhicules, dont quelques AFV. Suivant son exemple personnel, ils se battent si bien qu’ils mettent hors de combat un nombre important, mais inconnu de blessés et vingt tués. Puis les hommes du maquis se désengagent après avoir perdu huit hommes tués, la plupart des tireurs de fusils-mitrailleurs Bren ou de bazookas.
- Juillet. Le nombre des livraisons d'armes parachutées s'accroît progressivement et le réseau Hiller a enfin assez de munitions et d’explosifs pour mener ses opérations, ainsi qu'on peut le constater dans le tableau suivant, qui montre le pic d'activité en juillet :
ParachutagesMois Nb d'opérations Nb de containers Nb de paquets Février 3 45 10 Mars 4 46 7 Avril 9 131 27 Mai 7 103 33 Juin 12 342 172 Juillet 14 872 (*) 64 Août 11 292 87 Septembre 3 68 6 Total 63 1899 406 (*) Le nombre de 872 containers en juillet inclut les 558 envoyés le 14 juillet dans le nord du Lot. Pour cette opération, 400 hommes stationnaient autour du terrain, tandis que 600 hommes de l'armée secrète de Corrèze le protégeaient au nord. 200 hommes, avec 47 chars à bœufs et 30 camions étaient sur le terrain. À 18h, 500 containers avaient été récupérés et emportés dans différents dépôts. Le colonel allemand à Cahors n'entendit parler de l'opération que lorsque son chef à Toulouse, très irrité, lui téléphona pour savoir pourquoi il n'avait pas eu de rapport à ce sujet. [Source : Boxshall]
- Juillet (suite). Le lieutenant-colonel André Malraux, qui se présente comme le chef de la sous-région qui couvre le Lot, la Corrèze et la Dordogne, engage des négociations pour faire entrer les groupes Vény dans les FFI. L’accord est obtenu pour que les groupes Vény se placent sous commandement FFI, mais aussi pour qu’ils conservent leur organisation propre et travaillent avec les Britanniques. Un tel accord est devenu indispensable au vu de la demande générale croissante en faveur de l’unité sous commandement français. Vers la fin du mois, col. Vény décide de fusionner, non pas avec le CPL comme convenu avec Malraux, mais avec les FTP. Une fusion est opérée dans le Lot, qui met en évidence la tension, mais n’a pas le temps de porter ses fruits. Dans le Tarn et le Lot-et-Garonne, les tentatives du colonel échouent et ses troupes Vény sont admises telles quelles dans les FFI. Le 22, dans une embuscade, Malraux est blessé et capturé[2]. tandis que George Hiller est grièvement blessé au bas-ventre. Il parvient à se traîner, puis à passer une nuit dans la forêt pour ne pas exposer la vie de civils par sa présence.
Récit : blessure de George Hiller[Dans ce récit[3] :
- George désigne George Hiller « Maxime », chef du réseau FOOTMAN du SOE.,
- Michel est un pseudo de Cyril Watney « Eustache », le radio du réseau FOOTMAN
- Colonel Berger désigne André Malraux,
- Jean Verlhac est le chef régional des groupes Vény,
- Henri Collignon est le chef des groupes Vény du Lot,
- Colonel Serge Ravanel, chef régional FFI de R4,
- Jacques Poirier « Nestor », chef du réseau DIGGER du SOE.]
- Mission dans le Tarn[4]
Le 22 juillet, à neuf heures du matin, le colonel Collignon, le colonel Berger, le capitaine Georges et l'état-major du colonel Vény font prévenir par estafette F. Berton et Castan de bien vouloir aller les rejoindre à Canitrot (commune de Monestiés, dans le Tarn), en vue d'une inspection des maquis, et d'un rendez-vous avec le colonel Serge Ravanel[5]. Avant d'arriver à Canitrot, les officiers s'arrêtent à La Pégarié et inspectent le maquis Baron. Puis a lieu la rencontre à Canitrot. Tous se rendent à Villelongue. Après le repas, a lieu une inspection du cantonnement de la compagnie. Avant le départ, André Malraux, qui se fait passer pour inspecteur général des FFI pour la Corrèze, le Lot et la Dordogne, prend à part Berton et Castan, et leur dit : « Soyez fiers. Peu de maquis donnent, comme le vôtre, une telle impression de force et de cohésion ».
- Retour de mission
Au retour, André Malraux, George Hiller, Henri Collignon, accompagnés d’un chauffeur, Marius Loubières, et d’un garde du corps, Emilio Lopez[6], prennent la route de Cajarc. Vers dix-sept heures, la vieille Traction Avant qu'André Rudelle leur a prêtée, arborant les insignes de la France libre et un drapeau tricolore, peu avant d'arriver à Gramat (sur la départementale 14, en provenance de Reilhac) croise une colonne motorisée allemande. Les Allemands tirent aussitôt. Un pneu éclate. La voiture fait un tête-à-queue et se renverse dans le fossé. Le chauffeur a été tué sur le coup[7].
Collignon, Hiller et Lopez parviennent à fuir vers un petit talus, mais George a été atteint d'une balle explosive au ventre. Aidé de Lopez, il parvient malgré sa blessure à s’échapper. Collignon se cache dans un taillis. Les Allemands nerveux et inquiets ne poursuivent pas les Résistants. Ils arrêtent Malraux (voir plus loin). C’est au prix d’un effort surhumain que George parvient à mettre quelque distance entre lui et les Allemands. Il perd son sang. Lopez le cache dans un champ de maïs, lui fait un garrot sommaire avec sa chemise, et part chercher du secours. Hiller passe huit heures derrière sa meule, le ventre ouvert, tentant de limiter l’hémorragie en bourrant sa blessure de sa cravate et de deux mouchoirs. Lopez a emprunté un vélo et parvient à rejoindre le maquis où se trouve Watney. En dépit des efforts de Michel, Verlhac et d’autres, ce n’est que le lendemain 23 juillet qu’ils retrouvent George Hiller. Son état est inquiétant. Watney a amené avec lui un étudiant en médecine passé au maquis, George Lachèze[8], qui fait l’impossible pour le soigner avec les moyens du bord. George est transporté dans un petit presbytère à Magnagues[9], où un chirurgien de Cahors, requis pistolet au poing, l’opère. Comme il n’y a aucun moyen pour l’anesthésier, on lui fait ingurgiter les trois quarts d’une bouteille d’eau-de-vie de prune pour l’insensibiliser.
Dès que Michel lui apprend la nouvelle, Jacques Poirier vient voir George Hiller. Il le trouve dans un état désespéré. Michel adresse un message à Londres et le soir même du 24 juillet, le SOE organise un parachutage comprenant du sérum antigangréneux et antitétanique. Dans les heures suivantes, George commence à aller mieux.
- Arrestation d'André Malraux
Malraux cherche à s’extirper de la voiture renversée dans le fossé. Une balle atteint une de ses jambières. Il trébuche et alors un autre projectile traverse la jambe droite. Il s’écroule et perd connaissance. Les Allemands le font prisonnier.
Quand il revient à lui, il est dans une civière étendue sur l'herbe, que deux soldats allemands empoignent. Sur son pantalon, un pansement de fortune a été fait ; la civière est couverte de sang.
- Juillet (suite). Le captain Cyril Watney « Eustache » succède à George Hiller à la tête du réseau. Par la suite, Londres envoie un avion récupérer George Hiller pour le conduire dans un hôpital en Angleterre.
1972. George Hiller meurt le 27 novembre, à Bruxelles.
Reconnaissance
Distinctions
- Royaume-Uni : DSO,
- France : Croix de guerre 1939-1945, Médaille de la Résistance.
Monuments
- Carennac : une stèle commémore le parachutage de George Hiller et de Cyril Watney, le 7 janvier 1944.
Archives
Les archives de George Hiller ont été déposées par Madame Hiller au musée de la Résistance de Cahors.
Annexes
Notes
- Ratier fabriquent pour l'aviation allemande des hélices à pas variable au rythme de trois cents par semaine. Les usines
- Toulouse. Malraux s’échappera quand les Allemands évacueront
- Sources : [1] Jacques R. E. Poirier, p. 146-147. [2] Jean Lacouture, p. 291.
- Source : F. Berton, responsable de la Résistance dans le Tarn, cité par Henri Noguères, p. 326.
- Le rendez-vous n'aura finalement pas lieu, Serge Ravanel n'ayant pas pu se déplacer.
- Malphettes, agent de liaison du maquis de Villelongue, selon Noguères, p. 327.
- À cet endroit, une plaque rend hommage à ce résistant.
- ou Lachaize, selon Lacouture.
- Carennac. Magnagues est un lieu-dit situé sur la commune de
Sources et liens externes
- Fiche George Hiller, avec photographie : voir le site Special Forces Roll of Honour.
- Michael Richard Daniell Foot, Des Anglais dans la Résistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Tallandier, 2008, (ISBN 978-2-84734-329-8) / (EAN 9782847343298). Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004.
Ce livre présente la version officielle britannique de l’histoire du SOE en France. Une référence essentielle sur le sujet du SOE en France.
- Lt. Col. E.G. Boxshall, Chronology of SOE operations with the resistance in France during world war II, 1960, document dactylographié (exemplaire en provenance de la bibliothèque de Pearl Witherington-Cornioley, consultable à la bibliothèque de Valençay). Voir sheet 26, FOOTMAN CIRCUIT.
- Jean Lacouture, André Malraux, une vie dans le siècle, Seuil, 1973.
- Jacques R. E. Poirier, La Girafe a un long cou..., Fanlac , 1992 (ISBN 2-86577-156-3).
- Fiche George Hiller sur le site de Nigel Perrin, avec photographie.
Catégories :- Naissance en 1916
- Décès en 1972
- Special Operations Executive
- Titulaire de la Croix de guerre 1939-1945
- Titulaire de la médaille de la Résistance
- Élève du lycée Janson-de-Sailly
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