Genouilly (Cher)

Genouilly (Cher)
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47° 11′ 31″ N 1° 53′ 10″ E / 47.1919444444, 1.88611111111

Genouilly
Administration
Pays France
Région Centre
Département Cher
Arrondissement Vierzon
Canton Graçay
Code commune 18100
Code postal 18310
Maire
Mandat en cours
Michel Legendre
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes des Vallées vertes du Cher Ouest
Démographie
Population 719 hab. (2008)
Densité 21 hab./km²
Géographie
Coordonnées 47° 11′ 31″ Nord
       1° 53′ 10″ Est
/ 47.1919444444, 1.88611111111
Altitudes mini. 99 m — maxi. 176 m
Superficie 34,66 km2

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Genouilly est une commune française, située dans le département du Cher et la région Centre.

Sommaire

Géographie

Cours d’eau : La Prée, La Molène, Le Perry

Étang des Sceps (les eaux qui sourdent dans un vaste terrain communal sont retenues par une longue digue) : fréquenté par les pêcheurs et les campeurs.

Histoire

On trouve à Genouilly (Geniulacum ou Genoliacum à l'époque gallo-romaine, Genoili - 1264, Genoilhi - 1371), des traces d’une prospérité très ancienne.

Les Montrées plantées de pins maritimes sur une quarantaine d'hectares, ont fait l’objet de fouilles : de nombreuses haches de silex taillé ou poli ainsi que des pointes de lances ont été exhumées. À 100 m d’une butte de terre appelée Le Mouton (vraisemblablement déformation de Motton), il a été découvert deux stèles de pierre, l’une en latin, l’autre en grec à la mémoire de Oclos notamment. Ces stèles sont exposées au musée de Bourges. Le Mouton aurait été aménagé au Moyen Âge en forteresse pour observer le mouvement des normands qui envahissaient la France (à la fin du IXe siècle, pillages des abbayes de Dèvres à Saint-Georges-sur-la-Prée et de Saint-Martin à Massay).

Dès le Moyen Âge, on a extrait le minerai de fer à ciel ouvert. Ce minerai a été fondu et façonné à Genouilly (lieu-dit Les Forges). Des quantités énormes de mâchefer ont servi à réfectionner les routes, chemins et cours de ferme de la commune. On voit dans les champs des emplacements circulaires où s’étend une épaisse couche de mâchefer. Sur la place de la Trancherie ainsi qu’au Chézeau, la couche est évaluée à 2 mètres. A Maurepas, on observe des carrières à ciel ouvert. Près de la Coudre, des champs sont dénommés « Le Minerai ».

L’architecture romane offre à Genouilly des spécimens particulièrement intéressants :

  • Le prieuré de Grandmont (celle de Fontblanche) - XIIe siècle : chapelle, salle capitulaire, dortoir des moines et réfectoire de l’ordre de Grandmont fondé par l'ermite Etienne de Muret (1046 - 1124).
  • La salle : propriété du Duc Jean Ier de Berry depuis 1371 et lieu de résidence habituel de la duchesse. Ce manoir (Ostel de Genoilhi) dont il ne reste aujourd'hui que des traces était spacieux et ses annexes comportaient les chambres des serviteurs, les écuries, les chenils ainsi qu'une chapelle de style roman.
  • Le château de la Maisonfort où naquit en 1536 le baron Claude de la Châtre, maréchal de France, un des plus valeureux chevaliers de l’époque et dont la forte personnalité et sa légende ont illustré l’histoire de la commune. Cette construction était une forteresse féodale appelée « maison forte » qui fut reconstruite (1586 - 1595) sur le style de la renaissance.

Économie

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1988 1995 Stéphanie DE JOUVENCEL[1]   Maire
1995 2001 Jean-Claude MARAIS   Maire
2001 2008 Christian HUET   Maire
2008   Michel LEGENDRE   Maire

Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[2])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
623 722 705 721 762 755
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

La commune de Genouilly qui s’étend sur près de 3 470 ha a compté près de 1 500 habitants. En 1924, elle ne compte plus que 1 144 habitants. Puis : 1926 – 1 062 h, 1931 – 1 003 h, 1968 – 722 h. Depuis les années 1970 la population se stabilise (entre 700 et 800 habitants). On compte 768 habitants lors du référencement de 2005.

Lieux et monuments

Église Saint Symphorien de Genouilly[3]

Cet édifice fut inscrit sur l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1927. Il présente un style de transition entre roman et ogival : au XIIe siècle une nef fut construite (sans transept) suivie d'un chœur et d'une abside, puis au XIIIe siècle fut élevé le clocher-porche et enfin au XVIe siècle les murs latéraux du chœur furent éventrés pour donner passage à deux chapelles.

Seuls le chevet et le chœur ont donc conservé les caractéristiques romanes de la fin du XIIe siècle. L'abside, tournée vers l'est, hémisphérique à l'intérieur, est couverte de trois voûtains rayonnants soutenus par deux arcs d'arête, elle est éclairée par des fenêtres encadrées de chapiteaux à feuilles d'acanthe (l'un de ces chapiteaux est surmonté d'un sommier carré enveloppé d'étroites feuilles d'acanthe). Cette abside s'ouvre sur le chœur par un arc doubleau longé de deux tores ornés de macarons semi-sphériques.

L'autel daté du XVIIIe siècle ainsi que les stalles proviennent de la chapelle du château de Maisonfort. Le chœur est limité par quatre arcades en tiers point dont certaines reposent sur des groupes de colonnes. Les chapiteaux sont couverts d'arabesques et d'élégants rinceaux dont l'un d'eux, près de la nef, représente un acrobate la tête en bas, personnage forcément grotesque accompagné de deux animaux sauvages. Il est clair que ces chapiteaux strictement romans font contrastes avec les ogives qu'ils reçoivent : une telle cohabitation de styles n'est pas rare en Berry. La voûte du chœur est très bombée, ce qui tend à démontrer l'influence de l'architecture angevine à l'époque gothique : les quatre branches d'ogives présentent une analogie frappante avec celles de la cathédrale Saint-Maurice d'Angers par la large bande rehaussée de fleurettes à quatre pétales accompagnée de deux tores. Côté nef, quelques claveaux sont décorés de petites têtes vues de face. Autrefois, cette nef possédait une voûte en berceau de bois mais cette dernière a été dénaturée au XIXe siècle et remplacée par des voûtes en pierre recouvertes d'ogives en plâtre.

La nef débouche à l'est sur le clocher-porche datant du XIIIe siècle, puissante tour carrée munie de contreforts au long glacis, jadis ajourée de quatre baies brisées et surmontée d'un beffroi dont la flèche fut remplacée vers 1900 par la toiture quadrangulaire actuelle.

Le portail de la façade primitive (c'est-à-dire avant la construction du porche) est décoré de voussures reposant sur des colonnettes aux chapiteaux à crochets.

Les deux chapelles latérales furent offertes au XVIe siècle par les seigneurs de la Maisonfort : Gabriel de la Châtre et sa troisième épouse Jeanne Sanglier dont on peut voir l'écusson sur la clé de voûte de la chapelle sud. Ces chapelles possèdent quatre branches d'ogives retombant sur des culs-de-lampe historiés, décorés de pampres, de feuillages, d'angelots (chapelle Nord), de motifs en coquilles, d'un oiseau fantastique (chapelle Sud). Ces chapelles sont suivies d'absidioles à pans coupés et correspondent avec le chœur roman par deux grandes arcades en tiers point. Elles reçurent en 1536, grâce à la générosité du seigneur de la Maisonfort, Claude Ier de la Châtre et de son épouse Anne Robertet, cinq verrières. Ces vitraux ont été classés aux monuments historiques en 1892. Ils furent restaurés une première fois au XIXe siècle puis au début du XXe siècle mais dans de mauvaises conditions. Des travaux de restauration (1975-1978) ont permis de les recomposer selon le modèle original tout en y ajoutant quelques panneaux contemporains. Dans la chapelle nord, près de la sacristie, on peut voir dans un lobe un fin travail représentant un ange vêtu de vert avec des ailes rouges et jouant de la harpe. On lit AVE MARIA, il s'agit donc de l'ange de l'annonciation. Juste au dessous, sur l'entablement, on peut lire le nom des saints figurant dans les lancettes : Saint Cosme et Saint Antoine. Dans le vitrail suivant, on admirera Saint Anne (patronne de la donatrice) apprenant à lire à la vierge (la partie inférieure de la lancette et de l'entablement datent du XVIe siècle). Puis, à droite, on peut voir Sainte Marguerite portant la palme du martyre et dans l'oculus, au dessus, la vierge de l'annonciation. Dans la troisième verrière de la chapelle Nord, on voit Sainte Marthe foulant le dragon et à droite les litanies de la vierge, enfin, dans l'oculus correspondant on peut admirer le Christ portant la croix de résurrection. Le vitrail de l'abside représente Saint Claude, patron du donateur, la partie supérieure du personnage ainsi que l'entablement datent du XVIème siècle. Dans la chapelle Sud, il s'agit de Jean-Baptiste et de Sainte Suzanne. Les vitraux de l'église Saint Symphorien de Genouilly présentent bien des sujets de parenté avec ceux de l'atelier de Jean Lécuyer, maître verrier à Bourges au XVIe siècle. Son vitrail le plus réputé est visible à l'Église Saint Bonnet : il s'agit de l'éducation de Saint Claude exécuté en 1544.

Dans la chapelle Sud, on s'attardera sur le monument funéraire datant de la fin du XVIe siècle et du début du XVIIe siècle. C'est probablement le Maréchal Claude de la Châtre qui le fit élever pour son aïeul, Gabriel de la Châtre. En 1614, le corps du Maréchal y fut déposé avant d'être transporté à Bourges en grande pompe. Ce cénotaphe consiste en un enfeu surmonté d'un beau cadre de pierre de style Renaissance (les parties basses ont été mutilées) et repose sur de puissantes pattes de lion. Les consoles sont décorées de rinceaux ; la voûte à caissons carrés comporte des rosaces variées. Quant à l'encadrement, il est orné de pilastres cannelés enrichis d'attributs guerriers (heaume, cuirasse, cuissards, gantelets, boucliers). La plaque qui était au centre a été remplacée par la plaque commémorative des morts de la première guerre mondiale, ce qui a modifié le caractère de ce cénotaphe.

Avec le Prieuré de Grandmont Fontblanche, l'église paroissiale Saint Symphorien représente le principal élément du patrimoine artistique de Genouilly. Cet article est visible dans la chapelle nord de l'église : il est issu des études menées par Suzanne Aléon et Solange Coupat en 1998 et a permis d'organiser les premières visites guidées de l'édifice[3].

Prieuré de Fontblanche

Situé à 2 km du bourg de Genouilly, le Prieuré de Fontblanche (ou celle de Fontblanche) est l’un des plus anciens de l’ordre érémitique de Grandmont puisque sa fondation, par le seigneur de Graçay, Renaud IV, remonterait entre 1140 et 1145. En 1317 le Prieuré de Fontblanche fut uni avec le Prieuré de Chateauneuf sur Cher (commune de Corquoy)[4]. Dès lors, il connut une période de lente désaffection et subit de graves déprédations avec, en particulier en 1650, l’incendie du bâtiment Ouest et du cloître en bois. À l’extinction de l’ordre de Grandmont prononcée par le pape Clément XVI en 1772, la celle de Fontblanche était déjà transformée en bâtiments agricoles. Elle a été vendue comme bien de première origine en 1791.

Classé Monument Historique en 1980, le Prieuré a fait l’objet d’importants travaux de restauration pendant plus de dix ans[5]. Du quadrilatère primitif, il ne reste aujourd’hui que trois corps de bâtiment, avec la chapelle au nord, les ailes est et sud.

La chapelle du Prieuré possède une nef dont la voûte en berceau brisé est intacte. Le cœur comprend une abside ouverte par une remarquable voûte à nervures et éclairée par un triplet à larges embrasures intérieures. L’aile Est renferme au rez-de-chaussée une salle capitulaire qui s’ouvre sur la cour du cloître par une porte encadrée de deux baies à triple colonnettes. De l’ancienne salle des convers, il ne subsiste que la grande porte ouverte dans le pignon Sud. Le long de la chapelle existe encore le passage au cimetière (dit « passage des morts »). L’étage de ce bâtiment est occupé par l’ancien dortoir des moines éclairé à l’Est par de petites et étroites fenêtres à large embrasure intérieure. C’est actuellement, avec le Prieuré de Comberoumal à Saint-Beauzely (Aveyron), l’un des plus beaux dortoirs grandmontais. L’aile sud comprenait le réfectoire des moines dont on peut voir encore quelques fenêtres d’origine.

Personnalités liées à la commune

Notes et références

  1. indiquée en fonctions en 1988, Brigitte Coulon, Gérard Coulon, « Les femmes à la conquête de leurs droits : autour d'une polémique dans la presse locale en 1913 », Berry no 7, automne 1988, ISSN 0985-1569, p. 8
  2. Genouilly sur le site de l'Insee
  3. a et b Actes des visites guidées de l'Eglise de Genouilly, Solange Coupat, 1998
  4. Michel Fougerat Ordre de Grandmont
  5. Philippe Dewost Prieuré de Fontblanche

Articles connexes

Liens externes


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