- Al Mawkif
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Al Mawkif Pays Tunisie Langue Arabe Périodicité Hebdomadaire Format tabloïd Genre Généraliste Prix au numéro 0,600 dinar Diffusion 12 000 ex. Date de fondation 12 mai 1984 Éditeur Tunis Propriétaire Parti démocrate progressiste Directeur de publication Ahmed Néjib Chebbi Directeur de la rédaction Mongi Ellouze Rédacteur en chef Rachid Khéchana Al Mawkif (الموقف), également orthographié El Mawqaf et signifiant « Position » en français, est un hebdomadaire tunisien arabophone, de douze à seize pages, qui paraît le jeudi sous format tabloïd[1].
Fondé le 12 mai 1984, il est l'organe du Rassemblement socialiste progressiste, devenu en 2001 le Parti démocrate progressiste (PDP)[1]. Il est surtout diffusé à Tunis, mais aussi dans quelques pays étrangers, notamment en France et dans certains pays arabes[1]. Il est imprimé par la Société nouvelle d'impression, de presse et d'édition[1]. Il ne bénéficie d'aucune subvention publique et d'aucune ressource publicitaire publique[2].
Historique
Al Mawkif fait l'objet de plusieurs mesures de saisies en 1984-1985[1]. Entre juin 1988 et le 13 avril 1989, plusieurs numéros ne sont pas parus, soit pour des raisons « techniques », soit en raison de la saisie de l'imprimerie[1]. La parution est d'ailleurs interrompue volontairement le 13 avril 1989, et ce jusqu'en février 1990[1].
En 2008, après la publication d'un article de Rachid Khéchana le 4 avril sur la distribution d'une huile frelatée et qui citait un rapport des autorités algériennes interdisant l'importation d'huile, cinq sociétés de commercialisation de marques d'huile d'olive, poursuivent Khéchana et Ahmed Néjib Chebbi en justice pour « diffamation »[3]. Au total, les plaignants requièrent des dommages et intérêts s'élevant à 500 000 dinars tunisiens[3]. Un an plus tard, le Tribunal de première instance de Tunis juge « irrecevables » les plaintes engagées à l'encontre d’Al Mawkif[4]. Pour Chebbi, il s'agissait d'une stratégie du président pour « contrer sa campagne »[5] à l'élection présidentielle tunisienne de 2009, alors que le pouvoir dément formellement être à l'origine du procès intenté par des sociétés privées[4].
Le 16 juillet 2010, Al Mawkif aurait été victime de censure selon Khéchana qui explique qu'il était « impossible de trouver le journal dans les kiosques »[6],[7].
Khéchana ajoute toutefois que la Société tunisienne de presse (Sotupresse) continue d'« assurer avoir remis tous les exemplaires en main propre aux revendeurs »[6]. Toujours selon ce dernier, « des gens sont chargés de reprendre tous les journaux, ils les ramassent et ces exemplaires sont considérés comme des invendus »[6].
Un communiqué gouvernemental transmis à l'AFP dément pour sa part cette information et assure que « le dernier numéro du journal El-Maoukif a été diffusé normalement, et ce contrairement aux allégations devenues coutumières des responsables de ce journal »[6]. Selon Khéchana, ce qui pourrait expliquer la « censure », tout en précisant lui-même qu'il ne s'agit que de « supputations », est la publication d'un texte faisant office de « pacte républicain » ou celle d'un poème de Taoufik Ben Brik[6]. Khéchana explique que le texte est en fait un « pacte républicain réalisé en commun avec le PDP dans lequel nous disons notre souhait de voir le président Ben Ali s'en aller en 2014, date à laquelle il aura 75 ans, âge maximum pour exercer la présidence selon la constitution »[6]. Le poème quant à lui s'intitule Nali ; Ben Brik l'explique ainsi : « [Nali] signifie la semelle [...] une semelle qui empeste, qui sent le bouc, vieille, trouée, qui laisse pénétrer de l'air et que même un cireur ne réussirait pas à cirer »[6]. Il s'agit en fait d'un portrait du président à qui Ben Brik estime qu'il lui « devait une revanche [...] pour l'avoir laissé en prison pendant six longs mois »[6].
Références
- Vincent Geisser, Habib Bourguiba. La trace et l'héritage, éd. Karthala, Paris, 2004, p. 355 (ISBN 978-2-84586-506-8) Michel Camau et
- (fr) Tunisie (Arab Press Network)
- (fr) « Le tribunal abandonne les plaintes contre le quotidien Al-Maoukif », Reporters sans frontières, 13 mai 2009
- (fr) « Tunisie : des privés déboutés de poursuites contre un journal d'opposition », Agence France-Presse, 13 mai 2009
- (fr) « Un journal tunisien menacé de disparition », RAP 21, 12 mai 2008
- (fr) Arnaud Boisteau, « Soupçons de censure d'un hebdomadaire tunisien, absent des kiosques », Le Nouvel Observateur, 18 juillet 2010
- (ar) [image] Une du journal en question dont le titre principal est : « Le Parti démocrate progressiste appelle à un pacte républicain »
Catégories :- Presse écrite tunisienne
- Presse hebdomadaire en arabe
- Titre de presse créé en 1984
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