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Taoufik Ben Brik
توفيق بن بريكActivités écrivain, journaliste Naissance 9 novembre 1960
Jérissa, TunisieLangue d'écriture arabe, français Taoufik Ben Brik ou Taoufik Ben Brick, de son nom complet Taoufik Zoghlami Ben Brik[1], né le 9 novembre 1960 à Jérissa, est un journaliste et écrivain tunisien.
Il a collaboré à de nombreux journaux francophones et à des agences de presse indépendantes de France (La Croix), de Suisse et de Belgique. Ses articles parus dans l'édition du Nouvel Observateur du 24 février 2007 ont provoqué la saisie du titre en Tunisie.
Durant la révolution qui renverse le régime de Zine el-Abidine Ben Ali, il annonce sa candidature à la future élection présidentielle qui doit se tenir au premier semestre 2011[2].
Sommaire
Biographie
Jeunesse et études
Carrière
Grève de la faim
Opposant déclaré au régime du président Zine el-Abidine Ben Ali, il décide de suivre une grève de la faim à partir du 3 avril 2000[3] pour protester contre les atteintes aux droits de l'homme du régime tunisien. Ce jeûne dure 42 jours, avant que les autorités françaises ne demandent à leurs homologues tunisiennes de rendre à Ben Brik son passeport. Il est alors admis dans un hôpital de Paris, mais revient à Tunis pour continuer sa critique[4].
Condamnation
Le 29 octobre 2009 au soir, il est arrêté par la police tunisienne à la suite d'une plainte déposée par une femme se disant avoir été victime d'agression, d'atteintes aux bonnes mœurs et de dégradation de biens[1] lors d'un incident survenu le 22 octobre[5]. Le journaliste passe devant le juge sans ses avocats puis est placé en détention à la prison de Mornaguia[1], à une trentaine de kilomètres de Tunis ; il risque cinq ans de prison au terme de son procès, prévu le 19 novembre[1], devant le Tribunal correctionnel de Tunis.
En réaction, Reporters sans frontières et Les Verts français[6] pensent qu'il a été arrêté à la suite d'une « affaire montée de toutes pièces par les autorités pour inquiéter le journaliste, connu pour ses articles critiques à l'égard du président Ben Ali »[7],[8]. Son avocat Ahmed Néjib Chebbi juge qu'il s'agit d'une procédure destinée à le faire taire suite à une série d'articles hostiles au pouvoir parus dans la presse française. Par ailleurs, le ministère français des Affaires étrangères confirme que plusieurs capitales européennes se concertent suite à cet emprisonnement[1]. Mohamed Ghariani, secrétaire général du Rassemblement constitutionnel démocratique au pouvoir en Tunisie, rétorque le 31 octobre en reprochant à RSF son « manque d'objectivité et son parti pris » dans cette affaire, qualifiant de « grave l'attitude de certaines parties qui considèrent qu'il suffit d'être un activiste pour se prévaloir d'une immunité et se placer au-dessus de la loi »[7].
Ben Brik est finalement condamné, le 26 novembre, à six mois de prison ferme pour « faits de violence, outrage public aux bonnes mœurs et dégradation volontaire des biens d'autrui »[8]. Son épouse, Azza Zarrad, indique alors s'inquiéter pour son état de santé et déclare ne pouvoir entrer en contact avec lui depuis le procès[9]. Il est ensuite transféré dans une prison de Siliana[10] où l'on apprend qu'il entame une grève de la faim pendant près de dix jours[11]. Le 30 janvier 2010, la cour d'appel de Tunis confirme le jugement prononcé en première instance[12]. Il est libéré le 27 avril de la même année après avoir purgé la totalité de sa peine[8].
Le 16 juillet 2010, Ben Brik publie un poème dans l'hebdomadaire Al Mawkif intitulé Nali[8]. Ben Brik l'explique ainsi « [Nali] signifie la semelle [...] une semelle qui empeste, qui sent le bouc, vieille, trouée, qui laisse pénétrer de l'air et que même un cireur ne réussirait pas à cirer »[8].
Il s'agit en fait d'un portrait du président Zine el-Abidine Ben Ali à qui Ben Brik estime qu'il lui « devait une revanche [...] pour l'avoir laissé en prison pendant six longs mois »[8]. Ce numéro d'Al Mawkif aurait été censuré selon son rédacteur en chef Rachid Khéchana (soit pour ce poème soit pour un autre article, selon Khéchana, bien qu'il ne s'agit là que de « supputations ») alors que le gouvernement indique que « le dernier numéro du journal El-Maoukif a été diffusé normalement »[8].
Publications
- Et maintenant, tu vas m'entendre, éd. Aloès/Exils Éditeur, Tunis/Paris, 2000 (ISBN 2912969204)
- Le rire de la baleine, éd. Le Seuil, Paris, 2000 (ISBN 2020475332)
- Une si douce dictature. Chroniques tunisiennes 1991-2000, éd. La Découverte, Paris, 2001 (ISBN 2707133248)
- Chronique du mouchard, éd. La Découverte, Paris, 2001 (ISBN 2707135860)
- Ben Brik Fi El Kasr, éd. Dar El Kaws, Tunis, 2001
- Ben Brik président suivi de Ben Avi la momie, éd. Exils Éditeur, Paris, 2003 (ISBN 2912969409)
- The Plagieur, éd. Exils Éditeur, Paris, 2004 (ISBN 2912969514)
- Tunisie, la charge... Position-s, éd. RMR, Tunis, 2011
Références
- (fr) « Le journaliste tunisien Ben Brick incarcéré, les Européens se concertent », Agence France-Presse, 31 octobre 2009
- (fr) « Le journaliste Taoufik Ben Brik se rêve en président tunisien », Le Monde, 20 janvier 2011
- (fr) Samir Gharbi et Sonia Mabrouk, « Vingt ans, vingt dates », Jeune Afrique, 22 octobre 2007
- (fr) Dominique Lagarde, « Taoufik Ben Brik, plume trop libre pour Tunis », L'Express, 18 novembre 2009
- (fr) Pierre Haski, « La police tunisienne a voulu piéger le journaliste Ben Brik », Rue89, 23 octobre 2009
- (fr) Zineb Dryef, « Tunisie : Ben Brick a besoin du soutien de Sarkozy », Rue89, 31 octobre 2009
- (fr) « Affaire Ben Brik : un haut responsable tunisien dénonce le « parti pris » de RSF », Associated Press, 31 octobre 2009
- (fr) Arnaud Boisteau, « Soupçons de censure d'un hebdomadaire tunisien, absent des kiosques », Le Nouvel Observateur, 18 juillet 2010
- (fr) Boris Manenti, « Emprisonné, Taoufik Ben Brik aurait disparu », Le Nouvel Observateur, 27 novembre 2009
- (fr) « Tunisie : transfert de Taoufik Ben Brik, « une mesure habituelle » pour Tunis », Agence France-Presse, 30 novembre 2009
- (fr) « Le journaliste tunisien Ben Brik a fait une grève de la faim pendant 8 jours (avocat) », Agence France-Presse, 3 novembre 2009
- « Tunisie : confirmation du verdict de première instance contre le journaliste Taoufik Ben Brik », Associated Press, 30 janvier 2010
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